Actualité
Appels à contributions
L’organique et l’artificiel

L’organique et l’artificiel

Publié le par Jean-Louis Jeannelle

Belphégor - Littérature populaire et culture médiatique.

Lorganique et lartificiel.

Les fusions entre le corps et les technologies dans limaginaire collectif du vingtième siècle.

 

Ce numéro de Belphégor sera consacré au thème du double et de la fusion entre le corps et lartificiel, ainsi quà ses représentations dans la littérature et le cinéma du XXe siècle, à travers la culture de masse et la société qui la produite et nourrie. Nous avons lintention de retracer les étapes de la réflexion qui sest déroulée au sein de limaginaire collectif de lépoque moderne et postmoderne, en rapport aux relations entre le corps organique et les technologies nécessairement artificielles. Le point de départ de cette réflexion est que limaginaire sest exercé sur diverses possibilités dhybridation et de mélange entre le corps et le métal, la chimie, la pierre, lélectronique, pour mettre en scène les désirs et les cauchemars des hommes de la modernité et de la postmodernité.

 

Le long du vingtième siècle, ce thème a été traité par les auteurs de science-fiction et leurs précurseurs avec une attention particulière au développement des sciences, en donnant une existence textuelle ou visuelle à toutes les prothèses possibles, réelles ou imaginaires, que pourrait réaliser lhumanité, offrant chaque fois des incarnations différentes de lidée dun être artificiel qui serait notre simulacre, le miroir, pour ainsi dire, de nos désirs et de nos peurs. De fois en fois, notre alter-ego a pris laspect du golem, de lhomunculus, de lautomate, du robot, du cyborg, de landroïde, se concrétisant en des mélanges de matière organique et artificielle, de chair et de pierre ou de métal, de plastique, de sang, de sperme, dargile.

 

Les divers moyens explorés par limaginaire pour décliner les conjonctions possibles du corps organique et de lartificiel vont de lutilisation de lélectricité à celle de la chimie, de la mécanique, du virtuel, jusquau produit du subconscient le cas où son propre double est la projection ou le fantasme du soi, de la folie du sujet. Ou encore y a-t-il les cas où à la place du sosie lon imagine et lon propose un univers autre, alternatif, issu selon les circonstances dhypothèses « scientifiques », de rêves, de délires, dhallucinations à leur tour stimulés par des drogues ou des technologies de lillusion. A la frontière entre limagination et le réel nous nous trouvons toutefois toujours face à des déclinaisons possibles du thème de lautre-que-soi, soit comme présence objective, simulacre, imitation, soit comme expression fantomatique de sa propre identité, de ses cauchemars et de ses terreurs.

 

Veuillez envoyer vos propositions à l'adresse suivante: frigerio@dal.ca