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Penser autrement les lettres et les arts : la voie/x de la scolastique 1500-1700 (Louvain-la-Neuve, Belgique)

Penser autrement les lettres et les arts : la voie/x de la scolastique 1500-1700 (Louvain-la-Neuve, Belgique)

Publié le par Marc Escola (Source : Agnès Guiderdoni)

Colloque Schol’Art - Appel à communication (English version below)

« Penser autrement les lettres et les arts : la voie/x de la scolastique (1500-1700) »,

UCLouvain, 16-18 novembre 2020.

À l’époque moderne (16e-17e siècles), la réflexion théorique sur la littérature et l’art puise souvent une partie de son inspiration dans le domaine spécifique de la philosophie scolastique (logique, éthique, physique et métaphysique), telle qu’elle était alors enseignée dans toutes les universités en guise de matière propédeutique aux facultés supérieures (médecine, droit et théologie). 

Par « réflexion théorique sur la littérature et l’art », nous entendons tous les traités de poétique, de rhétorique, d’art symbolique, de théorie de l’art, de théorie de l’image religieuse… ; les histoires de la littérature et de l’art ; les lettres dédicatoires et préfaces théoriques à des œuvres littéraires ; les commentaires à des écrits antiques comme la Poétique d’Aristote, l’Art poétique d’Horace ou les chapitres de Pline sur la peinture… ; composés aux 16e et 17e siècles, que ce soit en latin ou dans les différentes langues vernaculaires.

 La philosophie scolastique est régulièrement convoquée dans ces textes dans le souci de développer un discours rationnel et systématique au sujet de la littérature et des arts visuels, qu’il s’agisse de les définir et de décrire les différents genres et espèces qui les composent, de réfléchir à leurs modes de production ou de réception, ou encore d’émettre un jugement de qualité sur des œuvres particulières (en s’interrogeant par exemple sur la vérité ou la vraisemblance de la représentation du monde qu’elles proposent). Formellement, la présence de la scolastique peut se manifester de manière très variée, les auteurs recourant selon les cas :

  • à la conception scolastique de la hiérarchie des arts et de l’arbre des disciplines ;
  • à la méthode scolastique de raisonnement (induction, déduction, syllogismes, discussions pro et contra, exposé préliminaire des arguments à combattre…), appliquée à l’objet ou observée dans celui-ci (par exemple l’interprétation des épigrammes comme genre déductif) ;
  • aux manières scolastiques de définir et de décrire les res (définition en matière et forme, genre et différence…) et les verba (identification des différents sens des mots équivoques), et à la distinction corollaire entre les débats de fond et les débats de mots ;
  • à la conception scolastique (en physique et en médecine) des facultés de l’âme et des concepts qui y sont liés (sens internes, fantaisie, mémoire, intellect patient et agent, species et conceptus, cognition et appétition, affects, rôle des esprits vitaux et animaux…) pour expliquer les processus de création et de réception artistique et littéraire ;
  • à des axiomes scolastiques couramment enseignés dans les écoles ou à des citations d’autorités, qui permettent d’appuyer le propos ;
  • mais aussi, en guise de contre-exemples, au langage aride et complexe de la scolastique et à ses théories controversées ou jugées farfelues.

Le colloque tentera de faire l’inventaire et l’analyse de ces emprunts et inspirations et de les illustrer par des cas d’étude concrets. Nous serons particulièrement attentifs aux phénomènes de transformation, de traduction, de simplification ou de complexification affectant les contenus scolastiques appliqués à la théorie des lettres et des arts. Les études apportant par ailleurs des informations sur la formation scolastique des auteurs et la mise en contexte intellectuelle de leurs écrits seront appréciées.

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Les communications dureront trente minutes et pourront être faites en français ou en anglais. Les propositions, composées d’un titre, d’un abstract de maximum 300 mots et d’un bref CV de maximum 100 mots, sont attendues pour le 30 novembre 2019 à l’adresse mail suivante :

aline.smeesters@uclouvain.be

Elles seront examinées par un comité scientifique. L’acceptation au colloque sera communiquée au plus tard le 15 décembre 2019.

Ce colloque s’inscrit dans le cadre du projet Schol’Art actuellement en cours à l’UCLouvain, dirigé par Ralph Dekoninck, Agnès Guiderdoni et Aline Smeesters (Louvain-la-Neuve). Pour plus de détails sur le projet, voir le site web:

https://uclouvain.be/fr/instituts-recherche/incal/gemca/arc-schol-art.html

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Schol’Art Congress - Call for papers

“Other ways of thinking literature and the arts: the scholastic path (1500-1700)”,

UCLouvain, 16-18 November 2020.

In the early modern period (16th-17th centuries), the theoretical reflections on letters and arts   regularly drew inspiration from the specific field of scholastic philosophy (that is, logic, ethics, physics and metaphysics), which was then taught at all universities as a propaedeutic to the higher faculties (medicine, law and theology).

By “theoretical reflections on letters and arts”, we are referring to the vast amount of treatises related to poetics, rhetoric, symbolics, art theory and (religious) images; to the historiographical writings constituting the history of literature and arts; to the dedicatory letters and theoretical prefaces to literary texts; to the commentaries on ancient texts such as Aristotle’s Poetics, Horatius’ Ars Poetica, Pliny’s chapters on painting; and to other such works. We take into account the texts composed in the 16th and 17th centuries, either in Latin or in one of the modern languages.

Using the methods, concepts or language of scholastic philosophy often enabled the authors of such texts to develop a rational and systematic discourse on literature and the visual arts, in order either to define the latter, to describe their various subgenres, to reflect on their modes of production and reception, or to evaluate the quality of specific works with regard to the truth or verisimilitude of their representation of the world. 

In practice, the presence of scholastic philosophy in such theoretical texts can take various forms, involving from case to case:

  • The scholastic conception of the hierarchy of arts and the tree of disciplines;
  • The scholastic way of reasoning (induction, deduction, syllogisms, pro and contra debates, opening presentation of the counterarguments…), either applied to the object or observed inside it (for instance, the interpretation of epigrams as a deductive genre);
  • The scholastic way of defining and describing the res (“matter and form” definition, “genre and difference” definition…) and the verba (identification of the various senses of equivocal words), and the corollary distinction between debates on things and debates on words;
  • The scholastic conceptions (in physics and medicine) of the faculties of the soul (with all the related concepts : internal senses, imagination, memory, patient and agent intellect, species and conceptus, cognition and appetition, affects, vital and animal spirits…) as a way to explain the mental processes involved in artistic/literary creation and reception;
  • Scholastic axioms commonly taught in the schools, or authoritative quotations supporting the expressed viewpoint;
  •  But also, as a counterexample, the “dry” and intricate scholastic language and the controversial or denigrated scholastic theories;

The congress aims at conducting an inventory and an analysis of those borrowings and influences, and at illustrating them with concrete case studies. We will pay particular attention to the phenomena of transformation, translation, simplification or complexification affecting the scholastic contents once applied to the theory of letters and arts. Moreover, we will appreciate papers providing information on the scholastic curriculum of the authors and on the intellectual context of their writings.

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We welcome 30-minute papers, in French or English. Please send an abstract of maximum 300 words and a short biography (50-100 words) by 30 November 2019 to the electronic address:

 aline.smeesters@uclouvain.be.

The abstracts will be reviewed by a committee. Notification of acceptance will be sent by 15 December 2019.

This congress will take place at UCLouvain (Louvain-la-Neuve, Belgium). It is part of the Schol’Art project currently ongoing at UCLouvain under the direction of Ralph Dekoninck, Agnès Guiderdoni, and Aline Smeesters. More information on the project is available on our website:

https://uclouvain.be/fr/instituts-recherche/incal/gemca/arc-schol-art.html