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Les spectacles de curiosités en Europe de la Révolution française à la fin du XIXe siècle

Les spectacles de curiosités en Europe de la Révolution française à la fin du XIXe siècle

Publié le par Marc Escola (Source : Aurelia Vasile)

Les spectacles de curiosités en Europe de la Révolution française à la fin du XIXe siècle

Clermont-Ferrand, 29-30 septembre 2022

Les spectacles de curiosités ont longtemps fait partie du quotidien de nos ancêtres. Montreurs d’animaux, tours de physique et de mécanique, lanternes magiques, ventriloques, jongleurs et équilibristes sur pied ou à cheval, aérostats, marionnettes et cires sont, aux XVIIIe et XIXe siècles, l’âme de petits métiers ambulants qui animent les places publiques, les rues, les auberges, les cabarets, les loges des foires, les cirques naissants, voire les maisons particulières.

À des prix accessibles à tous, ou à la plupart des contemporains, d’abord ceux des villes, ces numéros les transportent vers un monde de prouesses, vers des ailleurs inaccessibles, aux confins de l’humanité – celle qui fraye avec l’animalité, la monstruosité, a du mal à accepter sa diversité. Entre rêve d’ailleurs et réalités déformées, ils créent un horizon d’attente et un espace mental particuliers ; ils anticipent les premières heures du cinématographe, les Enfants du Paradis.

Surveillés de près par la police, ils proposent également, tant dans leurs mises en scène que dans les rares mots des bateleurs, un ordre moral qui sert aussi bien la mémoire immédiate des régimes politiques, la reconquête catholique des esprits, qu’une approximative vulgarisation scientifique ou artistique (celle que favorisent les transparents de plus en plus précis et inspirés des lanternes). Ils mêlent sans cesse les références culturelles, faisant voisiner Robespierre et le bourreau de Londres, Napoléon et les brigands napolitains, les vierges et les rires païens si la sidération, l’accroche, le fait divers l’exigent. Ils flirtent avec les frontières de l’acceptable, au risque de sulfureuses réputations pour des saltimbanques qui en tirent autant d’arguments publicitaires, ou subissent suspicion et rejet.

Le présent colloque se propose d’aborder les thèmes suivants :

-       La sociologie et l’organisation des artistes de curiosités : on s’intéressera à leurs origines géographiques et familiales, à leur parentèle, à leurs liens professionnels et amicaux, à leur pluriactivité, à leurs reconversions, à leurs déplacements, à leurs rapports aux autres institutions et espaces culturels (théâtres, cabarets, vauxhalls, cirques, etc.).

-       L’image sociale des montreurs de curiosités, telle que la rapportent leurs affiches, les gravures, la peinture, les œuvres littéraires, les rapports de police, les journaux, les témoignages des spectateurs, etc.

-       La nature des spectacles et des messages que proposent les curiosités : on insistera particulièrement sur la construction d’un imaginaire collectif, sur les messages politiques et religieux, sur l’inventivité technique des représentations.

Le colloque sera aussi l’occasion de présenter la base de données Spectacles de curiosités mise au point par Aurélia Vasile, ingénieur d’étude, dans le cadre de la Maison des Sciences de l’Homme de Clermont-Ferrand (https://spectacle-de-curiosites.msh.uca.fr/) et une démonstration de lanternes magiques par Roger Gonin, co-fondateur du Festival du court-métrage de Clermont-Ferrand.

Comité scientifique :

Jean-Claude Yon (directeur d’études, EPHE), Natalie Petiteau (Professeur d’histoire contemporaine, Université d’Avignon), Françoise Rubellin (Professeur de littérature française, Université de Nantes), Barthélémy Jobert (Professeur d’Histoire de l’art, Sorbonne-Université), Françoise Le Borgne (MCF HDR de littérature française, Université Clermont-Auvergne), Philippe Bourdin (PR d’histoire moderne, Université Clermont-Auvergne, IUF), Cyril Triolaire (MCF en études théâtrales, Université Clermont-Auvergne)

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Les communications dureront 20 mn. Les propositions (5 à 10 lignes) sont à adresser à Philippe Bourdin (Philippe.Bourdin@uca.fr) et Cyril Triolaire (Cyril.Triolaire@uca.fr) avant le 28 février 2022.