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La figure de l'enseignant dans les littératures française et francophone

La figure de l'enseignant dans les littératures française et francophone

Publié le par Laure Depretto (Source : Fadhila Laouani)

                                            Appel à communication

 

  Le département de français de la faculté des lettres, des arts et des humanités

              Organise un Colloque international les 19/20/21 Janvier 2017   

 

  La figure de l’enseignant dans les littératures française et francophone

 

Glorifié ou moqué, l’enseignant, qu’il soit précepteur, maître d’école ou professeur, est une figure récurrente de la littérature depuis les origines jusqu’à nos jours.

De Rabelais à Michon en passant par Voltaire et Hugo, la plupart des écrivains ont réservé soit leur hommage au personnage du maître, soit lui ont décoché les flèches d’une critique acerbe.

Qu’on pense au portrait ironique du sophiste Thubal Holopherne, premier précepteur de Gargantua avant que ne soit encensé ( !) Poncratès et avec lui le modèle de l’humaniste éclairé.

Montaigne, dans son Humanisme des savoirs, accorde une place de choix à « l’Institution des enfants » et leur éducation.

 Molière a, dans Le Bourgeois Gentilhomme,  mis l’accent sur le cynisme et l’avidité des maîtres qui entourent Monsieur Jourdain pour lui soutirer son argent. Quant à Voltaire, avec une ironie consommée, il nous présente en Pangloss un précepteur d’un optimisme béat qui, au cœur des pires catastrophes, trouve encore que nous vivons dans le meilleur des mondes possibles.

Rousseau offre, avec L’Emile, un véritable ouvrage de pédagogie où sont préconisées des méthodes d’apprentissage d’une grande modernité. Le philosophe des Lumières ne s’attache-t-il pas à cette formation motivée et motivante en lieu et place de savoirs académiques sclérosés ?

 Pour ce domaine, comme pour tant d’autres, une mention spéciale pour Hugo qui, avant Jules Ferry, milite pour l’école publique obligatoire et gratuite : « Nous voudrions voir dans chaque village une chaire expliquant Homère aux paysans ». Il se fait critique des méthodes archaïques et conservatrices.                

Indissociable de l’école républicaine, cette figure est devenue inséparable du destin des élèves dont elle a infléchi peu ou prou le parcours. Agent, dans sa sphère spécifique, des mutations intellectuelles, l’enseignant représente autant les valeurs traditionnelles que leur dépassement.

Ainsi en est-il d’Alain qui conseille rigueur et discipline mais refuse que les classes se transforment  en «  petites Sorbonnes ». Et si pour Péguy maître d’école « est le plus beau métier du monde », pour Bachelard « Un éducateur n’a pas le sens de l’échec précisément parce qu’il se croit maître ». Quant à Musset, il voit en l’enseignant l’aune de l’ignorance «  Il faut être ignorant comme un maître d’école pour se flatter de dire une seule parole que personne ici-bas n’ait pu dire avant vous ».

Suscitant sympathie et reconnaissance, comme monsieur Germain l’instituteur décrit par Camus dans  Le premier Homme, ou colère et moquerie comme le maître de l’école coranique du Passé simple de Chraïbi qui, à force de flagellations plantaires a, malgré lui, participé à la renommée des coureurs marocains, l’enseignant laisse une empreinte indélébile dans l’esprit de ses élèves.

Vecteur incontournable de la transmission des savoirs, il prépare l’avenir, soulevé par le souffle de l’espoir que les générations futures porteront plus avant les valeurs de progrès, de tolérance et d’humanisme.

Souvent enraciné dans une vision optimiste, le maître entretient  un rapport de don (dans le sens de potlatch de Marcel Mauss) avec l’humanité dont il attend en retour reconnaissance et gratitude …pas souvent au rendez-vous. 

Les axes proposés :

L’enseignant dans les écrits autobiographiques (Camus, Camara Laye Chraïbi, Daudet, Pagnol, Vallès …)

L’enseignant comme porte parole d’une vision philosophique (Montaigne, Rabelais, Rousseau Voltaire…)

L’enseignant et la société (Molière, Hugo, Boudjedra, Sartre, Vallès…)

Ecrivains pédagogues (Montaigne, Rousseau, Alain…)

 

Comité d’organisation :  Zine Elabidine Ben Aissa, Fadhila Laouani, Samir Marzouki, Mokhtar Sahnoun.

Comité scientifique  Amor Ben Ali, Jalel El Gharbi, Fadhila Laouani, Samir Marzouki, Mokhtar Sahnoun.

Les propositions doivent parvenir au comité d’organisation avant le 30/11/2016

Zine Ben Aissa : zinebenaissa@yahoo.fr