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Quand le cirque se raconte sur les réseaux sociaux

Quand le cirque se raconte sur les réseaux sociaux

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Esther Friess)

QUAND LE CIRQUE SE RACONTE SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX
Récits et archives numériques, identités et diffusion artistiques, pédagogie et création

Troisième séance du séminaire Quand le cirque se raconte : paroles et voix plurielles du cirque. Mémoires, histoires, archives
7 et 8 février 2022 / Ésacto’Lido, Toulouse

Organisé par l’UMR Litt&Arts - Université Grenoble Alpes et la chaire ICiMa - Centre national des arts du cirque, avec le soutien du Ministère de la Culture – DGCA et du CNRS. Cette séance est organisée avec l’Ésacto’Lido -École supérieur des arts du cirque de Toulouse.



Argumentaire
Présentation générale du cycle de recherche
Quand le cirque se raconte : paroles et voix plurielles du cirque. Mémoires, histoires, archives est un cycle de séminaires thématiques consacré aux cultures circassiennes par le biais des récits, de la parole et des voix. Il entend contribuer au développement des études sur le cirque et renforcer notamment les dimensions mémorielles en menant un travail sur le cirque et la variété de ses archives. Il propose d’aborder cet art, son histoire, sa culture, ses métiers et ses pratiques par une approche scientifique transversale capable d’en saisir la complexité. L’association de plusieurs champs disciplinaires des arts et des sciences humaines et sociales (études en arts de la scène, études littéraires, cultural studies, études de genre, anthropologie, sociologie, histoire, histoire de l’art, science de l’information et de la communication, psychologie, etc.) permettra d’enrichir et de mieux répertorier la documentation sur les arts du cirque, d’affiner la compréhension du milieu culturel, artistique et professionnel qu’il représente. Il s’agit en outre d’élaborer des méthodologies de recherche adaptées à l’hétérogénéité des productions, des pratiques circassiennes et de leurs traces, en favorisant également le dialogue et les collaborations entre artistes et chercheur·euses.

Séance 3 – Quand le cirque se raconte sur les réseaux sociaux
Cette troisième séance de séminaire sera plus spécifiquement consacrée à l’utilisation des médias numériques par les circassien·ne·s et à la façon dont cet usage transforme, comme dans d’autres domaines artistiques et sociaux, les pratiques, jusqu’à constituer les archives de la création actuelle.

En effet, les réseaux sociaux sont devenus un espace de visibilité, de promotion ou de partage incontournables pour les artistes et les compagnies. Si les sites internet regroupent teasers, calendriers, dossiers de production et manifestes, les réseaux sociaux donnent accès à d’autres facettes de la vie des compagnies, selon une temporalité axée sur une perpétuelle actualité. Ils permettent une communication élargie, aussi bien autour des activités de médiation culturelle que des voyages et futures créations, en touchant plus directement leur public et réseaux professionnels. Les artistes peuvent donner un aperçu de leur quotidien, de leurs lieux de travail, des coulisses de la création ou relayer leurs prises de position. Quelles images du métier et quels récits construisent les réseaux sociaux-numériques ? À qui s’adressent les différentes publications ?

Au-delà du simple outil de communication, certain·e·s artistes mènent une véritable activité d’« influenceur·euse·s » et réunissent de larges communautés autour de leur pratique, comme Jonathan Fortin pour les sangles aériennes ou Marianna De Sanctis pour le hula hoop. D’autres y trouvent un moyen de transmettre leurs savoir-faire circassiens en proposant des tutoriels pour apprendre à jongler ou à tenir sur les mains. Les cours sont parfois monnayés, avec des coachs personnalisés à distance. Ces nouvelles références se placent entre démocratisation des disciplines, émergence d’un nouveau marché et risque d’uniformisation des pratiques et figures rapidement reproduites par toute une communauté. Étudier ces productions donne un aperçu des modes, des préoccupations, des modalités de socialisation et de l’imaginaire développés par lesprofessionnel·le·s et amateur·e·s du cirque. Quelle(s) culture(s) circassiennes contribuent-elles à créer ? Comment interrogent-elles la pédagogie et l’apprentissage d’un art qui passe par l’oralité et le contact physique ?

Pour d’autres encore, ces espaces sont un moyen de renforcer des réseaux d’entraide et d’entretenir des liens que la grande mobilité et la précarité pourraient avoir tendance à fragiliser. Le partage de références et les débats concernant toute la communauté de professionnel·le·s se jouent ici, aussi bien à travers des communiqués et des annonces que par le biais de groupes fermés. Les Tenaces, collective de femmes de rue et cirques, alimentent de manière très régulière une page facebook servant de lieu de ressources et d’espace de visibilité pour les femmes artistes.

Toutes les données, textes et images produits dans ce cadre posent aujourd’hui une question de mémoire. Les productions numériques peuvent constituer des archives des processus de création, qu’elles se construisent au fil de l’eau ou sur des plateformes dédiées (comme les Cahiers du Studio-Théâtre de Vitry), par mail ou sur des fils de discussion de messageries. Le problème de la conservation et de l’inventaire des archives du web se pose pour les bibliothèques mais aussi pour le monde du cirque. Sur quels supports les compagnies elles-mêmes conservent-elles leurs archives ? Comment la recherche traite-t-elle ces données ? Les documents en ligne peuvent également servir de matériaux pour de nouvelles créations : comment sont-ils utilisés par les artistes ?

Nous souhaitons pour l’ensemble de ce cycle favoriser des méthodologies de recherche dialogiques, entre le champ universitaire et le champ artistique et culturel. Ainsi, cette séance sera composée de communications et de tables rondes visant à mettre en dialogue ces différentes voix. Nous attendons donc des propositions aussi bien d’artistes que de chercheuses académiques.

Ce cycle de séminaire donnera lieu à une publication pour 2023 et nous rendrons compte de chaque séance sur les blogs hypothèses de la chaire ICiMa et sur les blogs des laboratoires partenaires.

Appel à communication et bibliographie à retrouver sur : https://icima.hypotheses.org/6063



Modalités de soumission
Les propositions d’intervention ne devront pas excéder 2 500 signes (espaces compris) et devront être accompagnées d’une courte biographie précisant les travaux et textes déjà publiés.

Elles sont à envoyer avant le 15 décembre 2021 aux adresses suivantes :
cyril.thomas@cnac.fr
marion.guyez@univ-grenoble-alpes.fr



Comité scientifique
Marion Guyez, Maîtresse de conférences à l’Université Grenoble Alpes

Lucie Bonnet, Doctorante en arts de la scène à l’Université Grenoble Alpes

Cyril Thomas, Responsable de la Recherche au Centre national des arts du cirque et co-titulaire de la chaire ICiMa

Esther Friess, Secrétaire scientifique de la Chaire ICiMa au Centre national des arts du cirque

Karine Saroh, Docteure en arts du spectacle, Chargée de mission recherche et développement à l'Ésacto'Lido