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Littératures orales francophones au XXIe siècle : entre postcolonialité et mondialité

Littératures orales francophones au XXIe siècle : entre postcolonialité et mondialité

Publié le par Université de Lausanne (Source : KOUACOU Jacques raymond Koffi)

Littératures orales francophones au XXIe siècle : entre postcolonialité et mondialité

Quel est l’état des littératures orales francophones aujourd’hui ? Telle est la question centrale à laquelle souhaite répondre cet ouvrage collectif au regard des importants bouleversements observés dans le monde contemporain et dans les sociétés francophones postcoloniales.

À l’instar de Anne-Marie Dauphin-Teinturier, Fatima Mernissi, René Ménil, Françoise Ugochukwa, Ahmed Tahar, Geneviève Calame Griaule, Ibn Khaldoun, Patrick Chamoiseau et tant d’autres, plusieurs spécialistes et auteurs des littératures orales francophones ont montré dans leurs champs respectifs que ces dernières ne sont pas des produits textuels figés, mais des créations dynamiques qui se recréent et s’enrichissent sous diverses formes au contact d’autres réalités sociopolitiques et économiques. Les notions de « reprise », de « remodélisation » ou encore de « variabilité » et de « créativité » développées par Ursula Baumgardt et Jean Dérive (2008) trouvent tous leurs sens ici.

Pourtant, l’arrivée de WhatsApp, Twitter, Instagram et des autres technologies numériques a un impact considérable sur les modes de conservation et de dissémination des savoirs oraux des communautés francophones, mais, des Antilles à l’Afrique subsaharienne, du Maghreb à l’Océan Indien, cet impact tarde à être mesuré et étudié. Car si elles offrent de nouvelles possibilités de transmission des héritages culturels rassemblés dans les « littératures orales », les nouvelles technologies n’en constituent pas moins une forme de menace pour ces mêmes héritages en occupant désormais les plages de veillées nocturnes et des palabres, et en créant d’autres formes de « célébration orale » (Bassirou Dieng) qui rivalisent avec celles des littératures orales traditionnelles. C’est peut-être la raison pour laquelle une bonne partie de la jeunesse francophone trouve celles-ci désuètes voire inutiles et inopérantes. Entre la nécessité d’un retour aux sources réclamé avec force dans les espaces francophones (Djibril Tamsir Niane, Lilyan Kesteloot, Patrick Chamoiseau, Nassur Attoumani) et l’arrimage à la modernité (Achille Mbembe, Kamel Daoud, Fatou Diome), les littératures orales à l’heure de la mondialisation semblent remettre au goût du jour la question de leurs sources, leur collecte, leur conservation, leur transmission, leur renouveau et leur authentification. Mais aussi leur enseignement et leur fonction didactique dans un contexte global traversé par de nouveaux replis identitaires et de nouveaux types de communication.         

Comment, dans ce contexte, envisager l’étude des littératures orales aujourd’hui ? Quel est l’impact des nouvelles technologies sur leur accès, leur fiabilité et leur finalité ? Connaissent-elles des menaces spécifiques ? Existe-t-il encore des griots, conteurs, bardes représentatifs de ces littératures malgré les contingences économiques et financières ? Comment les enseigner à des apprenants qu’elles n’« accrochent » plus ?

Le présent projet de publication souhaite, d’une part, apporter des réponses circonstanciées et actualisées à ces diverses questions, et, d’autre part, rendre un hommage mérité au Professeur Emmanuel Matateyou pour la contribution inestimable de ses recherches sur l’oralité africaine et francophone. Sans être exhaustives, les propositions d’articles pourront porter sur les axes suivants :

— les nouvelles créations orales médiatisées (contes radiophoniques, légendes urbaines, performances télévisuelles et numériques)

— enjeux didactiques des littératures orales en francophonie

— nouveaux récits oraux et procédés discursifs 

— réception des littératures orales dans l’espace francophone

— jeunesse francophone et stratégies de sensibilisation aux savoirs oraux  

— collectes de données orales, fiabilité des sources et marchandisation des produits oraux

— état de la théorie postcoloniale en recherche orale        

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Les propositions d’article doivent être envoyées par courriel en français avant le 20 août 2019 à Jacques Raymond Koffi Kouacou (jrkouacou5@gmail.com) et à Élisabeth Yaoudam (yaoudam_elisabeth@yahoo.fr).    

La longueur des propositions est de 25 lignes maximum, accompagnées d’une notice biobibliographique de 15 lignes maximum indiquant votre nom, institution d’attache, domaines de recherche et publications récentes. Un Comité de sélection sera mis en place et évaluera toutes les propositions et les auteur(e)s seront avisé(e)s le 31 août 2019.          

Les articles (15 pages maximum, interligne double) seront rédigés conformément à un protocole de rédaction qui sera transmis aux auteur(e)s de propositions acceptées et devront être envoyés au plus tard le 15 octobre 2019. Ils seront doublement évalués par un Comité scientifique et un suivi sera fait avec les auteur(e)s des articles finalement retenus.    

Publication de l’ouvrage : 20 janvier 2020

Responsables du projet 

Jacques Raymond Koffi Kouacou,

Maître de Conférences de littérature orale (Université Alassane Ouattara, Bouaké (Côte d’Ivoire).

Élisabeth Yaoudam,

Chargée de cours (Université de Ngaoundéré (Cameroun).