Europe
96e année – n° 1075-1076
nov./décembre 2018
EAN13 : 9782351500972
20,00 €
JOSEPH DELTEIL
Joseph Delteil (1894-1978) est l’un de nos écrivains les plus flamboyants et les plus singuliers. Il fit sensation dès la publication de son premier roman, Sur le fleuve Amour (1922) qui lui valut, avec Choléra (1923), d’être adoubé par André Breton parmi ceux qui avaient fait acte de « surréalisme absolu ». En 1925, cependant, la parution sa Jeanne d’Arc déchaîna contre lui une virulente cabale, Breton qualifiant l’œuvre de « vaste saloperie » tandis qu’une frange catholique s’insurgeait contre l’écrivain qui avait représenté Jeanne « comme une rustaude, une costaude, hantée d’images luxurieuses et perpétuellement agitée dans son corps par l’obsession des sens ».
Delteil quitta Paris au début des années trente et s’installa en 1937 à la Tuilerie de Massane, dans l’Hérault, où il poursuivit son œuvre tout en cultivant la vigne. La Jonque de porcelaine, La Fayette, Saint Don Juan, Jésus II, François d’Assise, La Cuisine paléolithique, La Deltheillerie sont quelques-uns des livres superbes qui jalonnent l’œuvre de cet écrivain qui invente, bouscule, pétrit, colle son oreille sur chaque mot, le flaire, le goûte, le regarde sous tous ses angles ainsi qu’un bel objet, le laisse agir comme un être vivant, l’imprègne d’odeurs, de gestes et de cris, le palpe et le retouche, le jette dans la mêlée, en use et en abuse avec une farouche liberté.
Dans le vaste territoire encore sauvage et primitif qu’explore son écriture, Delteil lâche hommes et femmes, quelques animaux aussi, instincts et passions, rage de vivre pour s’enfoncer jusqu’au bonheur. Ses héros, il ne leur élève pas de statues. Il en joue et s’amuse avec eux, les rend vivants, les rajeunit, les ranime, les enfante, les fait repartir en enfance. Avec Delteil, le livre devient, parmi les réjouissances de la parole et du récit, une fête pour les sens, un enchantement, l’expression physique, concrète, d’une raison de vivre, d’une passion pour la vie qu’il s’agit de rendre communicative.
ALAIN JOUFFROY
« L’homme, et ce sera toujours la raison d’être de la poésie, n’est pas encore totalement découvert. » Fidèle à cette visée, Alain Jouffroy considéra comme les alliés d’un combat lumineux tous ceux qu’il pensait être habités par cette quête dont le but ultime était à ses yeux la liberté.
JOSEPH DELTEIL
Marie-Françoise LEMONNIER-DELPY : Le langage passé dans le pressoir.
Jacques LAURANS : La Tuilerie de Massane avait une âme.
Frédéric Jacques TEMPLE : Au bout du chemin.
Christian DEDET : D’un profond purgatoire aux rayons de la planète.
Jérôme PRIEUR : La fureur d’écrire de Joseph Delteil.
ARAGON : « Parfums de sang et d’amour ».
Bernard CHAMBAZ : La Fayette au pinacle.
Bruno CURATOLO : Une poétique de la ville.
Max CHALEIL : La Cuisine paléolithiqueet autres succulences.
Denitza BANTCHEVA : Delteil et le principe de plaisir.
Danièle ESTÈBE HOURSIANGOU : L’esprit d’enfance à bride abattue.
Marie-Françoise LEMONNIER-DELPY : Delteil et ses héroïnes.
Mathieu GIMENEZ : Joseph Delteil et la voix animale.
Joseph DELTEIL : Hymne à la robe future.
Christian LACROIX : Collage.
Robert BRIATTE : Joseph Delteil & Pierre Soulages.
Joseph DELTEIL : Pierre Soulages.
Joseph DELTEIL : L’homme des bois.
Joseph DELTEIL : « Naissance de Jeanne d’Arc », texte inédit présenté par Gilles Gudin de Vallerin.
Philippe GARDY : Le patoislangue du paradis ?
Gilles GUDIN de VALLERIN : La vraie vie par les cinq sens.
Jean-Paul COURT, Magali ARNAUDet Philippe FORCIOLI : Lieux de vie.
Colette NYS-MAZURE : Clin d’œil à Delteil.
ALAIN JOUFFROY
Renaud EGO : Une poétique de l’amitié.
Jean-Pierre FAYE : Trajectoire.
Henri-Alexis BAATSCH : Doute, Contessa.
Jean-Christophe BAILLY : Au 105, rue Notre-Dame-des-Champs.
Sanda VOICA : Alain Jouffroy sans et surtout avec âme.
Malek ABBOU : Passions soniques.
Patrick BEURARD-VALDOYE : « Je préfère la guerre quotidienne, où l’on risque l’amour... »
Olivier LE BARS : « Si d’aventure vous passez à 17 h 05précises ».
Cécile GUILBERT : Les liaisons heureuses.
Alain JOUFFROY : À lire par Fusako, le jour dit.
Alain JOUFFROY : Le verbe étranger.
Alain JOUFFROY : Poèmes inédits.
CAHIER DE CRÉATION
Andrés SÀNCHEZ ROBAYNA : Patmos.
Imants ZIEDONIS : À la légère.
François LALLIER : Poèmes indiens.
Gabriel ZIMMERMANN : Esquisses d’un paysage avec trace de nous.
James MERRILL : Prose du départ.
Tibor ZALÁN : Élégie.
Jean PASTUREAU : Le frère absent.
CHRONIQUES
Thomas CLAVEL : Alcide Bava nous en aura fait baver !
Emmanuel RONDEAU : Orwell avait raison.
La machine à écrire
Jacques LÈBRE : Attention et concentration.
Les 4 vents de la poésie
Olivier BARBARANT : Un peu sur l’âme.
Le théâtre
Karim HAOUADEG : Et salue-la, cette Alexandrie que tu perds.
Le cinéma
Raphaël BASSAN : Les âmes mortes.
La musique
Béatrice DIDIER : À la gloire du piano.
Les arts
Jean-Baptiste PARA : Dorothea Lange au Jeu de Paume.
NOTES DE LECTURE
Alexandre BLOK : Les Douze (trad. Georges Nivat), par Jean-Louis Backès.
Yannis RITSOS : Le chaudron calciné & autres poèmes, par Michel Ménaché.
Bums SINGER : Sonnets pour un homme mourant, par Pascal Commère.
Pierre DHAINAUT : Et même le versant nord, par Jacques Goorma.
Gérard BOCHOLIER : Tisons, par Judith Chavanne.
Paol KEINEG : Des proses qui manquent d’élévation, par Francis Wybrands.
Isabelle LÉVESQUE : Ni loin ni plus jamais et Le Fil de givre, par Pierre Dhainaut.
Ghérasim LUCA : Je m ’oralise, par France Burghelle Rey.
Charles RACINE : Poésie ne peut finir. Œuvres III, par Ariane Lüthi.
Serge PEY : Mathématique générale de l’infini, par Alain Freixe.
William CLIFF : Matières fermées, par Yves Leclair.
Werner LAMBERSY : Départs de feux, par Michel Ménaché.
Jakub KORNHAUSER : La Fabrique de levure, par Hans Limon.
Sanda VOÏCA : Trajectoire déroutée, par Fabrice Farre.
GIOVANNA : Poèmes et Aphorismes (1989-2015), par Alain Roussel.
Jean-Louis REYNIER : Chair & sang, par Duncan Jelley.
Hala MOHAMMAD : Prête-moi me fenêtre, par Michel Ménaché.
Michel LAMART : Accrocs, par Max Alhau.
Revue Bacchanales n° 58 : Matrices du soleil ébranlées.
L’œil de la poésie italienne sur le siècle qui vient, par Jean-Louis Jacquier-Roux.
ROMANS, NOUVELLES, RÉCITS
Victor HUGO : Les Misérables (Edition d’Henri Scepi, « La Pléiade »), par Matthieu Gosztola.
Herman MELVILLE : Moby-Dick ou Le Cachalot (Traduction de Philippe Jaworski), par Matthieu Gosztola.
Marc PETIT : Le Testament d’Ausone, par Jean-Luc Moreau.
Simone TÉRY : La Porte du Soleil, par Jean Pastureau.
Marie DE QUATREBARBES : John Wayne est sous mon lit, par Thierry Romagné.
Florence DELAY : Haute Couture, par Jacques Body.
Frédéric Jacques TEMPLE : Divagabondages, par Claude Leroy.
Alexis GLOAGUEN : Écrits de nature, ente Écosse et Bretagne, par Jean-Louis Coatrieux.
Bruno FERN : Suites, roman fleuve, par Jean Renaud.
Jean-Claude PINSON : Là (L.-A., Loire-Atlantique) Variations autobiographiques et départementales, par Christine Lemaire.
Franck GUYON : Une cérémonie, par Jacques Lèbre.
Odile MASSÉ : La Nue du fond et L’Envol du guetteur, par Francis Wybrands.
Luc EYRAUD : Plagiats, par Jean Pastureau.
ESSAIS, DIVERS
Maurice BLANCHOT : Mai 68, révolution par l’idée, par Karim Haouadeg.
Joël GAYRAUD : La Paupière auriculaire, par Alain Roussel.
André VELTER : René Char allié substantiel, par Béatrice Bonhomme.
Florent HÉLESBEUX : Jean-Loup Trassard ou le paysage empêché, par Bernadette Engel-Roux.
Michel BEAUJOUR : De la poétologie comparative, par Jérôme Roger.
Helmuth PLESSNER : Les degrés de l’organique et l’Homme, par Francis Wybrands.
Pascal DETHURENS : L’Œil du monde. Images de la fenêtre dans la littérature et la peinture occidentales, par Judith Sarfati Lanter.
Alexis BUFFET : Imaginaires de l’Amérique. Les écrivains français et les États-Unis dans l’entre-deux-guerres, par Marc Courtieu.
Anne MOUNIC : Force, parole, liberté, par Michèle Duclos.
Cahiers Benjamin Fondane n° 21, par Jean-Pierre Longre.
Revue Phœnix n° 28, par Lucien Wasselin.
COLLECTIF : Le Grand Mangement, par Francis Wybrands.
Bruno Curatolo (1955-2018), par Jean-Baptiste Para.