Essai
Nouvelle parution
J.-C. Mathieu, Les Fleurs du mal. Résonance de la vie

J.-C. Mathieu, Les Fleurs du mal. Résonance de la vie

Publié le par Marc Escola

Compte rendu publié dans Acta fabula (mai 2020, vol. 21, n° 5) :

"Les Fleurs du mal au plus près" par Michel Sandras.

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Jean-Claude Mathieu, Les Fleurs du Mal, la résonance de la vie

Paris : Corti, coll. Les Essais, février 2020.

624 pages

ISBN : 978-2-7143-1233-4

 

Ce livre a été écrit au terme d’une longue fréquentation de l’œuvre de Baudelaire, remontant à plus d’un demi-siècle, marquée par la publication d’un premier livre sur Les Fleurs du Mal en 1972.

Ce qui a lancé cette relecture, c’est ce qui m’a semblé manquer dans le livre précédent, l’oreille, l’écoute d’une voix et de sa transcription, la réinvention d’une analyse attentive à « l’ouï-dire ».

Qu’est-ce qu’écrire, et penser en poésie, quand la pensée est à l’écoute ? Les impressions de lecture, sédimentées au fil des années, m’avaient donné le sentiment d’une écriture à l’écoute des échos qui résonnent au cœur de poèmes majeurs, « Correspondances », « Les Phares », « Chant d’automne », « Obsession ». Le goût même de Baudelaire le portait vers des auteurs qui avaient fait résonner sourdement la langue, Racine, Bossuet ou Chateaubriand. Georges Poulet avait montré la direction : « Les plus grands vers baudelairiens sont des vers qui expriment le retentissement » ; Yves Bonnefoy invitait à étudier les bruits dans la poésie de Baudelaire, étude qui devait, écrivait-il, mener loin ; Michel Deguy évoquait, plus largement, le dire poétique comme un « ouï-dire ». Il n’est pas excessif d’avancer que, pour Baudelaire, la résonance a révélé la « profondeur de la vie », celle de « cet amalgame indéfinissable que nous nommons notre individualité » et celle d’une époque moderne dont il a été l’exposant en la haïssant, disait Starobinski.

Table des matières…

Voir le livre sur le site de l'éditeur…

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On peut également lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :

"Vivre avec Baudelaire", par Jean Lacoste (en ligne le 30 septembre 2020)

Quand il se trouve confronté à ce volume de 600 pages, quand il est plongé dans ce qui est à l’évidence la récapitulation de toute une vie de fréquentation de l’œuvre baudelairienne, quand il est conduit à admirer la synthèse d’innombrables lectures, attentives et sensibles, ce qui frappe le lecteur, c’est la méthode choisie par Jean-Claude Mathieu, ou plutôt sa libre démarche, plus vagabonde qu’universitaire.