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Le texte littéraire entre mémoire et devenir

Le texte littéraire entre mémoire et devenir

Publié le par Marielle Macé (Source : Ben Aziza Zouhour)

UNIVERSITE d'EL MANAR
INSTITUT SUPERIEUR DES SCIENCES HUMAINES DE TUNIS

UNITE DE RECHERCHE « POETIQUE THEORIQUE ET PRATIQUE »
(dirigée par le Professeur Mohamed Kameleddine GAHA)


COLLOQUE INTERNATIONAL "TEXTE LITTERAIRE ENTRE MEMOIRE ET DEVENIR"
(les 07 et 08 décembre 2006)


APPEL A COMMUNICATION


Le désir d'accéder aux réalités originelles et le souci eschatologique ont souvent constitué les deux versants d'une même préoccupation. C'est ce qui explique la double orientation de la littérature du côté de la mémoire et de celui du devenir. Chez les Grecs, le poète est d'abord celui qui jouit d'un pouvoir de remémoration. Il est l'interprète de Mnémosyne, la mère des muses. Son activité ne consistait pourtant pas à restituer des événements passés mais à « découvrir la réalité primordiale dont est issu le cosmos et qui permet de comprendre le devenir dans son ensemble » (J.P.Vernant).
La représentation des origines, du devenir, la façon dont l'homme apprivoise ce qui l'angoisse, les gestes créateurs qui témoignent de sa volonté de maîtriser le temps ont évidemment changé. De l'imaginaire lié à la mémoire et au devenir et du rapport que le texte littéraire entretient avec cet imaginaire qu'est-ce qui a subsisté et qu'est-ce qui s'est totalement transformé ?
Dans la littérature moderne où toute idée de genèse est niée, où toute eschatologie est contestée, où le désordre et l'incertitude qui en découlent sont assumés comme possibilité esthétique, la mémoire, autrefois tutélaire et génératrice de poésie, est-elle purement et simplement désavouée ou bien change-t-elle de statut et de fonction symbolique ?
Le texte littéraire devient-il détaché de toute mémoire et indifférent au devenir ou bien procède-t-il à un autre traitement, à un nouvel arrangement de ces catégories ?
Observons aussi que mémoire et devenir ne se situent pas toujours en dehors du texte, ne renvoient pas à une réalité extérieure à celui-ci mais également à quelque chose qui le caractérise et le constitue, à une tension qui le fonde. Ce dernier naît d'une élaboration complexe mais c'est souvent sa réception qui détermine son devenir. De quoi dépend, dans cette perspective, le devenir d'un texte ? Comment la lecture en entretient-elle la mémoire sans y être tout à fait fidèle (elle transforme la nuit du texte en jour) ?
Remarquons enfin que dans sa construction même, le texte est le produit d'un travail consistant à entretenir un équilibre délicat entre continuité et progression. Sa cohésion est faite à la fois d'éléments répétitifs (anaphore, rime, refrain) qui le tiennent en arrière et d'éléments qui le propulsent en avant. A cette tension s'ajoute le jeu auquel se livre le texte entre la linéarité qu'il suit et les failles qu'il s'ingénie parfois à creuser pour briser celle-ci (pensons par exemple à l'écriture digressive). A propos de ce va-et-vient du texte entre un avant et un après, peut-on parler de mémoire et de devenir ?

PISTES DE REFLEXION
Voici, à titre indicatif, les orientations que nous proposons :

I. La dialectique de la mémoire et du devenir dans la création littéraire.
Il s'agirait de réfléchir, à partir de textes précis, sur le rapport entre l'évolution des conceptions concernant la mémoire, le devenir et l'apparition de nouveaux choix esthétiques, de nouvelles poétiques.

II. L'intertextualité, la mémoire et le devenir.
S'il est aisé d'affirmer que tout texte a une mémoire puisqu'il se rapporte forcément à des textes antérieurs, on ne sait pas de façon précise ce qui peut faire d'un texte une mémoire couvant des textes à venir, ou pour reprendre les termes de G.Genette, un hypertexte contenant des textes en puissance.

III. La mémoire et le devenir à l'intérieur du texte.
La réflexion pourrait porter sur le rapport entre les textes de jeunesse d'un auteur et ses textes de maturité. Mais il serait surtout intéressant d'examiner à la lumière du couple mémoire et devenir comment un texte se construit, comment il évolue entre son alpha et son oméga.

IV. Texte et temporalité.
Le texte littéraire serait le lieu où le sujet créateur procèderait à une saisie de la temporalité, dans ses multiples dimensions. Comment la narration, la mise en texte d'histoires réelles ou fictives, la manipulation de l'appareil formel de l'énonciation permettent-elles au sujet de se créer une idée/ image du temps ?


Veuillez faire parvenir vos projets de communication par courrier électronique avant le 30 juin 2006 à :
Sami.bouallegue.1@caramail.com pour les communications à vocation littéraire et stylistique.
Lazhar_abbes2001@yahoo.fr pour les communications à vocation linguistique.
Une réponse du Comité d'organisation vous parviendra au plus tard le 31 juillet 2006.

  • Responsable :
    Unité de recherche Poétique théorique et pratique de l'Institut supérieur des sciences humaines et sociales de Tunis
  • Adresse :
    Tunis