Édition
Nouvelle parution
M. Picard, Le monde du silence (1948)

M. Picard, Le monde du silence (1948)

Publié le par Marc Escola

Le monde du silence

Max Picard

Avant-propos de Carlo Ossola

Préface de Gabriel Marcel

Notice et apparat critique de Jean-Luc Egger

La Baconnière éd.

Date de parution 20/09/2019
Nombre de pages 288
ISBN 978-2-889600-02-1

 

Le silence ne consiste pas seulement en ce que l’homme cesse de parler. Le silence est davantage qu’un simple renoncement à la parole, il est davantage qu’un simple état où l’homme se pourrait mettre quand il lui sied.

Assurément, le silence commence là où s’arrête la parole. Mais il ne commence pas parce que la parole s’arrête. Il se manifeste alors seulement.

Le silence est un phénomène autonome.

Il n’est donc pas identique à la suppression de la parole ; il n’est rien de réduit, il est quelque chose d’entier, quelque chose qui subsiste par soi-même, il peut engendrer comme la parole et donne forme à l’homme comme la parole, mais non pas dans une même mesure.

Le silence fait partie de la structure fondamentale de l’homme.

«C'est un livre de notre présent, pour nos jours et nos cœurs: exigeant et reccueilli, fruit de l'essentiel; c'est un silence de plénitude qui est offert à ceux qui cheminent dans cette vallée de larmes et qui nous rassasie, tout comme les maximes du Journal de Dag Hammarskjöld:

Je suis le récipient. Le breuvage appartient à Dieu. Et Dieu est celui qui a soif. Quel est finalement le sens du mot sacrifice? Ou même du mot don? Celui qui n'a rien, n'a rien à donner. Le don va de Dieu à Dieu.» – Carlo Ossola

Voir le livre sur le site de l'éditeur…

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Médecin de formation, philosophe et écrivain de langue allemande vivant en retirance dans le Tessin à partir des années vingt, Max Picard (1888-1965) fut l'ami d'Emmanuel Lévinas – qui lui emprunta sa notion de «visage humain» – et l'auteur prolifique d'ouvrages inspirés, à mi-chemin de la réflexion philosophique et de la contemplation poétique. Sa pensée, en dialogue subtil avec le romantisme allemand (Goethe, Hölderlin, Novalis) aussi bien qu'avec les grands textes de la Mystique, aborde avec beaucoup de délicatesse des thèmes qui seront plus tard repris par la phénoménologie française: le visage, le paysage, le silence, le langage, la rumeur, l'extase.

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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :

"Une ardente contemplation", par Édith de la Héronnière (en ligne le 13 mai 2020).