Actualité
Appels à contributions
Les rôles du maquillage sur la scène contemporaine (Montpellier)

Les rôles du maquillage sur la scène contemporaine (Montpellier)

Publié le par Marc Escola (Source : Sara Maddalena)

Appel à communications pour une journée d’études Jeunes chercheurs 

Dans le cadre du programme scientifique de recherche du RiRRa 21 (EA4209)

Corps, textes, images, sons et objets en jeu
 
Département Théâtre & Spectacle vivant

Les rôles du maquillage sur la scène contemporaine

organisée par Sara Maddalena et Victor Inisan

11 mars 2022

Université Paul-Valéry Montpellier 3 – Site Saint-Charles


« Quand il pleurera, le maquillage de son visage se défera, et tout le monstrueux, le laid, l’obscène contre nature du théâtre apparaîtra, 
mais en même temps son effroi, son mystère, le jeu profond de se déguiser en un autre, d’être autrui, la douleur et la honte et la volupté de ne pouvoir être autrement qu’un autre. »
(Notes de Giorgio Strehler concernant la mise en scène de Les Géants de la Montagne de L. Pirandello, 1966).

Cette Journée d’études Jeunes chercheurs du Département Théâtre & Spectacle vivant de l’Université Paul-Valéry Montpellier 3 se situe à la croisée des arts de la scène et des arts plastiques et vise à analyser les rôles du maquillage en spectacle vivant. Qu’il s'agisse de l’art dramatique, de danse ou de cirque, le maquillage, tout comme les costumes de scène, a une importance fondamentale dans la création. Nous souhaitons ainsi mettre en lumière la spécificité de chaque domaine du spectacle vivant en nous focalisant sur la variété des pratiques du maquillage.

Nous nous interrogerons d’abord sur le choix des caractéristiques du maquillage - les matériaux, les couleurs, les méthodes d’application, etc. – qui orientent l'esthétique de la représentation. À cette fin, il sera utile d'étudier à la fois l'aspect matériel – sans négliger les caractéristiques chimiques et physiques – et l'aspect visuel ; ceci en se concentrant sur la manière dont l’artiste en scène interagit avec le maquillage ainsi que sur le rendu final, en relation avec la scénographie et la lumière notamment. En outre, la réflexion autour des pratiques du maquillage impliquera naturellement un intérêt autour du métier de maquilleur (formation, spécificité, hybridation avec d’autres fonctions). 

Il sera ensuite question de ce rôle du maquillage, qui a longtemps consisté, dans son acception la plus « classique », à accentuer les traits du visage afin d’en souligner les expressions, ou de les masquer, voire à rapprocher les traits du comédien de ceux du personnage – jusqu’à devenir décor ou peinture du corps, et ainsi intégrer ou composer le costume de l’artiste, comme c’est souvent le cas, par exemple, dans le domaine de la danse et du cirque. Assujetti parfois aux mêmes règles en ce qui concerne les études de la couleur, la pratique du maquillage a par ailleurs pu partager avec celle de la peinture la dangerosité des matériaux toxiques employés par l’utilisateur.

Néanmoins, il semble que le maquillage sur la scène contemporaine délaisse de plus en plus les critères de simple beauté ou de camouflage pour se placer au centre d’une plus vaste réflexion politique. Vivement critiqué lorsqu’il perpétue des clichés racialisants (blackface, yellowface) ou de genre, il devient récemment un adjuvant de la mise en crise des diverses assignations identitaires et encourage la diffusion de certaines formes performatives (e.g. Jonathan Capdevielle, Steven Cohen). Dans ce cadre, de l’action painting jusqu’au body art en passant par le transformisme, on pourra s’interroger sur des pratiques plus extensives du maquillage de scène (e.g. Olivier de Sagazan).

Si l’accent est principalement mis sur les spectacles en Europe, de la fin du XXe siècle et du début du XXIe siècle, un regard plus global, incluant des aspects historiques, philosophiques et ethnoscénologiques demeure essentiel ; il sera bienvenu. En s’inscrivant dans une perspective pluridisciplinaire, la journée d’étude invitera ainsi à mettre en évidence les rôles du maquillage et à s’interroger sur les effets plastiques qu’il engendre, à relever les éléments de continuité et rupture ainsi que leurs implications esthétiques et politiques. 

Axes de réflexion : 

1.                  Quelles raisons orientent le choix représentatif ? Les éléments concrets de maquillage sur scène : à quoi servent-ils ? Comment le maquillage et l’action de se maquiller sont-ils conçus, perçus et utilisés en création ? 

2.                  Comment évolue le rapport du maquillage avec ses usages fonctionnels « traditionnels », la perpétuation des clichés de genre, l’appartenance à des courants esthétiques pour lesquels le maquillage est fondamental – kitsch, punk etc. – et le combat contre les assignations ?

3.                  Que nous dit l'interaction entre le maquillage, le corps et la lumière ? Quels changements et évolutions ont été induits par le développement des matériaux – pigments, outils, textures, – pour le maquillage et par les nouvelles techniques d’éclairage ? Quels sont les résultats de ces interactions (e.g. la fluorescence des matériaux et des corps) ? 

Bibliographie : 

·         Arzaroli Christine, Le maquillage clair-obscur : une anthropologie du maquillage contemporain, Paris, L'Harmattan, Nouvelles études anthropologiques, 1996.
·         Gilles Boëtsch, David Le Breton, Nadine Pomarède, Georges Vigarello, Bernard Andrieu (dir.), La Belle apparence, Paris, CNRS, 2010.
·         Chalaye Sylvie, Race et théâtre : un impensé politique, Arles, Actes-Sud, Coll. Apprendre, 2020.
·         De Vorges Dominique, La Bible du maquillage du spectacle, Paris, Dujarric, 2005.
·         Gaulme Jacques, Maquillage de théâtre, Paris, Magnard, 1978.
·         Paquet Dominique, Les grands textes de la beauté commentés par Dominique Paquet, Paris, Institut français de la mode, Éditions du Regard, 2020.
·         Tardy Martine, Histoire du maquillage, Paris, Dangles éd., 2012.
·         Thévoz Michel, Le Corps peint, Genève, Skira, 1984.
·         Vigarello Georges, Histoire de la beauté : le corps et l'art d'embellir de la Renaissance à nos jours, Paris, Éd. du Seuil, 2007.
 
Informations pratiques :

La journée aura lieu à Montpellier le 11 mars 2022. 

Pour soumettre une communication, merci d’envoyer avant le 15 décembre une proposition à l’adresse sara.maddalena@univ-montp3.fr et victor.inisan@univ-montp3.fr contenant les informations suivantes :

○ Le nom, le prénom et l’adresse mail de l’auteur ;
○ Le titre de la communication ;
○ Un résumé de la communication de 300 mots maximum ;
○ 5 mots clés ;
○ Une biographie de 200 mots maximum ;
○ Une bio-bibliographie sélective (5 références maximum)

Les notifications d’acceptation seront communiquées le 15 janvier 2021. 
Une publication issue de cette journée d’études est envisagée.

Comité d’organisation :

Pénélope Dechaufour, MCF - UPVM3 - RiRRa 21
Victor Inisan - Docteur - UPVM3 - RiRRa 21
Sara Maddalena - Doctorante - UPVM3 - RiRRa 21
Pierre Philippe-Meden, MCF - UPVM3 - RiRRa 21

Comité scientifique :

Laurent Berger, MCF - UPVM3 - RiRRa 21
Pénélope Dechaufour, MCF - UPVM3 - RiRRa 21
Cristina Grazioli, PU - UNIPD 
Stéphane Héas, MCF, URennes 2 - VIPS2
Philippe Liotard, MCF - ULyon 1 - L-VIS
Alix de Morant, MCF - UPVM3 - RiRRa 21
Dominique Paquet, Docteur en philosophie et en esthétique, chargée de cours à l’Institut Français de la Mode, autrice dramatique
Sylvie Perault, Directrice du Collectif de recherches corps, costumes de scènes et d'écran CERPCOS
Véronique Perruchon, PU - ULille - CEAC
Pierre Philippe-Meden, MCF - UPVM3 - RiRRa 21
Didier Plassard, PU - UPVM3 - RiRRa 21
Sylvie Roques, HDR associée au Centre Edgar Morin (EHESS/CNRS UMR 8177)
Georges Vigarello, Directeur d’études à l’EHESS