Collectif
Nouvelle parution
J. Dakhlia, W. Kaiser, Les musulmans dans l'histoire de l'Europe, t. II. Passages et contacts en méditerrannée

J. Dakhlia, W. Kaiser, Les musulmans dans l'histoire de l'Europe, t. II. Passages et contacts en méditerrannée

Publié le par Marc Escola

Les musulmans dans l'histoire de l'Europe - Tome 2, Passages et contacts en méditerrannée
Jocelyne Dakhlia, Wolfgang Kaiser

DATE DE PARUTION : 23/01/13 EDITEUR : Albin Michel (Editions) ISBN : 978-2-226-20911-5 EAN : 9782226209115 NB. DE PAGES : 640 p.


Comme le premier, ce second tome se réfère directement à des débats civiques actuels, et plus particulièrement au projet de l’ « Euroméditerranée », avec ce qu’il implique comme questionnements à l’Union européenne. Là encore, il s’agit de rompre avec la vision classique de deux mondes, Europe et Islam, qui se regardent en chiens de faïence, en concluant parfois des alliances diplomatiques et en s’empruntant de temps en temps sur le plan culturel.

Les auteurs infèrent de la longue présence musulmane en Europe, une toute autre perspective pour comprendre les relations et l’entre-deux de la Méditerranée. Leur argument est qu’une forte conflictualité entre l’Europe et les sociétés islamiques n’empêchait pas de véritables relations de continuum, à la fois culturel et humain, un peu comme aujourd’hui où ces relations sont tendues et crispées alors même que l’imbrication des populations est constante.

Ils discutent alors l’idée reçue que ce continuum serait le fait de diasporas ou de médiateurs culturels privilégiés pour montrer que des dynamiques intégratrices animent, de part et d’autre et au coeur même de leurs structures, les sociétés en contact. Ce livre plus théorique invite à sortir d’une problématique toujours sous-jacente du « choc des civilisations », en montrant que les frontières politiques et religieuses ne recoupent pas nécessairement des ensembles culturels cohérents et que, si l’adversité politique ou religieuse est bien réelle, il ne faut pas en déduire des situations de vide ou d’interstices sur d’autres plans.

Il permet d’affirmer que, sur un autre mode, plus culturel et social, les musulmans s’avèrent solubles dans l’Europe. Les antagonismes religieux ou politiques, aussi rédhibitoires soient-ils, ne doivent pas empêcher de voir les lieux d’une proximité ou d’une identité d’être, au sens de l’être social ou culturel et non pas au sens de l’humanisme.