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N. Labarre, Bibliothèque dessinée et roman graphique

N. Labarre, Bibliothèque dessinée et roman graphique

Publié le par Nicolas Geneix

Nicolas Labarre, Bibliothèque dessinée et roman graphique

Article paru sur le site du9.org, en mai 2020.

"(...) S’il est une ressemblance entre ce roman et la bande dessinée, elle tient à l’interaction entre texte et image, avec une délégation de fonction de l’une à l’autre : le graphisme ne se contente pas d’illustrer le texte, ou de le colorer d’une ambiance particulière mais il prend en charge une partie de la description, voire la narration toute entière, dans une série de double pages muettes. (...)

Le terme de roman graphique a été très utile aux éditeurs de bande dessinée — parfois aux auteurs — pour construire, asseoir et rendre intelligible une certaine aspiration littéraire et donc légitime des récits proposés ; on pense par exemple à cette description aimablement méprisante de Time Magazine, dans la notule célébrant l’importance littéraire de Watchmen : « a book-length comic book with ambitions above its station ». En France, l’adoption du terme roman graphique a correspondu étroitement avec ce que Jean-Christophe Menu décrivait dans Plates-Bandes comme l’aspiration des indépendants à faire de véritables livres et non des albums. Baetens et Frey note dans The Graphic Novel : an Introduction que le rapprochement entre graphic novelists et romanciers s’est opéré dans les deux sens : si un auteur comme Jason joue des références littéraires avec une assurance qui n’a rien de servile, un romancier comme Michael Chabon a pu puiser dans la bande dessinée et son histoire pour Les Extraordinaires aventures de Kavalier et Klay. La « Bibliothèque dessinée » me semble constituer un autre indice de ce rapprochement réciproque, qui tente de faire du terme même de roman graphique un héritage partagé (...)"

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