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Marqueurs métalinguistiques : émergence, discours, variation (Alexandru Ioan Cuza, Iași & en ligne)

Marqueurs métalinguistiques : émergence, discours, variation (Alexandru Ioan Cuza, Iași & en ligne)

Publié le par Marc Escola (Source : Cristina Petras)

APPEL À COMMUNICATIONS
 
Colloque
 
Marqueurs métalinguistiques : émergence, discours, variation
 
8-9 juin 2022, Université Alexandru Ioan Cuza Iași

(en format hybride ou en ligne en fonction de l’évolution des conditions sanitaires)
 
 Colloque organisé dans le cadre du projet de recherche « Les marqueurs métalinguistiques entre lexique, grammaire et discours. Approche diachronique », financé par le Ministère Roumain de la Recherche, de l’Innovation et de la Numérisation, CNCS/CCCDI – UEFISCDI, dans le cadre du programme PNCDI III; numéro du projet: PN-III-P4-ID-PCE-2020-1505
 
Depuis les études fondatrices de Rey-Debove (1978) sur le métalangage, la connotation autonymique, les verbes métalinguistiques, les recherches d’Authier-Revuz (1995, par exemple) sur la modalisation autonymique et les boucles réflexives du dire, ou encore celles de Steuckardt et Niklas-Salminen (dirs) (2005) autour des marqueurs de glose, les marqueurs métalinguistiques n’ont cessé de faire l’objet de recherches en linguistique. Car les activités métalinguistiques dont ils sont la trace représentent une dimension indissociable du fonctionnement du langage. Il s’agit d’opérations très diverses telles que la reformulation, la définition, la dénomination, la désignation, l’emprunt terminologique, la correction, l’approximation, l’exemplification, la modalisation du dire en discours second.
Dans le cadre de notre projet les « marqueurs métalinguistiques » sont envisagés dans une acception très large comme renvoyant aux différentes manifestations de cette propriété qu’est la réflexivité des langues naturelles, manifestée par des « non-coïncidences du dire », qu’il s’agisse d’expressions portant sur l’emploi de la langue (métalinguistiques, dans un sens restreint), sur l’acte de dire ou le « dire en train de se faire » (méta-énonciatives) ou bien sur le discours lui-même (métadiscursives).

Parmi les expressions métalinguistiques, celles qui sont construites autour d’un verbe de type dire ont fait et continuent de faire l’objet de réflexion de nombreux ouvrages, consacrés à l’étude de ces expressions dans une seule langue (cf., par exemple, Rouanne et Anscombre, 2016 ; Gómez-Jordana & Anscombre (éds), 2015 ; Modicom, 2020) ou dans plusieurs, dans une perspective comparative ou non (cf, par exemple, Lansari, 2020 ; Camus et al. (dirs), 2020 ;Petraș (éd.), 2019). Les marqueurs métalinguistiques ont été notamment envisagés par rapport aux opérations dont ils sont la trace, par exemple la reformulation (cf., par exemple, Gülich et Kotschi, 1983 ; LeBot et al. (dirs), 2008) ou l’approximation (cf., par exemple, Mihatsch, 2010 ; Berbinski, 2019).

Qu’il s’agisse d’unités simples ou de différentes structures phrastiques, dont les constructions parenthétiques, ou encore de « commentaires », de marqueurs, de particules ou de ponctuants, ces expressions présentent des degrés de lexicalisation et de grammaticalisation / pragmaticalisation variables, ce dont rendent compte les approches traitant de leur émergence (voir, par exemple, Dostie, 2004 ; Vincent et Martel, 2001). Plus largement, l’étude des mécanismes d’émergence de ces expressions fournit des éléments qui viennent éclaircir les rapports entre lexique, grammaire et discours (Dostie et Lefeuvre (dirs), 2017).  

Le colloque organisé par l’équipe du projet « Les marqueurs métalinguistiques entre lexique, grammaire et discours. Approche diachronique » se propose d’interroger, entre autres, le fonctionnement sémantico-pragmatique des marqueurs métalinguistiques dans différents types de discours, leur rapport à la variation, ainsi que les mécanismes de leur émergence, à partir de corpus oraux et/ou écrits. Les communications pourront concerner une langue particulière ou proposer des approches contrastives impliquant deux ou plusieurs langues. Plus particulièrement, les travaux du colloque se proposent de fournir des éléments de réponse à des questions comme : quelles sont les propriétés des lexèmes autour desquels se construisent les expressions métalinguistiques ? Comment rendre compte de la présence de configurations syntaxiques communes à plusieurs langues ? En quoi se ressemblent ou diffèrent les mécanismes d’émergence des marqueurs dans les différentes langues envisagées ? Peut-on établir des modèles de grammaticalisation universels, communs à plusieurs langues ? Quels sont les procédés qui interviennent dans la traduction de ces marqueurs ? La traduction contribue-t-elle à la manifestation de certains marqueurs dans la langue cible ?, etc.

Les communications s’inscriront de préférence mais non exclusivement dans les axes suivants :
- marqueurs métalinguistiques et types de discours (littéraire, scientifique, journalistique, didactique, etc.). Il s’agit d’établir des corrélations entre telle expression et tel type de discours et d’identifier le cas échéant les environnements textuels/discursifs qui déclenchent l’apparition d’une expression métadiscursive (cf., par exemple, les mots opaques de Niklas-Salminen, 2010). On peut aussi comparer les différents types de discours du point de vue de l’utilisation des marqueurs ;
- approche diachronique. À part les mécanismes d’émergence des marqueurs métalinguistiques dans une (plusieurs) langue(s) donnée(s), on s’intéressera aux changements d’emploi ou de fréquence qu’ils peuvent subir en diachronie (cf., par exemple, Opperman-Marsaux, 2016 ; Steuckardt, 2015) ;
- marqueurs métalinguistiques et variation. Les interventions pourront s’attacher à identifier les facteurs de variation dans l’emploi des marqueurs discursifs (diatopique, diaphasique, diastratique) à l’écrit et/ou à l’oral ;
- marqueurs métalinguistiques et acquisition / apprentissage. Des comparaisons pourront être proposées entre les opérations métalinguistiques effectuées à travers les marqueurs étudiés dans différents types de discours et les activités métalinguistiques mobilisées dans le processus d’acquisition et d’apprentissage d’une langue donnée (cf., par exemple, Gombert, 1990 ; Gomila, 2011).

Les langues de communication seront le français et l’anglais.

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Conférencières invitées :
 
Wiltrud Mihatsch, Université de Tübingen
Laurence Rouanne, Université Complutense, Madrid
 
Références bibliographiques
 
Authier-Revuz, Jacqueline (1995), Ces mots qui ne vont pas de soi. Boucles réflexives et non-coïncidence du dire, Paris, Larousse.
Balaţchi, Raluca-Nicoleta (à paraître), « Marqueurs (méta)discursifs et stratégies traductives : dis donc et disons à l’épreuve de la traduction littéraire », CONCORDIA DISCORS vs DISCORDIA CONCORS: Researches into Comparative Literature, Contrastive Linguistics, Cross-Cultural and Translation Strategies, 13-14/2021.
Berbinski, Sonia (2019), De l’approximation. De « à peu près » à « cam așa ceva », Berlin, Peter Lang.
Camus, Rémi, De Vogüé, Sarah, Sitri, Frédérique (dirs) (2020), Corela, HS 31 (Métalinguistiques. Frontières, passages, dissensions), https://doi.org/10.4000/corela.10907
Dostie, Gaétane (2004), Pragmaticalisation et marqueurs discursifs. Analyse sémantique et traitement lexicographique, Bruxelles, Editions Duculot.
Dostie, Gaétane, Lefreuvre, Florence (dirs) (2017), Lexique, grammaire, discours. Les marqueurs discursifs, Paris, Honoré Champion.
Gombert, Jean-Emile (1990), Le développement métalinguistique, Paris, Presses Universitaires de France.
Gómez-Jordana, Sonia, Anscombre, Jean-Claude (éds) (2015), Langue française, 186 (Dire et ses marqueurs).
Gomila, Corinne (2011), Parler des mots, apprendre à lire. La circulation du métalangage dans les activités de lecture, Berne, Peter Lang. 
Gülich, Elisabeth, Kotschi, Thomas (1983), « Les marqueurs de la reformulation paraphrastique », Cahiers de linguistique française, 5, p. 305-351.
Lansari, Laure (2020), A Contrastive View of Discourse Markers. Discourse Markers of Saying in English and French, Cham, Palgrave Macmillan.
LeBot, Marie-Claude, Schuwer, Martine, Richard, Élisabeth (dirs) (2008), La reformulation. Marqueurs discursifs – Stratégies énonciatives, Rennes, Presses de l’Université de Rennes.
Mihatsch, Wiltrud (2010), „Wird man von hustensaf wie so ne art bekiff?” Approximtionsmarker in romanischen Sprachen, Frankfurt am Main, Vittorio Klostermann.
Modicom, Pierre-Yves (2020), « Commentaire métalinguistique et partialité du dire : enjeux de la classification opérationnelle de quelques marqueurs discursifs en allemand », Corela, HS 31 (Métalinguistiques. Frontières, passages, dissensions), https://doi.org/10.4000/corela.11266
Niklas-Salminen, Aïno (2010), « La définition dans le cadre de la glose spontanée », Publifarum, 11 (Autour de la définition), url: http://www.farum.it/publifarum/ezine_pdf.php?id=125, consulté le 25/11/2021.
Opperman-Marsaux, Evelyne (2016), « Dis/dites-moi, dis/dites donc : la naissance de deux marqueurs discursifs en français (XVe-XVIIIe siècles) », in Rouanne, Laurence, Anscombre, Jean-Claude (éds) (2016), Histoires de dire. Petit glossaire des marqueurs formés sur le verbe dire, Peter Lang, Bern, p. 229-247. 

Rey-Debove, Josette (1997 [1978]), Le métalangage. Étude linguistique du discours sur le langage, Paris, Armand Colin.
Rouanne, Laurence, Anscombre, Jean-Claude (éds) (2016), Histoires de dire. Petit glossaire des marqueurs formés sur le verbe dire, Peter Lang, Bern.
Steuckardt, Agnès (2015), « Histoire de quelques correctifs formés sur dire », Langue française, 186, p. 13-30. 
Steuckardt, Agnès, Niklas-Salminen, Aïno (dirs) (2005), Les marqueurs de glose, Aix-en-Provence, Publications de l’Université de Provence. 
Petraș, Cristina (éd.) (2019), Studii de lingvistică, 9/2 (Les expressions métadiscursives dans les langues romanes : aspects syntaxiques, pragmatiques et sociolinguistiques), http://studiidelingvistica.uoradea.ro/arhiva-ro-9-2-2019.html.  
Vincent, Diane, Martel, Guylaine. (2001), « Particules métadiscursives et autres modes langagières : des cas de changement linguistique », TRANEL, 34/35, p. 141-152.
Vlad, Daciana (2019), « Proposition parenthétiques à fonctionnement métaénonciatif en français et leurs équivalents roumains », in Cécile Avezard-Roger, Céline Corteel, Jan Goes et Belinda Lavieu-Gwozdz, La phrase. Carrefour linguistique et didactique, Artois Presses Université, p. 109-127.

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Modalités de soumission des propositions
 
Les propositions de communication (rédigées en français ou en anglais) seront envoyées sous forme de résumé d’environ une page accompagné de références bibliographiques avant le 1er avril 2022 à petrasac@yahoo.com et cristina.petras@uaic.ro. Seront précisés le nom, le prénom et l’institution de rattachement des auteur(e)s.
 
Une sélection des contributions présentées dans le cadre du colloque fera l’objet d’une publication chez un éditeur international.
 
Calendrier
 
10 décembre 2021 – premier appel à communications
20 janvier 2022 – deuxième appel à communications
10 avril 2022 – date limite d’envoi des propositions de communications
20 avril 2022 – notification aux auteurs
8-9 juin 2022 – déroulement du colloque
 
Comité d’organisation
 
Cristina Petraș, Université Alexandru Ioan Cuza Iași
Sonia Berbinski, Université de Bucarest / Université Alexandru Ioan Cuza Iași
Daciana Vlad, Université d’Oradea / Université Alexandru Ioan Cuza Iași
Raluca Balațchi, Université Ștefan cel Mare Suceava / Université Alexandru Ioan Cuza Iași

Comité scientifique
 
Fabienne Baider, Université de Chypre
Raluca Balațchi, Université Ștefan cel Mare Suceava / Université Alexandru Ioan Cuza Iași
Sonia Berbinski, Université de Bucarest / Université Alexandru Ioan Cuza Iași
Ana-Maria Cozma, Université de Turku
Dan Dobre, Université de Bucarest
Gaétane Dostie, Université de Sherbrooke
Anca Gâță, Université Dunărea de Jos Galați / Université Johannes Gutenberg, Mainz
Corinne Gomila, Université Paul Valéry Montpellier 3
Véronique Lagae, Université Polytechnique Hauts-de-France

 Laure Lansari, Université de Paris

Wiltrud Mihatsch, Université de Tübingen
Pierre-Yves Modicom, Université Bordeaux-Montaigne
Cristiana Papahagi, Université Babeș-Bolyai Cluj-Napoca
Cristina Petraș, Université Alexandru Ioan Cuza Iași
Liana Pop, Université Babeș-Bolyai Cluj-Napoca
Laurence Rouanne, Université Complutense, Madrid
Agnès Tutin, Université Grenoble Alpes
Hélène Vassiliadou, Université de Strasbourg
Daciana Vlad, Université d’Oradea / Université Alexandru Ioan Cuza Iași