Actualité
Appels à contributions
La rumeur publique et ses antécédents (revue Le Monde français du dix-huitième siècle)

La rumeur publique et ses antécédents (revue Le Monde français du dix-huitième siècle)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Servanne Woodward)

La rumeur publique et ses antécédents 

Le Monde français du dix-huitième siècle (MFDS/ECFW) cherche à constituer un dossier sur la rumeur publique. Cette dernière est en effet centrale aux stratégies que Figaro menace de déployer soit dans la pièce de Beaumarchais, soit dans les opéras (piano, piano, riforzando, Acte 2 Sc 8 du Barbier de Séville—réplique de Basile) ) qui exploitent le thème. Il s’agit de la réputation individuelle, de l’image de soi, et de la publicité de ses actes ou de ses créations. C’est-à-dire que l’on peut aussi devenir renommée héroïque ou faire sortir sa victime des cercles de la société par la rumeur. Marivaux a commenté sur la psychologie de l’image projetée de soi au sortir de la Comédie Française (Journaux), où les spectateurs s’apprêtent maintenant à jouer leur propre rôle en société, et le sujet est riche. L’image tient de près à la bonne ou mauvaise réputation qui semble absolument vitale pour tous et toutes, y compris au sein de l’intimité. Les effets des mouvements de rumeur ont été particulièrement efficace à l’époque au moment de la Révolution, au point que Linguet va mettre en mouvement des projets de loi de diffamation pour contrôler. La rumeur, s’apparente à la cabale, comme réplication sérielle et amplificatrice a des antécédents—le terme rumeur tel que nous le comprenons, surgit au tout début du XXe siècle. Basile parle de « calomnie » ; Linguet de propos ou de textes « libelleux » ; vous en connaissez sans doute d’autres. Le phénomène fait partie d’une reconnaissance de l’espace public pour la propagation et la circulation des propos secrets ou confidentiels qui informent les conditions de vie des sujets de l’ancien régime.