Essai
Nouvelle parution
J. Derrida, Le Parjure et le Pardon. Volume 1. Séminaire (1997-1998)

J. Derrida, Le Parjure et le Pardon. Volume 1. Séminaire (1997-1998)

Publié le par Université de Lausanne

Jacques Derrida, Le Parjure et le Pardon. Volume 1. Séminaire (1997-1998)

 

Ed. Ginette Michaud et Nicholas Cotton

Seuil, 2019

*

26.00 € TTC
432 pages
EAN 9782021428629

*

Jacques Derrida déploie ici les éléments d’une réflexion profondément originale sur l’inconditionnalité du pardon, une notion qui ne saurait être confondue avec l’excuse, l’amnistie, la prescription ou la grâce. Si le pardon est hérité de diverses traditions (judéo-chrétienne, coranique et grecque), il ne leur est pas réductible : il excède par exemple les modalités du « comprendre », de la mémoire et de l’oubli, d’un certain travail de deuil aussi. Hétérogène à la phénoménalité, à la théâtralisation, voire au langage verbal lui-même, il suspend, comme une « violente tempête » (Benjamin), l’histoire, le droit et le politique.

Inconditionnel, le pardon fait l’épreuve de l’impossible : c’est pourquoi il doit rester exceptionnel, sans calcul ni finalité, à l’écart de tout échange et de toute transaction. La trajectoire ainsi dessinée par Derrida tout au long de ce passionnant séminaire passe par la lecture des ouvrages de Jankélévitch sur le pardon et l’imprescriptibilité, de Kant sur le droit de grâce, des textes bibliques et grecs, d’œuvres littéraires (Shakespeare, Kierkegaard, Baudelaire, Kafka, Rousseau et Augustin), ainsi que par l’analyse de scènes d’aveu et de repentir telles qu’elles se sont multipliées dans l’espace public, en France et ailleurs, à la fin des années quatre-vingt-dix (procès de Maurice Papon, fin de l’Apartheid en Afrique du Sud, excuse publique du président de la République allemande à propos du massacre de Guernica, etc.).

Voir le site de l'éditeur...

*

On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :

"Le pardon mis à nu", par Richard Figuier (en ligne le 14 janvier 2020)

Dans son cours du 4 février 1998 à l’École normale supérieure, Jacques Derrida reprend une réflexion sur une mystérieuse phrase de Baudelaire qui a fait couler beaucoup d’encre. La transcription de ce séminaire sur le parjure et le pardon révèle un autre point étrange : non seulement le philosophe ne travaille pas directement sur la pensée de Baudelaire, mais laisse à son auditeur et à son lecteur faire son interprétation.