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Appels à contributions
(Re)créations du moi dans la littérature francophone du Pacifique contemporain

(Re)créations du moi dans la littérature francophone du Pacifique contemporain

Publié le par Vincent Ferré (Source : Carole Atem)

(Re)créations du moi dans la littérature francophone du Pacifique contemporain

 

Coordination :

Carole ATEM, Université de la Polynésie française, EA 4241 EASTCO / Membre associé de l’EA 174 FIRL, Université Sorbonne Nouvelle Paris 3

Sylvie ANDRÉ, Université de la Polynésie française / Université Sorbonne Nouvelle Paris 3

Contacts :

caroleatem@gmail.com

sylvieandretahiti@outlook.com

 

La littérature francophone du Pacifique est désormais assez bien documentée. Des ouvrages en anglais et en français, ainsi qu’un certain nombre de thèses de doctorat, lui ont été consacrés. Toutefois les œuvres des écrivains francophones de la zone sont encore peu lues. Leur diffusion demeure confidentielle à quelques exceptions près, car elle repose majoritairement sur des maisons d’édition locales. Les premières œuvres ont mis longtemps avant de retenir l’attention des chercheurs : c’est le cas notamment de L’Île des rêves écrasés de Chantal Spitz (1991), des premiers recueils de poésie ou de nouvelles de Déwé Gorodé (1985 et 1994), ou des premières pièces de théâtre de Pierre Gope (1992), désormais connues et analysées. Cependant ces auteurs et autrices continuent de publier. De nouvelles figures auctoriales apparaissent en Polynésie française, en Nouvelle-Calédonie mais aussi au Vanuatu.

Le contexte géopolitique du Pacifique change, et les créations littéraires s’adaptent à ces changements : fin des essais nucléaires français en Polynésie française, referendums d’autodétermination en Nouvelle-Calédonie, mondialisation, présence diplomatique et économique de la Chine, préoccupations écologiques… Si les thématiques évoluent, la manière qu’ont les auteurs de penser leur fonction dans la société évolue aussi. Se réfèrent-ils toujours aux grands récits structurants de la réflexion sur les indépendances, eux qui vivent pour la plupart dans des sociétés non encore totalement autonomes ? Tentent-ils d’imaginer un autre type de rapports avec le milieu socio-politique qui est le leur ? Comment conçoivent-ils l’articulation de la post-modernité avec la culture autochtone ?

On pourra s’intéresser plus particulièrement aux manifestations scripturales d’une subjectivité qui explore l’originalité d’une présence dans l’histoire (mémoires et souvenirs), le sentiment d’une singularité affective (expression lyrique), d’une expérience personnelle de la vie (autobiographie, autofiction), adossés à une tradition valorisée comme expérience du commun identitaire, nostalgie d’un âge d’or, guide pour l’avenir.

L’ambition de ce numéro de revue serait principalement de mettre en évidence (ou non) des évolutions et des tendances nouvelles, l’objectif principal consistant à donner l’image la plus juste possible du dynamisme et de la créativité des artistes du Pacifique francophone, y compris dans des domaines tels que la chanson ou les arts visuels.

Les contributions porteront prioritairement sur le corpus littéraire francophone de Polynésie française et, plus largement, de l’Océanie et du Pacifique, mais pourront aussi inclure des références aux littératures orales et écrites de langues autochtones. Elles accorderont une attention particulière à cette question d’une (re)construction et d’un repositionnement éventuels du moi dans l’écriture autobiographique, autodiégétique et/ou mémorielle, que les écrits analysés relèvent ou non des productions autochtones, ou qu’ils se revendiquent d’une identité indigène dont la recomposition parfois fantasmée pourra elle-même faire l’objet d’un questionnement. Pourront ainsi être convoquées les œuvres où s’expriment des interrogations sur la place du moi auctorial face à l’indigénéité, ou qui tentent de dépasser la notion d’« autochtone », plus que jamais complexe, à travers la création, par l’écriture, d’un ethos libéré de toute étiquette.

Le projet de dossier est destiné à une revue scientifique de langue française, avec engagement ferme de publication universitaire pour les articles acceptés par le comité de lecture après évaluation de manière anonyme en double aveugle. Dans un premier temps, un résumé avec mots-clés en français est souhaité avant le 31 octobre 2021, ainsi qu’une biobibliographie accompagnée de l’adresse mail de chaque auteur. Une note précisant les modalités de rédaction des articles sera adressée ultérieurement aux contributeurs potentiels. Aucune contribution publiée antérieurement ou évaluée actuellement ne pourra être acceptée.