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La sémiotique au défi de la communication interculturelle à l’ère de la mondialisation (Biskra)

La sémiotique au défi de la communication interculturelle à l’ère de la mondialisation (Biskra)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Benghenissa Nacer eddine)

 

UNIVERSITE MOHAMED KHIDER BISKRA

Faculté des Lettres et Langues

Laboratoire « Sémiotique et Pratiques Discursives »

Laboratoire « Réception et Théories de lecture »

Laboratoire « Recherche en Langue et Littérature Algérienne »

Laboratoire « Linguistique et Langue Arabe »

 

en collaboration avec

Centre de Recherches Sémiotiques (Université de Limoges, France)

 

Organisent

 

Dixième colloque international « Sémiotique et texte littéraire »

 «La sémiotique au défi de la communication interculturelle à l’ère de la mondialisation »

Biskra, les 23-24-25 novembre 2020

 

Penser l’autre culture depuis sa propre culture demeure une des plus anciennes approches adoptées par les sciences humaines et sociales qui se sont battues pour une objectivité assurant une certaine clairvoyance de soi et de l’autre, mais qui demeure, aux yeux des plus rigoureux, une pure vision subjective. Dans la même lignée, et pour échapper à cette subjectivité, la sémiotique se veut une discipline qui se fonde sur l'hypothèse directrice qu'il existe un au-delà de la culture qui jouerait le rôle de médiateur entre des cultures disparates. Autrement dit, un niveau commun, ou universel, qui permettrait l'échange et l'intégration de la diversité de leurs visions du monde. (Ludovic  Chatenet).

Cependant, cette ambition se trouve de plus en plus discutée par une mondialisation qui remet en cause une vision cloisonnée de la communication interculturelle basée sur une notion rigide de frontières où l’autre se confond avec l’étranger, et où le voyage s’identifie à l’exotisme.

En fait, et au-delà de l’utopie universaliste qu’englobe implicitement la notion de mondialisation, l’implication globalisée de l’économie dans le culturel porte en elle-même la destruction de l’idée même de communication interculturelle qui, désormais, ne se résume plus à un simple échange de messages mais surtout à une mutation du sens-symbole  à un sens-produit. En effet, la mondialisation économique ne cesse d’affecter la nature symbolique de la culture pour en faire des biens produits afin d’être consommés par un individu submergé par une circulation mondiale et instantanées de messages, d’images et de discours et de pratiques ; (tourisme de masse, publicité, mode, relaxation, zen..)] Gilles Lipovetsky[.

Ce qui a provoqué un affrontement entre une puissance objective qui, en se référant à une  mondialisation du marché, et une croissance des entreprises transnationales, prône la diffusion des biens culturels de masse uniformisée, et une résistance subjective, culturelle qui, pour se défendre,  fait appel à des notions d’identité nationale, religieuse ou ethnique (Alain Touraine). C’est quand cette détresse identitaire se développe dans un contexte vidé de sens commun que la communication interculturelle s’interrompt et cède la place à une guerre destructrice où chaque camp, paradoxalement et ironie de l’histoire, recourt à la culture dans toute sa complexité signifiante.

En fait, interprétées par certaines cultures « périphériques » comme une menace de leur intégrité culturelle, celles-ci ne cessent de réclamer leur droit à la différence pour assurer une présence sous le toit de la mondialisation. Malheureusement, ce cri d’alarme, poussé à son paroxysme, tend à renoncer aux échanges et aux contacts, jugés d’emblée, destructeurs, d’où le phénomène du repli identitaire qui trouve son expression dans les intégrismes religieux, politique, idéologique…

Certes, les nombreuses avancées technologiques dans le domaine virtuel facilitent le cheminement vers un monde sans frontières, où la communication interculturelle est censée se traduire par l’émergence d’un monde en réseaux, mais cette révolution de l’espace-temps a malheureusement entrainé une déstabilisation des cultures, vue par Serge Latouche comme une agression qui pousse ces mêmes cultures à se barricader derrière tout ce qui peut assurer leur survie identitaire. Cette déculturation a renforcé l’émergence des frontières identitaires qui va devenir de plus en plus  violente.

Dès lors, une lecture sémiotique de la notion de communication interculturelle à l’ère de l’abolition de frontières s’impose du fait de la complexité des phénomènes interculturels engendrés par une mondialisation qui, en raison de son hégémonie universaliste, tend à réduire l’espace-temps à zéro, au point où la frontière entre « loin » et « près », « familier » et « étranger », « ici » et « ailleurs », « exotique » et « autochtone » s’interfèrent et s’hybrident , en mettant à l’épreuve le modèle théorique proposé par la socio-sémiotique qui tentait de recouvrir toute la diversité des modes de relation envisageables entre un moi et un autre (Éric Landowski), dans un monde où l’isolement culturel n’est plus de mise, et où la mondialisation a imposé une généralisation des interactions ; laquelle est inscrite dans une philosophie Ricœurienne où « L’Autre est le plus court chemin entre soi et soi » (Paul Ricœur).

A cet égard la sémiotique peut toutefois s’avérer d’une grande utilité non seulement pour remédier à une déconstruction  du sens d’une identité encerclée par une mondialisation qui n’en voit qu’un produit à commercialiser, mais également à contribuer à une re-construction du sens froissé par les conflits générés par une nouvelle occidentalisation du monde orchestrée par un Occident qui croit être investi du devoir de sauver le monde ; lequel occident élucidé par les propos bourdieusiens où Il n’est plus question de « diviser pour régner mais d’unifier pour mieux dominer.» (Pierre Bourdieu).

En tentant de relativiser la dimension universaliste de la sémiotique, François Rastier parle désormais de « sémiotique des cultures », et appelle à une « anthropologie sémiotique, déliée de tout postulat théologique, fondée non pas sur les postulats d'une faculté universelle de la Raison, ni comme jadis celui de l'âme, mais sur la diversité des langues et la multiplicité des systèmes de signes ».

En fait, celle-ci permettrait la saisie et la compréhension de l’autre, de sa culture et de son habitus et de là,  sa connaissance et sa reconnaissance, son acceptation dans sa personnalité indivise car le vivre ensemble exige que La mondialisation doit être remodelée et repensée de manière consciente et lucide en dehors de tout déterminisme culturel et de tout sens commun.

Cependant, il est opportun de se demander si les principes théoriques et méthodologiques en sémiotique peuvent apporter un cadre épistémologique pour mieux comprendre les rouages du pouvoir et domination sous-jacents à une mondialisation qui, en manipulant les signes,  cherche à détruire le sens collectif que défend   une culture considérée par cette même mondialisation  comme une non-culture (tartu) ?

Est-ce-que  la sémiotique peut définir un modèle permettant de décrire la dynamique de toutes les formes culturelles (Fontanille), et favorisant ainsi la création de significations culturelles par l’entremise des signes (sémiosphère -Ecole de Tartu), en réponse aux nombreux défis imposés par une mondialisation qui, tout en prétendant repousser les frontières entre les peuples jusqu’à les abolir, ne fait que renfoncer ces frontières par une volonté d’uniformiser la diversité culturelle au nom d’une utopie universaliste.

Ces questions et d’autres seront abordées lors du 10 colloque international « Sémiotique et texte littéraire » et qui aura pour objet  «La sémiotique au défi de la communication interculturelle à l’ère de la mondialisation ».

Axes de recherches

  • Identité et altérité à l’ère de la mondialisation
  • Théories sémiotiques et problématique inter-culturelle
  • Approches sémiotiques des conflits culturels (Intégrismes, extrémismes, terrorismes…)
  • Frontières et mondialisation d’un point de vue sémiotique
  • Sémiotique et santé publique
  • Consommateur du monde et publicité
  • Visiteur du monde et tourisme de masse
  • Sémiotique interculturelle et didactique des langues-cultures
  • Sémiotique et imagologie littéraire
  • Sémiotique et traduction

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Instances du colloque :

  • Le Président d'honneur du colloque
  • Ahmed Boutarfaia (Recteur de l’Université)
    • Président du colloque
  • Brahim Kethiri (Doyen de la Faculté des Lettres et des Langues)

Comité scientifique :

  • Président : Abdelouahab Dakhia
  • Membres :
  • Jacques Fontanille, Université de Limoges France.
  • Isabelle Klock Fontanille, Université de Limoges France.
  • Driss Ablali, Université de Lorraine, France.
  • Nicolas Couégnas, Université de Limoges, France
  • Silvi Saluper, Université de Tartu, Estonie.
  • André Hélbo, Université Libre de Bruxelles, Belgique.
  • Roger Parent, Université de l’Alberta, Canada.
  • Abdelmajid Noussi, Université Chouaib Doukkali, Maroc.
  • Mohamed Dahi, L'Université Mohammed V, Maroc.
  • Abdelhamid  Almaliki, Université de Bengazi, Lybie.
  • Aini Betoche,  Université Mouloud Mammeri, Tizi ouzou.
  • Djamel Kadik,  Université Yahya Fares, Medea.
  • Ghania Ouahmiche, Université Mohamed ben Ahmed, Oran 2.
  • Rachid Benmalek, Université Boubakr Belkaid, Tlemcen.
  • Abdel Hamid Bourayou, Université Alger 2.
  • Hussein Khomri, Université Frères Mentouri, Constantine.
  • Nacer Stambouli, Université d’Oran 2.
  • Nabila Bedjaoui, Université Mohamed Khider, Biskra.
  • Salim Kerboua, Université Mohamed Khider, Biskra.
  • Saliha Chelli, Université Mohamed Khider, Biskra.
  • Bachir Taouririt, Université Mohamed Khider, Biskra.
  • Assia Djerioui, Université Mohamed Khider, Biskra.
  • Ahmed Meddas, Université Mohamed Khider, Biskra.
  • Nacer eddine Benghenissa, Université Mohamed Khider, Biskra.

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Conditions de participation :

1-   Sont acceptées les communications originales non publiées auparavant :

- Texte en caractère arabe : Simplifiedarabic, 14. Interligne 1.5

-  Texte en caractère latin : Times New Roman,12. Interligne 1.5

- La communication ne doit pas dépasser 20 pages, y compris les marges et les

  annexes.

2- Les communications penuvent être proposées en arabe, en français ou en anglais.

3- Les communications doivent respecter les conditions scientifiques de publication.

4- Les propositions seront soumises à un processus d'évaluation scientifique.

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Consignes pour soumettre une proposition de communication

Informations à inclure dans les propositions:

  • Titre de la présentation (dans le cas des sessions, inclure aussi les titres de chaque communication)
  • Nom, prénom, rattachement institutionnel des intervenants
  • Courriel
  • Numéro de téléphone de contact
  • une courte bio-bibliographie de l’auteur.e de 5-6 lignes.
  • Type de présentation : partage ou retour d’expérience, analyse de pratiques, résultats scientifiques.
  • Un résumé de 500 mots doit inclure une introduction, le développement (qui doit contenir les objectifs, la méthodologie et s’il y a lieu les résultats) et une conclusion.
  • Langue de communication : français / anglais / arabe.
  • Mots-clés (5 maximum)

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Calendrier :

- 20 mars 2020 : Date limite de soumission des propositions.

- 30 avril 2020 : Notifications d’acceptation des propositions.

- 30 juin 2020 : Clôture des inscriptions et envoi du texte intégral des communications retenues.

- Avant le 30 septembre 2020 : Notification aux auteurs de l’acceptation des communications.

- 23-25 novembre 2020 : Dates de l’évènement.

 

Contact

Pour toute question ou besoin d’information, n’hésitez pas à communiquer avec nous à cette adresse courriel: semi.semio.univ@gmail.com

 

Informations complémentaires

  • Les frais de déplacement et d'hébergement sont à la charge du participant.
  • Une formation doctorale en sémiotique sera organisée en marge du colloque (Une attestation sera délivrée aux participants).
  • Les actes du colloque seront évalués et publiés.