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Les circulations des images (Paris, ENS / ENSBA)

Les circulations des images (Paris, ENS / ENSBA)

Publié le par Marc Escola (Source : Léa Saint-Raymond)

Les circulations des images

Paris, École normale supérieure & École nationale supérieure des Beaux-Arts, 

15-16 juin 2020

Colloque international organisé par le centre d’excellence Jean Monnet IMAGO (Paris, École normale supérieure),

en partenariat avec l’université de Genève (Chaire des Humanités numériques),

Purdue University

et les Beaux Arts de Paris. 

 

Si les circulations des artistes et des œuvres occupent l’histoire de l’art depuis de nombreuses années, celles des images soulèvent des difficultés. Comprises, au sens large, comme des « représentations ou reproductions d'un objet ou d'une figure » (Larousse.fr), les images peuvent être à la fois matérielles, artificielles, mentales, numériques, et perceptives. C’est peut-être la variété de ces supports qui rend l’étude de leur circulation si difficile. 

Comment va-t-on ne serait-ce que d’une image mentale à une image imprimée, en passant par une image peinte, elle-même inspirée peut-être d’une image photographique ? La circulation des images a-t-elle nécessairement besoin de supports matériels (une image numérique étant aussi matérielle, dans la mesure où elle doit, pour être perçue, être affichée d’une manière ou d’une autre)? Sait-on, par ailleurs, à quelle vitesse les images circulent, selon les époques, les cultures, les modes de transport ? Une image qui circule finit-elle par s’épuiser, comme le suppose l’artiste Hito Streyel, porte-parole des “Pauvres images” (https://www.e-flux.com/journal/10/61362/in-defense-of-the-poor-image/), ces fichiers abimés d’avoir trop circulé, comme les tableaux qui sont passé par trop de mains finissent par tomber en miettes ? 

Si la question des circulations d’images semble relever surtout d’approches descriptives, qui nous permettraient de déterminer ce qui circule, comment cela circule, où cela circule, et quelles sont les conséquences matérielles d’une circulation d’images, s’y attaquer c’est immédiatement entrer dans le domaine des études culturelles, politiques et géopolitiques. Car les circulations d’images ont toujours accompagné la mondialisation - elles ont même probablement contribué à ces rencontres, ces confrontations comme à ces métissages que trente années d’études de la mondialisation n’ont pas réussi à clarifier. La remarque de Sanjay Subrahmanyam 2007, selon laquelle les images étaient le vrai défi des études globales, reste encore valable et risque de l’être longtemps[1].

Ce colloque s’attaquera pourtant à la question, en invitant les participant-e-s à mêler, croiser, ou au moins faire dialoguer les approches très diverses de l’analyse monographique et formelle, l’approche numérique (quantitative, cartographique, visuelle), l’étude esthétique - pour faire le bilan de ce que la circulation fait aux images, et ce que les images font lorsqu’elles circulent. 

L’appel à proposition s’adresse à des profils volontairement divers : artistes, historien-ne-s de l’art, spécialistes d’études visuelles, spécialistes de vision artificielle, historien-ne-s de la mondialisation, spécialistes d’études cognitives. Les candidatures à plusieurs voix sont les bienvenues. Les propositions pourront, de manière non exclusive, aborder les enjeux suivants 

  • Quelles sont les images qui circulèrent et circulent actuellement le plus et le mieux ? - et comment les repère-t-on ? Comment expliquer les raisons de leur succès, et auprès de quel public ?
  • Comment mesurer la circulation des images et ses différentes vitesses de diffusion, selon les époques, les différents procédés techniques de reproduction et les territoires ?  
  • Comment les images circulent-elles, selon quels vecteurs et par l’intermédiaire de quels acteurs et prescripteurs ?
  • Que fait la circulation à une image ? 

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Le colloque se déroulera à l’École normale supérieure le 15 juin 2020, aux Beaux-Arts de Paris le 16 juin 2020.  Il est financé par le centre d’excellence Jean Monnet IMAGO (www.imago.ens.fr), en partenariat avec la Chaire des Humanités numériques de l’université de Genève (www.dh.unige.ch), Purdue University et l’École nationale supérieure des Beaux-arts (ENSBA).

Comité d’organisation :

Marie-José Burki (ENSBA), Grégory Chatonsky (www.chatonsky.net), Catherine Dossin (Purdue University), Béatrice Joyeux-Prunel (Université de Genève, Chaire des Humanités numériques) et Léa Saint-Raymond (École normale supérieure).

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Les propositions (500 mots au plus) devront être envoyées au plus tard le 25 mars 2020, accompagnées d’une courte bio-bibliographie à imago.conference@gmail.com

ate limite d’envoi des propositions : 25 mars 2020. 

Les participants recevront une réponse avant le 15 avril 2020

 

[1]Sanjay Subrahmanyam,"Par-delà l'incommensurabilité: pour une histoire connectée des empires aux temps modernes,” Revue d'histoire moderne et contemporaine, 54-4 bis (2007): 34-53.

 

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The Circulation of Images

International Conferences organized by the Center of Excellence Jean Monnet IMAGO (Paris, École normale supérieure), in partnership with the University of Geneva (Chair of Digital Humanities), Purdue University, and the Beaux Arts of Paris. 

 

Deadline: 25 March 2020. 

If the discipline of art history has been studying the circulations of artists and artworks for many years, studying the circulation of images raises more difficulties. Understood in the broad sense as “representations or reproductions of an object or a figure” (Larousse.fr), images can be material, artificial, mental, digital, and perceptual. It is perhaps the variety of these supports that makes the study of their circulation so difficult.

 

How to go from a mental image to a printed image, passing through a painted image that might have been inspired by a photographic image? Does the circulation of images necessarily need material supports? Aren’t digital images material, insofar as they must, to be perceived, be displayed in one way or another? Furthermore, do we know how quickly images circulate, in different eras, cultures, modes of transportation? And, does an image that circulates eventually run out, as artist Hito Streyel claims, speaking for “Poor images,”— the digital files being damaged from having circulated too much, like the paintings that went through too many hands and end up falling apart? (https://www.e-flux.com/journal/10/61362/in- defense-of-the-poor-image /)

If the question of the circulation of images seems to call mostly for descriptive approaches to determine what circulates, how it circulates, where it circulates, and what the material consequences of a circulation of images are, to tackle such a study immediately leads us to enter the fields of cultural, political and geopolitical studies. Because the circulation of images has always gone hand in hand with globalization—it has probably even contributed to these visual encounters, confrontations, and interbreeding that thirty years of global studies have failed to clarify. Sanjay Subrahmanyam’s 2007 remark that images were the real challenge in global studies is still valid and likely to remain true for a long time.[1]

This conference will nonetheless try to take stock of what circulations do to images, and what images do when they circulate. We are inviting artists, art historians, and historians, as well as specialists of artificial vision and cognitive studies, to submit proposals. We are particularly interested in projects that cross or at least bring together different methodologies from monographic and formal analysis to digital approach (quantitative, cartographic, visual), and address, among others, the following issues:

  • Which images did circulate and do circulate today the most and the best? How do we spot them? What are the reasons of their success, and with which audience?
  • How can we measure the circulation of images and the different speeds of diffusion, in different periods, in different technical processes of reproduction, and different territories?
  • How do images circulate, according to which vectors and through which actors and prescribers?
  • What does circulation do to an image? What images do to circulations?

The conference will take place at the École normale supérieure on June 15, 2020, and at the Beaux Arts of Paris on June 16, 2020. It is organized with the support of the Jean Monnet IMAGO Center of Excellence (www.imago.ens. fr), in partnership with the Chair of Digital Humanities at the University of Geneva (dh.unige.ch), Purdue University, and the Beaux Arts of Paris.

Organizing committee :

Marie-José Burki (ENSBA, Paris), Grégory Chatonsky (www.chatonsky.net), Catherine Dossin (Purdue University, USA), Béatrice Joyeux-Prunel (University of Geneva, Switzerland) and Léa Saint-Raymond (École normale supérieure, Paris).

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The propositions (500 words) should be sent by March 25, along with a short bio-biography to imago.conference@gmail.com

Participants will receive a response before April 15, 2020

 

[1] Sanjay Subrahmanyam,"Par-delà l'incommensurabilité: pour une histoire connectée des empires aux temps modernes,” Revue d'histoire moderne et contemporaine, 54-4 bis (2007): 34-53.