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Des émeutes à la marche. Quelle solution pour les banlieues? (NeMLA 2022, Baltimore)

Des émeutes à la marche. Quelle solution pour les banlieues? (NeMLA 2022, Baltimore)

Publié le par Marc Escola (Source : chebinou emma)

Des émeutes à la marche. Quelle solution pour les banlieues?

NeMLA 2022, Baltimore, MD March 10-13

 

La notion de race émerge de plus en plus en France, en réponse plus particulièrement à la violence policière à l’égard des personnes de banlieues. Les réseaux sociaux, remplacent les médias, et deviennent le témoin des dérapages de la force répressive. Nous l’avons vu en particulier après les manifestations et émeutes à la suite de la mort de Georges Floyd. Ce même mouvement a fait écho en France au printemps dernier où des milliers de personnes se sont rassemblées dans les rues en pleine pandémie.

Dans le cadre spécifique de la banlieue, la notion de race, donc l’assignation identitaire pose cependant une problématique: devrait-on défendre le mot race qui, de facto, créerait un communautarisme, renforcerait les différences raciales entre français et animaliserait les minorités ? De plus, attribuer un mot n’effacerait sans doute pas les discriminations, comme en témoignent les États Unis où le mot race existe, et où parallèlement le racisme perdure. En effet, la France racialise le musulman et le banlieusard : quinze ans après les émeutes de banlieue, la situation ne change pas.

La race est au centre des débats et en crée des sympathisants et des non-sympathisants. Parmi eux, on compte des figures noires comme l'essayiste Rachel Khan, mais aussi Patrice Quarteron ancien champion de boxe, ou la chroniqueuse Stella Kamnga dont les discours centraux dénoncent l’essentialisation et l'instrumentalisation sur la couleur de peau qui augmente le racisme.

Alors le mouvement des marches et l’accent fait sur les couleurs ne renforcerait-t-il pas les différences voire diviserait la France ? Dans la même lignée, le mouvement des marches ne contribuerait-il pas à une position victimaire ou dans un cas extrême, à la délinquance et à tirer la banlieue vers le bas plutôt que de l’élever ? Dans les marches, où sont les discours de responsabilisation de la future génération qui pourraient, eux, devenir modèle d’intégration et non plus modèles de « racaille » ? Même si la société connait des failles et discrimine, comment la banlieue peut sortir d’un repli identitaire ? Alors, la notion de race bien que rejetée par l’Etat - car perçue comme un danger pour la citoyenneté française - est-elle aussi un danger pour la deuxième et troisième génération « sortis » de l’immigration ?

Ce panel tentera d’explorer d’autres alternatives pour briser ce cercle vicieux à travers ces questions : Qu’est ce qui peut changer la situation en banlieue ? Est-ce que la marche pacifique ou violente apporterait une solution à la violence policière ? Qui est légitime pour devenir militant? Quelles sortes d’activismes seraient le plus efficaces ? Est-ce qu’on peut avancer pour certain que la violence policière est strictement basée sur un racisme systémique? Comment la compréhension du passé nous permet de trouver une solution au présent au vu d’une histoire qui se répète ? Comment changer la situation qui permet à l’individu de banlieue de sortir de sa condition sociale de banlieusard?

Nous invitons les propositions de contribution en anglais ou en français de 250 mots maximum, avec une courte bio-bibliographie. Les précis sont à envoyer sur le lien suivant avant le 30 septembre 2021:

https://www.cfplist.com/nemla/Home/S/19269

Vos questions seront les bienvenues : echebinou@allegheny.edu