Collectif
Nouvelle parution
La Raison des plus forts. La conscience déniée aux animaux

La Raison des plus forts. La conscience déniée aux animaux

Publié le par Marc Escola

La Raison des plus forts - La conscience déniée aux animaux
Pierre Jouventin, David Chauvet, Enrique Utria


Paru le : 06/05/2010
Editeur : IMHO
Collection : Radicaux libres
ISBN : 978-2-915517-52-1
EAN : 9782915517521
Nb. de pages : 237 pages

Prix éditeur : 15,00€

On peut lire sur le site nonfiction.fr un article sur cette ouvrage:

"Parle ou je te dénie!", par H.-S. Afeissa.

Et sur liberation.fr, en date du 10/07/2010:

Droit prise de conscience animale

Critique

Par LAURE NOUALHAT

Quelle conscience accorder aux animaux ? Le sujet reste polémique et est souvent traité de façon caricaturale dans les médias, à l'exception des revues scientifiques. Certains adorent cantonner le débat à quelques actions antispécistes, comme la libération de cobayes prisonniers de labos de recherche ou encore en moquant les manifs végétariennes où tournent en boucle les films gore d'élevages industriels. Grâce à cet ouvrage, issu d'un colloque organisé en novembre à Paris, on peut réfléchir posément à la question.

Pour démarrer, petit tour d'horizon historique expliquant les raisons pour lesquelles on refuse une raison aux animaux. Cartésianisme et religion sont les deux mamelles du déni. Si les stoïciens leur reconnaissent un sentiment de soi (les animaux peuvent souffrir ou éprouver du plaisir), ils leur dénient toute capacité à se souvenir, à comparer, à décider. «La raison est peut-être présente chez certains autres animaux que l'humain, voici la position en-deçà de laquelle rien n'aurait dû être affirmé», écrit David Chauvet, qui dirige l'association Droits des animaux. Après quarante ans de recherches en sciences cognitives, on sait qu'il existe des formes de raisonnements chez les animaux et que leur conduite n'est pas qu'une suite de réflexes instinctifs.

Quels ajustements la reconnaissance de ces facultés mentales exige-t-elle ? C'est un des angles choisis par le juriste Olivier Le Bot qui s'intéresse au statut juridique de l'animal. «Dans la mesure où aucune catégorie juridique n'existe spécifiquement [une catégorie qui correspondrait à sa nature], l'animal se retrouve rattaché, par défaut, à celle des biens.» Assimilée à une chose, la bête peut alors faire l'objet d'une appropriation et d'une utilisation par l'homme. Or, certains réfléchissent à la création d'une catégorie pour l'«animalité» ou d'une catégorie «êtres», réservée au vivant non humain. Un chantier juridique qui atomiserait littéralement notre perception du monde animal et qui porterait un regard nouveau sur les atteintes que l'humain lui porte."