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Appels à contributions
La traduction et la transcendance

La traduction et la transcendance

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Nicholas Hauck)

Appel Modern Horizons – « La traduction et la transcendance »

 

Dans le cadre du troisième colloque annuel de la revue Modern Horizons qui se tiendra le 25 et 26 octobre 2013 à Toronto, ON, nous sollicitions des propositions de communications de 20 minutes en français ou en anglais sur le thème de « La traduction et la transcendance ».

 

La traduction affirme sa présence au quotidien, notamment lorsqu’on travaille l’entre deux des langues, ou à travers les divisions culturelles. Tout en reconnaissant le fait que la traduction est souvent pensée comme un dispositif de communication entre deux langues, nous voudrions développer la notion de traduction afin de la mettre en relation avec l’identité, la tradition, les relations, la responsabilité, ainsi que les formes culturelles. Si la traduction a lieu à chaque nouvelle rencontre ou à chaque expérience inattendue, elle est fondamentale à toutes les expressions humaines. Ce colloque réexaminera ces relations en pensant la traduction à côté de et avec la transcendance.

 

Penser la traduction avec la transcendance est une mise en relation qui permet de révéler la nature et les enjeux de ces deux concepts. Parce que, littéralement, la traduction signifie le transport de la signification, la transcendance est ce qui rend cet acte possible puisqu’elle permet de distinguer la traduction de l’imitation, de la répétition formelle, et de la simple reproduction médiatique. Considérée de cette façon la traduction implique la continuité et le changement, la différence et l’uniformité, car la transcendance permet l’animation des idées et des expériences dans des contextes changeants tout en permettant la coprésence de ces oppositions, se positionnant contre la binarité que la traduction pourrait pourtant engendrer à première réflexion. Ces oppositions sont pourtant essentiellement liées : on peut seulement en reconnaître une à travers l’autre. C’est ainsi que la traduction fait signe à l’importance de la présence, mais elle est aussi une négation de son règne. Contextuellement présente, la traduction refuse pourtant d’admettre l’excès fondamentaliste de la présence, car elle conjugue le passé avec le présent, préparant ainsi un avenir traduit.  

 

On peut également penser la traduction en tant qu’appropriation et achèvement. La traduction comme appropriation a lieu quand l’Autre est accueilli dans notre propre ethos (notre être, notre sensibilité, ou notre inclination éthique), qu’il en devient une partie mais qu’il ne perd pas sa propre essence, sa différence essentielle. Comprise dans ces termes, l’appropriation est une forme de relation et non pas de dissolution. La traduction en tant qu’appropriation est la reconstitution dans l’espace du soi de ce qui est étrange ; elle est le rapprochement de ce qui est lointain, et le rassemblement dans son horizon de ce qui est inconnu. La traduction comme achèvement a lieu quand on reconnaît que l’Autre (en tant que texte ou personne) doit être lu ou entendu pour que sa signification soit complète. Cela n’insinue pas que la signification est finalisée, mais davantage que rien n’existe dans le vide, et que la rencontre et l’affirmation sont essentielles à la manifestation du sens.

 

Suite à la mise en relation de ces concepts, nous sollicitons des propositions de 500 mots qui mèneront à des communications de 20 minutes. Les contributions pourront porter, entre autres, sur les thèmes suivants:

 

- La traduction et la justice

- La traduction et la tradition

- La traduction et le texte sacré

- La traduction comme appropriation

- La traduction comme achèvement

- La traduction et la menace à l’intégrité (du texte)

- La traduction et le fragment/le fragmentaire

- La traduction, l’immanence, et la transcendance

- La traduction et l’herméneutique

- La traduction comme réponse

- La traduction comme mimesis

- La traduction et la question de l’origine

- La traduction et l’authenticité

- La traduction comme dialogue

- La traduction et la question de la forme

- La traduction et le fondamentalisme

- L’intraduisible

- Le rôle du traducteur

- Les limites de la traduction

- La traduction, la métaphore, et le symbolisme

- L’allégorie et la traduction

 

Merci de faire parvenir votre proposition à editors@modernhorizonsjournal.ca avant le 30 juin 2013.

 

Modern Horizons

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editors@modernhorizonsjournal.ca