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Journée d'études : "Imaginaires de la limite. Dire et narrer les espaces fermés latinoaméricains dans un monde global" (Rennes 2)

Publié le par Aurelien Maignant (Source : Anaïs Fabriol)

Journée d'études : "Imaginaires de la limite. Dire et narrer les espaces fermés latinoaméricains dans un monde global"

 

Université de Rennes 2 – 11 mars 2020

 

PRÉSENTATION

A la fin du XXe siècle, avec l’avènement d’espaces de libre circulations comme Schengen, la matérialisation de la frontière semblait appartenir au passé, du moins dans les imaginaires collectifs et les représentations. En 1989, la chute du Mur de Berlin abolissait une frontière symbolique, la représentation d’une limite par antonomase. Mais alors que ce mur-là tombait, d’autres étaient en gestation et commençaient à se matérialiser, le plus connu et médiatique étant celui entre le Mexique et les États-Unis, dont les premiers pans apparaissent dès le plan Guardian en 1994. Ce renforcement n’a fait qu’aller crescendo depuis les attentats de New-York en 2001.

Cette séparation, entre ce que l’on conçoit encore comme la première puissance mondiale et l’Amérique émergente, est devenue le symbole le plus courant de la limite entre deux territoires aux identités spécifiques, n’est qu’en fait la matérialisation d’une myriade de divisions territoriales et identitaires, et ce, sur toute une surface qui recouvrirait l’intégralité du sous-continent : communautés et quartiers fermés, espace public adapté à certains groupes de population en particulier, réserves indigènes, narco-cités, etc.

A l’heure où la construction fictionnelle se banalise dans ses formes et que les contenus et supports sont de plus en plus transmédia, il semble judicieux de s’interroger sur les narrations qui peuvent découler de la mise en perspective de ces limites, frontières et espaces fermés. Que disent-ils du rapport à l’espace, à l’identité, à l’Autre ?

Après une première JE en 2019, qui avait déjà exploré le rapport aux limites, notamment au Mexique et dans le Cône Sud, il nous a semblé intéressant de proposer une deuxième date pour approfondir le sujet.

 

AXES

L’on pourra interroger les pistes suivantes :

- Comment narrer la limite, sans tomber dans les stéréotypes et faire de la frontière/zone fermée/autre un simple décor? Quels personnages et structures narratives choisir ? Quelle place pour les différents types de récits (fantastique, testimonial, historique, etc.) ? Quels sont les objectifs ? Y-a-t-il une place spécifique pour les minorités visibles ? Sont-ils spécifiques à la littérature hispanophone d’Amérique ?

- La limite protège-t-elle ? La frontière est-elle, au-delà d’une restriction de circulation ou d’un facteur de ségrégation spatiale, une protection pour certaines cultures nationales, contre la mondialisation, menée -si l’on caricature- par les États-Unis ? De même, la vie en communautés fermées n’est-elle qu’un facteur de séparation spatiale face à une violence -réelle ou fantasmée-, ou bien peut-elle être aussi un choix intellectuel ?

- Dedans, dehors, qui écrit pour qui et comment ? Bornage culturel et entre-soi. La limite est-elle un moyen aussi, en cette époque mondialisée, de ne conquérir que les publics souhaités, en ne produisant que pour un certain public (sites internet de diffusion sous abonnement, distribution ultra-restrictive des textes) ? Peut-on aspirer à écrire/créer pour des groupes restreints et si oui, quel est l’intérêt, dans une économie culturelle mondialisée ? Quelle place ont ces écritures en Amérique Latine, et vers qui se tournent-elles ? Assiste-t-on à une recherche de « niches éditoriales » de la part de grands groupes audiovisuels et éditoriaux ?

- Quelle place pour ceux et celles qui sont en dehors des limites, c’est-à-dire les expatriés et les exilés ? Quels récits, quel rapports à l’espace et à la limite produisent-ils ? Quel rôle joue la pluriculturalité dans le rapport à la limite ?

Toute autre question n’ayant pas été abordée mais répondant aux problématiques énoncées plus haut pourra évidemment être soumise.

 

PROPOSITIONS

Les propositions sont à envoyer à anais.fabriol@univ-rennes2.fr, avant le 1er décembre 2020. Si la situation sanitaire le permet, la JE aura lieu à Rennes en présentiel le 11 mars 2021. En cas d’évolution défavorable ou de restrictions de déplacements, elle se tiendra en ligne.

Les articles seront publiés ultérieurement dans un numéro dédié de la revue Amerika. Nous reviendrons vers vous pour vous préciser la marche à suivre.