Collectif
Nouvelle parution
F. Heulot-Petit et L. Michel (dir.), La Reconnaissance sur la scène française (XVIIe-XXIe s.)

F. Heulot-Petit et L. Michel (dir.), La Reconnaissance sur la scène française (XVIIe-XXIe s.)

Publié le par Lise Michel

La Reconnaissance sur la scène française, études réunies et présentées par Françoise Heulot-Petit et Lise Michel, Artois Presses Université, oct. 2009, 272 p.

  • ISBN : 978-2-84832- 090-8
  •  22€

Présentation

Rien n'est plus riche d'effets, au théâtre, que la fameuse « scènede reconnaissance », dans laquelle, les fausses identités se dissipant,les soeurs retrouvent leurs frères dans les jeunes inconnus que la voixdu sang leur désignait confusément, les parents leurs enfants qu'ilscroyaient perdus à jamais, et les héros leurs origines jusque-làmystérieusement voilées.

Dans sa définition aristotélicienne, la reconnaissance(anagnorisis), théorisée à propos de la tragédie, est étroitement liéeau renversement final et au dénouement de la pièce. La reconnaissancecanonique est une surprise paradoxale, puisqu'elle émane de la logiquemême de l'action : plus qu'une scène, elle est un véritable processusqui se prépare dans les rouages de la dramaturgie. À l'époqueclassique, cette conception aristotélicienne de l'« agnition » reste aufondement de la réflexion théorique sur la question. La pratique,cependant, en est souvent bien éloignée : on use et on abuse duprocédé, tandis qu'il s'épanouit dans la comédie, la tragicomédie et ledrame. Peu à peu, de nouvelles dramaturgies, ainsi que de nouveauxenjeux esthétiques, sociaux et philosophiques induisent en outre denouvelles pratiques de la reconnaissance. Dans le théâtre moderne etcontemporain, la difficulté à cerner les contours d'une identitépouvant soutenir le principe de la révélation deviendra le sujet mêmedes drames de la reconnaissance.

Les contributions réunies dans le présent volume étudient les formeset les usages de la reconnaissance, en France, du XVIIe au XXIe siècle,aussi bien dans les formes de théâtre où la constance et l'identité dupersonnage sont des présupposés de la dramaturgie, que dans celles où,précisément, elles en constituent un enjeu. Instrument critiqueprivilégié, l'étude de la reconnaissance se révèle, pour chaque époque,un moyen efficace d'interroger les ressorts de l'action.


Sommaire :

L'étude de la reconnaissance comme scène et comme principe de l'action : un instrument critique (Lise Michel et Françoise Heulot-Petit)

Première partie. LA RECONNAISSANCE DANS L'ORGANISATION DE L'ACTION : THÉORIE ET PRATIQUE


Aspects de la reconnaissance tragique dans le théâtre français du XVIIe siècle (Marc Vuillermoz)

Dircé ou la reconnaissance en miroir : structure du retardement et effets d'annonce dans l'Oedipe de Corneille (Florence de Caigny)

L'oraclemal compris et l'heureuse reconnaissance : l'oracle comme procédédramaturgique dans les pièces à reconnaissance de 1600 à 1680 (Raluca Bran-Pierrot)

Les didascalies de la reconnaissance : les avatars de l'agnition de la représentation à la lecture (Véronique Lochert)

Esthétique de l'idendité et du « dénouement à reconnaissance » dans les pièces illustrées de la première moitié du XVIIe siècle (Catherine Guillot)

Reconnaissance et dramaturgie dans le théâtre de Marivaux (Catherine Ailloud-Nicolas)

Deuxième partie. USAGES DE LA RECONNAISSANCE : LES ENJEUX D'UN PROCÉDÉ


Reconnaissance et comédie, reconnaissance et comique (Claudine Nédelec)

La reconnaissance dramatique dans le théâtre de Jean Rotrou : enjeux dramatique et dramaturgiques (Sandrine Blondet)

Du topos à l'esthétique du divertissement : la reconnaissance chez Thomas Corneille (Gaël Le Chevalier)

La morale de l'agnition : le cas de la gémellité surnaturelle dans le théâtre classique (Noémie Courtès)

Reconnaissance dramatique et sacrifice dans la tragédie en musique du XVIIIe siècle (Benjamin Pintiaux)

D'uneautre reconnaissance : l'efficacité du cliché des scènes dereconnaissance familiales dans le drame de la seconde moitié du XVIIIesiècle (Sophie Marchand)

Troisième partie. LE PRINCIPE D'IDENTITÉ EN QUESTION : RECONNAISSANCE ET CONSTRUCTION PROBLÉMATIQUE DU PERSONNAGE

Scènede reconnaissance et théâtre « indigne » : la quête des origines dansles drames, mélodrames et comédies-vaudevilles de la première moitié duXIXe siècle (Christine Prévost)

Stratégie théâtrale, stratégie médicale : la folie entre reconnaissance tragique et méconnaissance (Isabelle Smadja)

Détournement de l'effet de reconnaissance chez François Verret (Chéryl Gréciet)

Par delà la figure humaine (Amos Fergombé)

BIBLIOGRAPHIE CRITIQUE.