Actualité
Appels à contributions
La vivente esplosione / La vivante explosion : Écologies volponiennes (ENS Lyon)

La vivente esplosione / La vivante explosion : Écologies volponiennes (ENS Lyon)

Publié le par Marc Escola (Source : ENS LYON)

Appel à communications

La vivente esplosione / La vivante explosion :

Écologies volponiennes

Journée d’étude à l'ENS Lyon, 15 juin 2020

 

« La natura l’animale e l’uomo sono quindi intimamente connessi e stretti. Non sono fasi diverse e distinte della creazione del mondo ; ma entità comprese nella stessa esplosione e materia, interagenti tra loro. »

« La nature, l’animal et l’homme sont donc intimement connectés et proches. Ce ne sont pas des phases diverses et distinctes de la création du monde ; mais des entités comprises dans la même explosion et matière, interagissant entre elles. »

 

Sans cesse écartelé entre sa vocation de poète, son activité de romancier et son rôle de dirigeant industriel, Paolo Volponi aura produit une œuvre qui vaut avant tout pour les tensions qui s’y libèrent, faisant de lui un auteur « extrême », selon le titre bien senti d’un récent colloque (« Volponi estremo »). Longtemps marginalisée par l’étiquette « littérature industrielle », sous laquelle Volponi était entré dans les manuels d’histoires littéraires avec son premier roman Memoriale (1962), son œuvre connaît ces dernières années un regain d'intérêt qui s'explique en partie par l'actualité de quelques thématiques chères à l’auteur d’Urbino.

En effet, la nature et la place qu'y occupent les hommes et les autres êtres vivants, l’inscription et le rôle du paysage dans son œuvre poétique et romanesque, la possibilité de la fin du monde ou encore la dialectique forte entre le naturel et l’artificiel (G. De Santi, 2015 ; M. Raffaeli, 2008 ; E. Zinato, 1999), sont autant de thèmes que P. Volponi n’a eu de cesse d’interroger avec une intensité remarquable, et qui ne pouvaient qu'attirer l'attention de la critique à une époque particulièrement sensible à ces sujets.

De fait, la poésie, les romans mais aussi ses essais, discours parlementaires et entretiens proposent et déploient en leur sein un ensemble de figures et de motifs caractéristiques d’un profond attachement à la nature et, de manière plus générale, à la question du vivant dans son environnement. Volponi développe constamment une pensée critique sur le rapport que l’humain entretient avec l’espace qu’il habite, élaborant en filigrane ce que nous pourrions appeler une « pensée écologique ». On peut notamment penser à la présence protéiforme de la nature dans toute sa poésie ou à l’étude des changements opérés par le capitalisme dans les relations unissant les êtres vivants (Del naturale e dell’artificiale, 1999), en passant par la mise en récit d’une fin du monde ou de l’humanité (Il pianeta irritabile, 1978), et par la place importante accordée au corps sensible ancré dans l’espace (Corporale, 1974).

C’est ce constat qui appelle à relire l’ensemble de ses textes à l’aune de l’écocritique et de l’écopoétique, et à utiliser leurs outils afin de rendre compte de l’originalité de cette œuvre, dans laquelle D. Fioretti (2014) perçoit une anticipation du « changement épistémique désormais évident » qu’est la remise en cause de la catégorie de l’humain.

Sans suivre spécifiquement l’idée d’un Volponi « précurseur » d’un changement de paradigme dans les sciences, voire de la prise de conscience écologique actuelle, il est intéressant de voir que l’auteur permet d’aborder un nombre important de questions posées par l’écocritique, champ d’étude qui a pris son essor dans le monde anglo-saxon dans les années 90 et qui se diffuse aujourd’hui dans tous les milieux académiques, y compris en Italie. Cette approche fonde son analyse des objets littéraires et artistiques sur les représentations qu’ils véhiculent des relations entre l’être humain et l’environnement naturel (C. Goltfelty, 1996 ; T. Clark, 2011). En s’appuyant sur les sciences (expérimentales, humaines et sociales), le discours écocritique nous invite à imaginer de nouvelles manières d’habiter le monde, de le penser (D. Haraway, 1991, 2003) ou d’y survivre (S. Iovino, 2006, 2016 ; J.-P. Engélibert, 2019).

En relisant P. Volponi dans cette perspective, nous espérons pouvoir enrichir les études volponiennes d’une part, et les études écocritiques de l’autre. Cette journée s’inscrit par ailleurs dans un travail collectif plus large, qui nous occupe, en tant que groupe, depuis deux années, avec un atelier de traduction des essais de Volponi Del naturale e dell’artificiale. Cet atelier qui engage à la fois enseignant·e·s, chercheur·se·s et étudiant·e·s, se veut, en plus d’un lieu pour travailler la traduction, le cadre d’une réflexion herméneutique plus large sur l’auteur.

Les communications pourront donc porter sur un ou plusieurs aspects de l’œuvre volponienne pour lesquels nous proposons ici des pistes.

Pistes proposées

Axe 1 – Espaces géographiques, territoires historiques

Comment apprécier la géographie volponienne ? Quelle place occupe-t-elle et quel rôle joue-t-elle dans la narration ? Cet axe privilégie les approches tenant compte de l’importance d’Urbino et du paysage des Marches dans la biographie de Volponi, mais aussi des rapports, essentiels pour comprendre sa pensée, entre territoire, histoire et politique. Il devra permettre de problématiser les notions de paysage, de nature et d’environnement pour dégager les déclinaisons volponiennes.

Axe 2 – Un monde de relations

Nous invitons à proposer des communications impliquant une réflexion sur la phénoménologie de la relation humain-environnement telle qu’elle transparaît notamment à travers les questionnements autour de la corporéité, de l’animalité et de l’hybridité. On pourra aussi s’attacher au problème de la place du poète, de l’industriel et du politicien au sein de ces relations, et de leurs fonctions respectives.

Axe 3 – Politiques du vivant

Dans cet axe, nous interrogerons les implications politiques et sociales des relations humain-nature dans l’œuvre de Volponi. Il peut aussi bien s’agir de relations d’interdépendance que de fusion, d’opposition ou de domination à l’ère du capitalisme ou à une époque où la science est devenue première pour interpréter le monde, redéfinissant les contours de ce qu’est le vivant.

Axe 4 – Ecopoétique et traductologie volponiennes

Cet axe consistera à engager une réflexion sur la manière dont la langue et le style volponiens contribuent à construire une représentation originale des relations écologiques au sens large, ainsi que sur la relation entre poétique et politique chez cet auteur. On pourra se pencher sur les fonctions et les effets des choix narratologiques ou des outils poétiques que sont l’analogie, l’allégorie, la prosopopée, etc. Mais on pourra aussi proposer des pistes pour de nouvelles traductions ou retraductions volponiennes, ou suggérer ce que ces traductions apportent à l’interprétation de l’œuvre.

*

Dates et délais

Nous attendons les propositions (300 signes max) pour le 15 mars 2020 au plus tard. Elles devront être envoyées à l’adresse suivante : vivante.explosion@gmail.com

La journée d’étude est prévue pour le 15 juin 2020.

Groupe organisateur : Marie Fabre (ENS de Lyon, Triangle), Hugo Semilly (Université de Poitiers, FoReLLIS), Amélie Aubert-Noël (Nanterre/ENS de Lyon, CRIX/Triangle) Lucrezia Chinellato (Lyon 3), Mauro Candiloro (CRIX), Elena Paroli (ENS de Lyon, Triangle), avec l’aide des étudiants de l’ENS de Lyon et du master TLEC de Lyon 2.

Contact : adresse ci-dessus (de préférence) ou marie.fabre@ens-lyon.fr, elena.paroli@ens-lyon.fr, hugo.semilly@univ-poitiers.fr.

 

 

 

 

La vivente esplosione / La vivante explosion :

Ecologie volponiane

 

Costantemente scisso tra la vocazione di poeta, l’attività di romanziere e il ruolo di dirigente industriale, Paolo Volponi ha prodotto un’opera che vale innanzitutto per le tensioni che vi si sprigionano e che fanno di lui un autore “estremo”, per riprendere il felice titolo di un recente convegno (“Volponi estremo”). A lungo confinato nel novero della “letteratura industriale”, etichetta con la quale Volponi era entrato nei manuali di storia della letteratura col suo romanzo d’esordio, Memoriale (1962), l’autore e la sua opera conoscono in questi ultimi anni una nuova fortuna critica, che si spiega in parte con l’attualità di alcune tematiche a lui care.

La natura e il posto che vi occupano gli uomini e gli altri esseri viventi, l’inscrizione e il ruolo del paesaggio nella sua opera poetica e narrativa, la possibilità della fine del mondo o ancora la dialettica forte tra il naturale e l’artificiale (G. De Santi, 2015 ; M. Raffaeli, 2008 ; E. Zinato, 1999), sono infatti tutti temi che P. Volponi non ha mai smesso di interrogare con notevole intensità, e che non potevano non attirare l’attenzione della critica in un’epoca particolarmente sensibile a tali tematiche.

La poesia, i romanzi ma anche i saggi, i discorsi parlamentari e le interviste propongono e dispiegano al loro interno un complesso di figure e di motivi caratteristici di un profondo attaccamento alla natura e, più in generale, al rapporto fra vivente e mondo naturale. Volponi sviluppa costantemente un pensiero critico sul rapporto che l’umano intrattiene con lo spazio che abita, elaborando così in filigrana ciò che si potrebbe chiamare un “pensiero ecologico”. In particolare, si può pensare alla presenza proteiforme della natura in tutta la sua poesia o allo studio dei cambiamenti operati dal capitalismo nelle relazioni tra gli esseri viventi (Del naturale e dell’artificiale, 1999), passando per la rappresentazione di una certa fine del mondo o dell’umanità (Il pianeta irritabile, 1978) e il ruolo preponderante accordato al corpo sensibile inscritto nello spazio (Corporale, 1974).

Tutto ciò invita a rileggere l’insieme dei suoi testi alla luce dell’ecocritica e dell’ecopoetica, e a utilizzarne gli strumenti per restituire l’originalità di quest’opera, nella quale D. Fioretti (2014) intravede un’anticipazione di quel «cambiamento epistemico ormai evidente» che è la messa in discussione della categoria dell’umano.

Senza seguire nello specifico l’idea di un Volponi «precursore» di un cambiamento di paradigma nelle scienze, o perfino della presa di coscienza ecologica attuale, è interessante osservare come l’autore italiano permetta di affrontare un numero importante di questioni poste dall’ecocritica, un campo di studi che ha cominciato a prendere piede negli anni ’90 in area anglosassone e che è oggi diffuso in tutti gli ambienti accademici, ivi compresi italiani. L’approccio ecocritico fonda l’analisi degli oggetti letterari e artistici a partire dalle rappresentazioni che questi ultimi offrono delle relazioni fra uomo e ambiente naturale (C. Goltfelty, 1996; T. Clark, 2011). Il discorso ecocritico, basandosi sulle scienze (sperimentali, umane e sociali), invita così a immaginare nuovi modi di abitare e pensare il mondo (D. Haraway, 1991, 2003), o di sopravvivervi (S. Iovino, 2006, 2016 ; J.-P. Engélibert, 2019).

 

Rileggendo Volponi in tale prospettiva, vorremmo arricchire tanto il campo degli studi volponiani quanto quello dell’ecocritica. D’altronde, questa giornata di studi nasce all’interno di un progetto collettivo più ampio al quale lavoriamo in équipe da due anni grazie alla creazione di un atelier di traduzione dei saggi di Volponi raccolti in Del naturale e dell’artificiale. L’atelier, che riunisce al tempo stesso insegnanti, ricercatori e studenti, vuole essere, oltre ad un’occasione di lavoro sulla traduzione, il luogo di una riflessione ermeneutica più ampia sull’autore.

Gli interventi potranno dunque incentrarsi su uno o più aspetti dell’opera volponiana, di cui proponiamo qui alcune declinazioni tematiche.

 

Piste proposte

 

1 – Spazi geografici, territori storici

Da quale prospettiva analizzare la geografia volponiana? Quale posto occupa e quale è il suo ruolo nella narrazione? Questa sezione tematica privilegia le proposte che tengono conto dell’importanza di Urbino e del paesaggio delle Marche nella biografia di Volponi, senza dimenticare i rapporti fra territorio, storia e politica, essenziali alla comprensione del pensiero dell’autore. Essa dovrà permettere di problematizzare, a partire dalle posizioni di Volponi, le nozioni di paesaggio, natura e ambiente.

 

2 – Un mondo di relazioni

Accogliamo qui interventi che vogliono riflettere sulla fenomenologia della relazione uomo-ambiente così come essa traspare soprattutto attraverso le problematiche della corporeità, dell’animalità e dell’ibrido. Si potrà anche discutere della questione della posizione del poeta, dell’industriale e del politico all’interno di queste relazioni, e delle loro funzioni rispettive.

 

3– Politiche del vivente

            In questa sede verranno analizzate le implicazioni politiche e sociali delle relazioni fra uomo e natura nell’opera di Volponi. Possono essere altresì trattate le relazioni d’interdipendenza, fusione, opposizione o dominazione al tempo del capitalismo o ad un’epoca in cui la scienza è divenuta primordiale per interpretare il mondo, ridefinendo i confini del vivente.

 

4– Ecopoetica e traduttologia volponiane

            Questa sezione è dedicata a sviluppare una riflessione sul modo in cui la lingua e lo stile di Volponi contribuiscono a costruire una rappresentazione originale delle relazioni ecologiche in senso ampio, oltre che ad indagare la relazione fra poetica e politica nell’autore. Vi si potranno esaminare le funzioni e gli effetti delle scelte narratologiche o degli strumenti poetici adottati, quali l’analogia, l’allegoria, la prosopopea, etc. Si potranno inoltre avanzare proposte per nuove traduzioni o ritraduzioni volponiane, o riflettere sul contributo che tali traduzioni offrono all’interpretazione dell’opera.

 

Date e termini d’invio delle proposte

Le proposte d’intervento (max 300 caratteri) sono da inviare entro e non oltre il 15 marzo 2020 al seguente indirizzo: vivante.explosion@gmail.com.

La giornata di studi si terrà il 15 giugno 2020.

Comitato organizzativo : Marie Fabre (ENS de Lyon, Triangle), Hugo Semilly (Université de Poitiers, FoReLLIS), Amélie Aubert-Noël (Nanterre/ENS de Lyon, CRIX/Triangle) Lucrezia Chinellato (Lyon 3), Mauro Candiloro (CRIX), Elena Paroli (ENS de Lyon, Triangle), con la collaborazione degli studenti de l’ENS di Lione e del Master TLEC di Lione 2.

Contatti : preferibilmente l’indirizzo sopra indicato, oppure : marie.fabre@ens-lyon.fr, elena.paroli@ens-lyon.fr, hugo.semilly@univ-poitiers.fr.

 

Bibliographie

Blanc Nathalie et al., « Littérature & écologie : vers une écopoétique », Écologie & politique 2008/2 (N°36), p. 15-28

Candiloro Mauro, La poésie de Paolo Volponi comme forme complexe de relation, Université de Lyon, 2018 (http://theses.fr/2018LYSES022)

Clark Timothy (ed.), The Cambridge Companion to literature and the environment, New York, Cambridge University Press, 2014

Collot Michel, « Pour une géographie littéraire », Fabula-LhT, n° 8, « Le Partage des disciplines », mai 2011, URL : http://www.fabula.org/lht/8/collot.html

De Santi Gualtiero, « Le tracce lasciate dalla natura”, in Ritrovato Salvatore, Toracca Tiziano et Alessandroni Emiliano (eds.), Volponi estremo, Pesaro, Metauro, 2015

Engélibert Jean-Paul, Fabuler la fin du monde : la puissance critique des fictions d’apocalypse, Paris, La Découverte, 2019

Fioretti Daniele, « Foreshadowing the Posthuman. Hybridization, Apocalypse, and Renewal in Paolo Volponi », in Amberson Deborah et Past Elena, Thinking Italian animals: human and posthuman in modern Italian literature and film, Palgrave Macmillan, 2014

Glotfelty Cheryll et Fromm Harold (eds.), The ecocriticism reader: landmarks in literary ecology, Athens (Ga.), 1996

Haraway Donna, Simians, Cyborgs and Women : The Reinvention of Nature. New York, Routledge, 1991

Haraway Donna, The Companion Species Manifesto : Dogs, People, and Significant Otherness. Chicago, Prickly Paradigm Press, 2003

Iovino Serenella, Ecocriticism and Italy: ecology, resistance, and liberation, London, Bloomsbury, 2016

Iovino Serenella, Ecologia letteraria: una strategia di sopravvivenza, Milano, Ambiente, 2006

Mobili Giorgio, Irritable bodies and postmodern subjects in Pynchon, Puig, Volponi, New York, Peter Lang Publishing, 2008

Raffaeli Massimo, « Il paesaggio di Volponi », L’illuminista, N°24, 2008

Ritrovato Salvatore, Toracca Tiziano et Alessandroni Emiliano (eds.), Volponi estremo, Pesaro, Metauro, 2015

Romestaing Alain, Schoentjes Pierre, Simon Anne, « Essor d’une conscience littéraire de l’environnement », Revue critique de fixxion française contemporaine, N° 11 Écopoétiques, 2015

Scaffai Niccolò, Letteratura e ecologia. Forme e temi di una relazione narrativa, Roma, Carocci, 2017

Tchehoff Igor, Il soggetto corporale nella narrativa di Paolo Volponi, Stockholm, Stockholms universitet, 2009

Zinato Emanuele, « Paesaggio, animalità e utopia nelle prose di Volponi », in Volponi Paolo, Del naturale e dell’artificiale, Ancona, il Lavoro ed, 1999.