Édition
Nouvelle parution
J. Pallu, L'Usine

J. Pallu, L'Usine

Publié le par Marc Escola (Source : François Ouellet)

Jean Pallu

L'Usine

Éditions établie par Emmanuel Bluteau

Postface de Jean-Luc Martinet

Éditions La Thébaïde

Collection « L'Esprit du peuple »

ISBN : 979-10-94295-07-6

2018

Prix : 18 euros

 

Ne pas tomber dans le voyeurisme quand on écrit sur le monde du travail demande du doigté, surtout quand il « animalise les hommes» pour en faire «des automates, de simples rouages, des brutes sans autre horizon que la paie du samedi, la soupe du soir, l’amour à la va-vite du samedi soir et la partie de cartes du dimanche». Jean Pallu relève le défi avec brio en 1931. En treize récits, il compose en creux le portrait de L’Usine et de ses travailleurs pour façonner une communauté et un lieu de vie. Au moment où se posait la question de l’écriture du travail, Jean Pallu choisit d’apporter un témoignage de première main, lui, le prolétaire pointant tous les matins à la fonderie. Il parvient d’emblée à raconter le peuple à l’ouvrage avec ces textes qui sont autant de vies dévoilées que suggérées. Dans le large panorama de ce film donnant à «voir le peuple», ce premier livre s’inscrit dans l’air du temps des années 1930 où la figure de l’ouvrier s’imprime durablement dans l’inconscient collectif. L’usine, traitée en objet symbolique, révèle la peine des hommes et l’aliénation du prolétariat au quotidien.

L’Usine procure un véritable plaisir de lecture par un style associant une écriture fluide, sans emphase ni effets, sachant tenir à distance aussi bien le ton journalistiqueque la condescendance.

Louis Guilloux écrit dans Europe en octobre 1931 : « Je donne son livre comme un des plus beaux qui aient été écrits depuis longtemps sur la vie des travailleurs... Ces courts récits, ces tableaux pathétiques ont tous le même centre : le travail... En un mot, c’est un li vre detout premier ordre. »

Jean Pallu (1898 -1975), météore discret du monde des lettres, n’écrira que six romans, tous publiés chez Rieder. L’Usine marque pour la presse la naissance d’un nouvel écrivain. La reconnaissance vient avec son livre suivant, Port d’escale, qui obtient le deuxième Prix du roman populiste en 1932. Il succède à Hôtel du Nord d’Eugène Dabit.  Cependant, Pallu ne quittera jamais son emploi dans le monde de l’automobile.

Lire un extrait ou voir le livre sur le site de l'éditeur…