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"L’ombre et le signe, Barthes et Tanizaki", par T. Garcin (nonfiction.fr)

Publié le par Marc Escola

"L’ombre et le signe, Barthes et Tanizaki", par T. Garcin (nonfiction.fr)

Il est plus facile d’écrire un article au vitriol que de faire l’éloge d’un beau livre. On rappellera la qualité de la traduction de René Sieffert et on félicitera les éditions Verdier pour l’initiative qu’elles ont prise de rééditer Éloge de l’ombre (initialement publié aux Presses orientalistes de France) qui n’était plus accessible, sinon dans le volume Tanizaki de la Pléiade ou à un prix prohibitif sur Internet. Il devient ensuite difficile de ne pas recourir à ces formules convenues qui font généralement l’économie d’une analyse personnelle. On parlera au mieux de poésie, de subtilité, de désinvolture et d’esthétisme. Les moins avisés des commentateurs s’attacheront aux aspects les plus contestables de l’essai et y verront une introduction à une culture japonaise subitement réifiée. Et certes Éloge de l’ombre (1933) est à la fois un essai magnifiquement écrit, original et pénétrant, et un texte imprégné de discours culturaliste qui brode à l’excès sur le thème de l’antagonisme occident/orient (Japon) au point d’en être quelque fois irritant et souvent schématique.

À cet égard, l’essai de Tanizaki n’est pas sans rappeler L’Empire des signes (1970) de Roland Barthes. Les deux ouvrages sont d’ailleurs fréquemment mentionnés par tous ceux qui trouvent utile et nécessaire de placer l’esthétique et la métaphysique japonaise dans une petite case définie d’où elle ne sortira plus. Mais le sujet principal et les dérives auxquelles il invite ne sont pas les seuls points communs qui rapprochent ces deux essais. […]

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