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Lire, (ré)écrire et partager: anciennes et nouvelles pratiques de signification (Bologne)

Lire, (ré)écrire et partager: anciennes et nouvelles pratiques de signification (Bologne)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Université de Bologne )

Alma Mater Studiorum – Università di Bologna

Dipartimento di Lingue, Letterature e Culture Moderne 

COLLOQUE INTERNATIONAL DE JEUNES CHERCHEURS

LIRE, (RÉ)ÉCRIRE ET PARTAGER : ANCIENNES ET NOUVELLES PRATIQUES DE SIGNIFICATION

Bologne, 10 et 11 février 2021 

Conférence inaugurale : Professeur Paolo Costa (Université de Pavie) 

 

Le colloque invite à réfléchir à des questions d’une brûlante actualité sur les modalités d’écriture, de lecture et de partage dans la contemporaneité, selon des perspectives interdisciplinaires, intermodales et transmediales.

Mème[1], twittérature, micro-récits social, fanfictions et web comics ne sont que quelques exemples des nouvelles formes d’écriture apparues dans le domaine de la culture post-médiale. À l’arrivée des nouvelles technologies et de l’ère du social a suivi la prolifération de nouvelles pratiques de lecture, de (ré)écriture et de partage, qui transforment actuellement en profondeur le panorama littéraire, en ouvrant la voie à des phénomènes de production collective et en stimulant un vertigineux travail de re-signification. De telles expériences trouvent dans le web et en particulier dans les social media leur écosystème de développement et de propagation, en atteignant souvent une audience globale : on assiste ainsi à une extraordinaire multiplication des produits culturels dérivés, dont la matrice est fréquemment ignorée par l’utilisateur final.

Il est important de rappeler que les pratiques de réemploi, d’altération et de re-signification des textes et des images ne sont pas exclusives de la contemporanéité la plus récente, mais se révèlent consubstantielles à la production culturelle depuis l’Antiquité – aussi en raison de l’absence des concepts modernes d’auteur et de copyright. Il suffit de penser à l’emploi du mythe et de l’epos dans le drame attique, ou à la diffusion et à la re-sémantisation des figures et motifs de matrice folklorique ou classique dans les œuvres médiévales des différents genres (selon la dynamique circulaire qui caractérise la culture médiévale, où se produit une intéressante perméabilité entre phénomènes de l’oralité et écritures savantes), ou encore, à la propagation dans le temps et dans l’espace de la légende hagiographique, qui donne lieu à un processus pluriséculaire de reformulations de l’Antiquité tardive au Moyen Âge tardif. À leur tour, la modernité et l’âge contemporain ont su s’approprier ces pratiques, bien que dans un contexte marqué par une forte auctorialité : sont exemplaires dans ce sens, bien que limitées au dernier siècle, la “méthode mythique” de type moderniste théorisée par T. S. Eliot et la pratique du pastiche, déjà diffusée en domaine moderniste, mais qui prend un rôle central dans les œuvres d’auteurs post-modernistes. De nouveaux processus de reprise et de manipulation des contenus et des formes traditionnelles concernent, de la deuxième moitié du XXe siècle à nos jours, à la fois des courants littéraires et des approches disciplinaires très éloignés les uns des autres. Ils franchissent les frontières de la littérature proprement dite pour intéresser, dans une optique trans-médiale, des codes et des langages qui relèvent de la sphère audiovisuelle, figurative ou encore performative.

Aujourd’hui, comme dans l’Antiquité, les modalités de transmission et le support matériel d’un texte ou d’une image influencent leur production et leur réception. La brièveté textuelle des beaucoup des textes en ligne est-elle nécessairement synonyme d’une simplification du message ? La coexistence d’autres codes qui font apparaître un nouveau sens, par exemple dans les écritures social et partagées, active-t-elle une série des réflexions sur le concept d’auctorialité et sur les finalités mêmes de telles re-sémantisations ? La fraîcheur communicative et la grande actualité des telles formes d’écriture ouvrent-elles la voie à  des questions d’ordre pédagogique? Est-il légitime d’entrevoir dans ces pratiques "mémétiques" une potentialité didactique et vulgarisatrice ? Un mème d’un tableau de Léonard ou d’un cercle de l’Enfer dantesque, peut-il éveiller une découverte du contenu originaire et susciter chez l’étudiant.e un élan vers une recherche individuelle encore plus consciente ?

En prenant appui sur ces réflexions, le colloque se donne pour objectif de réfléchir sur les modalités de propagation et de re-signification culturelle, depuis le Moyen Âge jusqu’à nos jours, et sur l’apport des nouveaux moyens de communication dans cet ensemble de processus. L’appel est ouvert à différents champs disciplinaires : littérature, histoire de l’art, théâtre et performance, pédagogie, didactique, sémiotique et sciences cognitives. Les propositions de communication peuvent inclure les thématiques suivantes, mais elles n’y sont pas limitées :

Resémantisation des produits culturels

Dissimulation de la source d’origine

Lecture et réécriture d’œuvres canoniques à travers les social media

Langue et langages des nouveaux media

Auctorialité des nouvelles transpositions

Promotion d’œuvres originelles à travers les nouveaux media

Subjectivité dans les nouvelles transpositions

Fonctions rhétoriques de l’antonomase et du lieu commun

Iconicité

Mème et propagande

Remix, manipulation et postproduction

Réadaptations et réécritures

Formes de brièveté textuelle

Stratégies didactiques liées aux phénomènes médiatiques

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Modalités de participation

Le colloque s’adresse aux doctorants et aux jeunes docteurs. Les propositions de communication en italien, anglais, français et espagnol seront les bienvenues. La durée des interventions sera de vingt minutes. Une sélection des trauvaux fera l’objet d’une publication ultérieure.

Les intéressés doivent envoyer : un bref resumé de l’intervetion (max. 400 mots); un bref profil biobibliographique (max 150 mots); max. 4 mots-clés de la communication.

Les propositions sont à faire parvenir à lilec.gradconf2021@unibo.it pour le 30 novembre.

Les résultats de la sélection seront communiqués aux intéressés dans le 10 decembre.

La participation au colloque est gratuite.

Lieu du colloque : LILEC - Département des Langues, Littératures et Cultures modernes de l’Université de Bologne.

En cas de nécessité sanitaire, le colloque pourra se tenir en ligne ou en modalité mixte.

Sur le site web du colloque seront disponibles des approfondiments sur les contenus du colloque ainsi que toutes les informations logistiques :

https://eventi.unibo.it/graduate-conference-lilec-2021

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Le comité scientifique

Federica Ambroso, Mattia Arioli, Simone Carati, Gabriella E. Imposti, Luca Marzolla, Michele Morselli, Susanna Scavello, Andrea Suverato, Luca Tosadori

 

 

[1]Mème, (anglais meme, de gene, gène, et du grec mimesis, imitation): “Concept (texte, image, vidéo) massivement repris, décliné et détourné sur Internet de manière souvent parodique, qui se répand très vite, créant ainsi le buzz” (Larousse).