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Journees d’études du département de langues étrangeres (ENS/Université de Maroua, Cameroun)

Journees d’études du département de langues étrangeres (ENS/Université de Maroua, Cameroun)

Publié le par Romain Bionda (Source : Dr Gilles Kuitche)

Journees  d’études  du  Département  de langues  étrangeres
ENS/Univ. de Maroua (Cameroun)

LES 24 ET 25 FEVRIER 2020


Thème fédérateur
« Histoire, rôle et ancrage social des langues et cultures étrangères au Cameroun »

 
APPEL À COMMUNICATION

1- Argumentaire

Comme c’est le cas dans la plupart des pays du monde aujourd’hui, et au vu de l’augmentation exponentielle du volume d’échanges internationaux, le système éducatif camerounais prévoit l’enseignement d’un certain nombre de langues techniquement dites étrangères, parce que celles-ci ne sont pas employées dans la communication quotidienne.

L’enseignement/apprentissage (EA) des langues étrangères au Cameroun a été marqué ces dernières années par deux événements significatifs qui ont contribué à changer considérablement  les contours de ce domaine scientifique : d’un côté, nous avons assisté à l’augmentation du nombre de langues étrangères dans les programmes officiels du système éducatif de notre pays, notamment avec la récente introduction de l’italien et du chinois aux cotés de l’allemand, de l’espagnol et de l’arabe; de l’autre, l’Approche par Compétence adoptée par les autorités camerounaises impose de nouvelles démarches glottodidactiques à tous les protagonistes du processus d’EA des langues étrangères (enseignants, apprenants, auteurs de manuels, etc.). Au vu de ces changements majeurs, il est important que le monde de la recherche scientifique s’interroge sur les tenants et les aboutissants des orientations actuelles dans le secteur de l’EA des langues étrangères dans notre pays. L’idée de ces journées d’études à la base est celle de fournir un espace commun de réflexion scientifique aux différents acteurs du processus d’EA des langues étrangères au Cameroun.

Ainsi, l’objectif central des présentes journées d’études est de rassembler des chercheurs autour d’une même table, dans le but de questionner même des aspects qui se présentent comme des certitudes consolidées et de réfléchir sur la nécessité d’une (re)définition des concepts et des pratiques dans les différents cycles d’enseignement, en tenant compte des contraintes et réalités du contexte local.

À propos des pratiques consolidées, la dénomination LVII employée dans le système éducatif camerounais pour désigner les langues étrangères (en ordre alphabétique, l’allemand, l’arabe, le chinois, l’espagnol et l’italien) apparaît, au vu des récentes recherches en la matière, de plus en plus comme une greffe notionnelle qui ne tient pas réellement compte des caractéristiques sociolinguistiques propres au Cameroun. La présence explicite, dans certains programmes et manuels d’enseignement, des contenus du Cadre Commun Européen de Référence pour les Langues semble s’inscrire aussi en droite ligne avec la logique des placages notionnels, méthodologiques, voire stratégiques.

De même, pour ce qui est des concepts, la dénomination « français langue seconde », par exemple, a été introduite et est souvent utilisée par certains auteurs pour catégoriser les cas de ces langues qui ne sont pas langues premières des locuteurs, mais dont la connaissance est quasiment indispensable socialement (cf. Cuq, 1991). Gérard Vigner (2001) souligne en outre la « réalité scolaire » de ce français que l’on retrouve dans la plupart des ex-colonies françaises en Afrique. Cette définition qui était valable au lendemain des Indépendances, semble correspondre de moins en moins au contexte sociolinguistique réel des pays africains concernés, où le français acquiert de plus en plus le statut de langue première ou langue de départ.

On peut citer, dans le même ordre d’idées, la définition en Didactique des Langues du concept de « langue étrangère » qui semble ne tenir aucunement compte des dimensions anthropologique, sociologique et affective inhérentes à l’adjectif « étranger ».

Ceci dit, dans une démarche éclairée par les exigences de la « glocalisation » (Robertson, 1995), ces journées d’études tenteront d’apporter prioritairement un éclairage scientifique aux interrogations suivantes :

 

-          Quels sont, de nos jours, les objectifs de l’EA des langues étrangères susmentionnées au Cameroun ?

-          En se référant à la langue d’enseignement, de recherche et de rédaction des travaux scientifiques, que signifient aujourd’hui les appellations « germaniste », « hispaniste », etc.  au Cameroun ?

-          Quelle est la contribution des enseignants-chercheurs en langues, littératures et cultures étrangères au développement du Cameroun ?

-          L’accroissement du nombre de langues étrangères dans le système éducatif camerounais est-il un frein au développement scientifique ainsi qu’à la diffusion des langues camerounaises ?

-          Quel est le statut du français et de l’anglais au Cameroun : langues étrangères, langues secondes, langues camerounaises ?

-          L’absence des langues étrangères dans le sous-système éducatif anglophone au Cameroun : exclusion ou auto-exclusion ?

-          Quelles interrogations suscite l’APC dans l’EA des langues étrangères au Cameroun ?

 

Outre ces questions, les axes suivants peuvent être aussi abordés  par les intervenants, avec une attention particulière à la situation spécifique des différentes langues de spécialité:

 

-          La traduction des toponymes et autres réalités culturelles camerounaises en langues étrangères : pratiques et normes ;

-          La présence de l’allemand, de l’arabe, de l’espagnol, du chinois ou de l’italien dans le paysage urbain et audiovisuel au Cameroun ;

-          La formation des élèves-professeurs de langues étrangères dans les écoles normales supérieures : programmes, évaluation, recyclage ;

-          Les transferts négatifs et positifs des apprenants camerounais de l’allemand, de l’arabe, de l’espagnol, du chinois et de l’italien ;

-          Etc.

 

2- Soumission des propositions

 

Langues des communications : français et anglais.

 

Les propositions de communications sont attendues au plus tard le 26 janvier 2020, à l’adresse suivante

j.etudes.le-ensmaroua2020@outlook.com

 

L’équipe scientifique se réserve le droit d’acceptation des propositions. Celles-ci comporteront : Nom et prénom de l’auteur, institution, adresse électronique, titre de la communication, résumé de 250 mots, cinq mots-clés et une brève notice biobibliographique. Toutes les propositions devront être originales et inédites.


NB : Les Actes des Journées d’Études seront publiés suivant les normes d’édition qui seront communiquées plus tard, après une sélection des textes par des expert.e.s ou évaluateur.e.s anonymes au niveau national et international.

 

3- Calendrier

 

Délai d’envoi des propositions de communication: 26 janvier  2020

Réponses du Comité  de sélection: 30 janvier  2020

Programme des activités : 10 février 2020

Délai de soumission des articles pour évaluation avant publication: ledit délai sera communiqué au sortir des Journées d’études.