
Roman traduit du chinois par Angel Pino, suivi de textes du même auteur se rapportant à l'œuvre.
Inspiré d’un souvenir personnel de l’auteur, ce roman, qui se présente sous la forme d’un journal intime, est le récit des dix-sept jours qu’un jeune homme, le narrateur, a vécus peu avant la fin de la guerre sino- japonaise, en 1945, au sein du service de chirurgie de troisième classe d’un hôpital situé à l’intérieur du pays. Dans cet hôpital sous-équipé, les patients, livrés à eux-mêmes et tenus de se procurer nourriture et médicaments par leurs propres moyens, sont abandonnés à leurs craintes et à leurs douleurs. Seule la présence d’une jeune femme médecin, le Dr Yang Muhua, jette un peu de lumière dans la noirceur des lieux. Cette salle, où les malades ne sont pas désignés autrement que par le numéro du lit qu’ils occupent, n’est en somme, aux dires de l’écrivain, que «le microcosme de la société chinoise de l’époque. Dans la salle, les patients souffrent et meurent, de la même manière que dans la société les gens souffrent et meurent. »
Le roman, un de ses tout derniers écrits de fiction avant que Ba Jin ne renonce de fait à la création romanesque, fait partie des œuvres de maturité de l’écrivain. Il se rattache à ses récits fictionnels du milieu des années 1940, marqués par la guerre sino-japonaise, au point que d’aucuns voient en lui le volet intermédiaire d’un cycle qui compterait aussi Le Jardin du repos (1944) et Nuit glacée (1946).
Ba Jin (Pa Kin), né en 1904 et mort en 2005, est l’un des écrivains chinois les plus importants du xxe siècle, aussi célèbre dans son pays que dans le reste du monde. Plusieurs de ses ouvrages ont été traduits en français, dont Famille, son chef-d’œuvre.