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Études culturelles africaines : Pour des perspectives endogènes

Études culturelles africaines : Pour des perspectives endogènes

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Fatou Ghislaine Sanou )

                                                           Appel à communications
       ÉTUDES CULTURELLES AFRICAINES : POUR DES PERSPECTIVES ENDOGÈNES
 
                                           Colloque international 24, 25, 26 novembre 2022 
                                                        Université Joseph KI-ZERBO
                                                         Ouagadougou, Burkina Faso
 
Ce qu’on pourrait reconnaître aux études d’obédience historico-culturaliste, c’est d’avoir réussi à poser la culture comme une des modalités déterminantes de la présence au monde des sujets de l’histoire (luttes de pouvoir, lieux de savoir, jeux de domination, imaginaires de la relation, économies symboliques, etc.). 
En effet, si l’on devrait revisiter l’axe paradigmatique qui légitime la variable culturelle comme enjeu de l’économie-monde, on indexerait tour à tour l’argument du bloc historique, l’autre nom de la géopolitique internationale du philosophe marxiste Antonio Gramsci, le dévoilement du pouvoir insoupçonné du savoir inculturé, selon la tendance post-structuraliste de Michel Foucault, puis l’ascendance « subalterniste » des penseurs postcoloniaux d’ancrage tiers-mondiste ou indienne qui restituent la totalité du champ social à partir d’une prise en compte épistémique des objets/sujets culturels minorés. 
Dans un cas comme dans l’autre, réside la perception de la culture en tant que lieu de coprésence d’altérités en relation, que ce soit sur les modes de la confrontation, de la convivialité ou du commerce interculturel. 
C’est pourquoi, face à la circulation des mondes contemporains et à la problématique des frontières et des vagues migratoires de grande ampleur telles qu’elles affectent la configuration des cultures savantes et leur double épistémique, des structures de recherche de plusieurs universités se sont mises en synergie pour capitaliser leurs préoccupations. C’est ainsi qu’a été mis en place l’axe « Abidjan-Ouagadougou-Cotonou-Montréal », à travers le Laboratoire des Littératures et Écritures des Civilisations (LLITEC), le Laboratoire Littératures, Arts, Espaces et Sociétés (LLAES), le Laboratoire d’Etudes Africaines et de Recherche sur le Fa (LAREFA) et le Laboratoire des Afriques Innovantes (LAfI). 
Elles se proposent depuis plus de deux années maintenant :
-       d’observer les conditions de possibilité d’études culturelles africaines efficientes et efficaces selon des contextes institutionnels et épistémologiques bien déterminés (cf. Étudier la culture : enjeux-approches-horizons critiques, Ouagadougou, 12-14 juin 2019) ;
-       de répertorier les sujets, les objets, les pratiques et les représentations susceptibles d’être définis selon les termes d’un corpus légitimement identifié et circonscrit des études culturelles africaines actuelles (cf. l’ouvrage collectif Étudier la culture africaine, éd. Science et bien commun, 2019).
Après le colloque de 2019, ces institutions de formation doctorale et de recherche sur les cultures africaines, en synergie d’action et de pensée, se proposent de poursuivre la réflexion engagée en 2019 pour s’interroger sur les modalités d’un apport des cultures « minorées ». Elles veulent donner l’occasion d’interpeler les chercheurs africains et africanistes sur la place à accorder à ces cultures, tout en les intégrant dans les vastes ensembles des cultures africaines avec des fondements régionales (Mandé, Haussa, Yoruba, etc.) dans un contexte postcolonial. 
On pourrait s’interroger sur le concept de l’endogénéité pour en cerner tous les contours épistémologiques, idéologiques et institutionnels. L’endogène ne concerne-t-il que les cultures africaines ? S’agit-il d’une caractéristique fondamentale des cultures africaines ? Les cultures africaines ne peuvent-elles pas être caractérisées autrement et de manière universelle ? Comment faire la connexion entre les cultures africaines et les autres cultures pour éviter de les confiner dans une spécificité aliénante, sclérosante, à la limite infantilisante ? L’endogénéité ne devrait-elle pas signifier ouverture à l’autre, universalité ? Ne devrait-elle pas être une des expressions de la diversité culturelle, une forme de reconnaissance de l’altérité ?
La préoccupation principale ici est de mener des réflexions sur la spécificité des cultures africaines dans le concert des cultures mondiales tout en ne les enfermant pas dans une tour d’ivoire et en faire des reliques de temps immémoriaux. Il s’agit d’analyser les connexions qui pourraient être faites entre l’endogénéité et les différents mouvements de la conscience noire à travers le monde (black studies, women studies, égyptologie, afrocentricité, etc.). En un mot, comment l’endogénéité doit-elle participer à la culture universelle ? Ce colloque donnera l’occasion de réfléchir sur la question de l’endogène/endogénéité pour en apporter une clarification sémantique. 
 
Pour mener les réflexions, nous proposons quatre axes (qui ne sont pas exclusifs) autour desquels les participants pourront inscrire leurs propositions de communications :

AXE 1 : Institutions et cultures locales : normes, légitimité
-       Quelles pratiques endogènes sont-elles susceptibles de constituer une part déterminante du corpus des études culturelles africaines ?
-       Quels sont les acteurs ou personnages d’histoires locales, et dont les récits de vie pourraient meubler les savoirs constitutifs de nos études culturelles ?
-       Quelles institutions dominées ou oubliées dans l’économie sociale nécessiteraient une montée en légitimité en tant que sources archéologiques de connaissances cumulatives actuelles ?
-        Quels objets culturels devraient contribuer à expliquer ou instituer des croyances, pratiques ou institutions socio-symboliques résolument endogènes ?
 
AXE 2 : Sociologie des connaissances endogènes
-       Quelles sont les conditions sociales de production de discours et textes locaux ? 
-       À quelles conditions un savoir endogène pourrait-il participer à l’identification/identité d’une communauté ?  
-       Comment une société dominée parvient-elle à produire des savoirs propres dans l’arène des globalization studies ?
-       Comment réévaluer les frontières instituées entre « grands récits » et « petits récits » ? 
Comment prendre en compte les savoirs endogènes des communautés africaines dans leurs relations aux autres (en situation coloniale, postcoloniale, décoloniale) ?

AXE 3 : Stylistique des cultures endogènes : esthétique, interprétation
-       Quels indices (littéraire, artistique, figuratif, iconique, cinématographique, etc.) sont-ils constitutifs des curricula des études culturelles africaines actuelles ? 
-        Selon quelles grilles de lecture peut-on tracer ou transcender la frontière entre l’endogène et l’exogène ? 
-       Quels éléments de langage (stylistique, narratologique, thématique, poétique) peuvent à la définition d’une esthétique endogène ?
-       Quels genres de la littérature ou de la fiction (romans, théâtre, poésie, mythes, cinéma, science-fiction, etc.) sont-ils à même de souligner efficacement les traces objectivement endogènes de certaines cultures africaines ?

AXE 4 : Méthodologie et champs disciplinaires 
-       Quelle(s) méthodologie(s) adopter pour aborder les études culturelles africaines ?
-       Quel(s) instruments d’analyse convoquer pour étudier les pratiques, les objets et les productions culturels africains ?
-       Quels sont les champs disciplinaires couverts par les études culturelles africaines ?
 
Les propositions de communications en 300 mots sont à envoyer l’adresse suivante : colloque.eca2022@gmail.com
Les frais de transport et d’hébergement seront à la charge des participants.
Les frais de participation (comprenant les pauses-café et pauses-déjeuner) sont fixés à 30 000 francs CFA pour les doctorants et 50 000 francs CFA pour les enseignants- chercheurs et chercheurs. 
Les langues de travail sont le français et l’anglais.
 
CALENDRIER
17 janvier 2022 : Diffusion de l’appel à communications
15 avril 2022 : Rediffusion de l’appel
10 juillet 2022 : Date limite de réception des propositions de communication
15 août 2022 : Réponse aux participants 
10 octobre 2022 : Programme préliminaire du colloque
25 octobre 2022 : Réception des textes des communications retenues
27 février 2023 : Retour des articles corrigés
Mars 2023 : Publication des actes du colloque
 
Les informations relatives à l’organisation pratiques du colloque seront envoyées à ceux dont les propositions auront été retenues. Les organisateurs pourront communiquer des adresses de structures afin de faciliter l’hébergement qui reste à leur charge.
 
Porteurs du projet :
Pr BAZIE Isaac, Laboratoire des Afriques Innovantes (LAfI), Université du Québec à Montréal, Montréal, Canada ; 
Pr Mahougnon KAKPO, Laboratoire d’Etudes Africaines et de Recherche sur le Fa (LAREFA), Université d’Abomey-Calavi, Bénin ; 
Pr N’GORAN David, Laboratoire des Littératures et Écritures des Civilisations (LLITEC), Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, Abidjan, Côte d’Ivoire ;
Dr GANOU Souleymane, Laboratoire Littératures, Arts, Espaces et Sociétés (LLAES), Université Joseph Ki-Zerbo, Ouagadougou, Burkina Faso ;
Dr SANOU Fatou Ghislaine, Laboratoire Littératures, Arts, Espaces et Sociétés (LLAES), Université Joseph Ki-Zerbo, Ouagadougou, Burkina Faso.
 
COMITE SCIENTIFIQUE  
ADOM Marie-Clémence, PT, Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, Abidjan, Côte d’Ivoire
AMANGOUA Atcha Philip, PT, Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, Abidjan, Côte d’Ivoire
COULIBALY Adama, PT, Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, Abidjan, Côte d’Ivoire
DAKOUO Yves, PT, Université Joseph Ki-Zerbo, Ouagadougou, Burkina Faso
DAOUDA ISSA Abdoul Aziz, PT, Université Abdou Moumouni, Niamey, Niger
GARNIER Xavier, Professeur des Universités, Université Paris III Sorbonne nouvelle, France
GBENOUGA Dossou Martin, PT, Université de Lomé, Togo
GRASSIN Jean-Marie, Professeur Émérite, Université de Limoges, France
KAKPO Mahougnon, PT, Université Abomey-Calavi, Bénin
KAOUM Boulama, PT, Université Abdou Moumouni, Niamey, Niger
KONANDRI Virginie, PT, Université Félix Houphouët Boigny de Cocody, Abidjan : Côte d’Ivoire
MANDE Hamadou, MC, Université Joseph Ki-Zerbo, Ouagadougou, Burkina Faso
OUÉDRAOGO Albert, PT, Université Joseph Ki-Zerbo, Ouagadougou, Burkina Faso
PARÉ Joseph, PT, Université Joseph Ki-Zerbo, Ouagadougou, Burkina Faso
SANOU Salaka, PT, Université Joseph Ki-Zerbo, Ouagadougou, Burkina Faso
SARE-MARE Honorine, MC, Université Joseph Ki-Zerbo, Ouagadougou, Burkina Faso
TIAHO Lamoussa, MC, Université Joseph Ki-Zerbo, Ouagadougou, Burkina Faso
TANDINA Ousmane, PT, Université Abdou Moumouni, Niamey, Niger
TCHASSIM Koutchoukalo Marcelle, PT, Université de Lomé, Togo
TONDA Joseph, PT, Université Oumar Bongo, Libreville, Gabon
TRO Déo Roger, PT, Université Alassane Ouattara, Bouaké, Côte d’Ivoire
ZIGUI Koléa, PT, Université Alassane Ouattara, Bouaké, Côte d’Ivoire
KABORE-KONKOBO Madeleine, DR, Institut des Sciences des Sociétés – CNRST, Ouagadougou, Burkina Faso 
KOURAOGO Patrice, Maitre de recherche, Institut des Sciences des Sociétés, CNRST, Ouagadougou, Burkina Faso
OUORO Justin, PT, Université Joseph Ki-Zerbo, Ouagadougou, Burkina Faso
PALM-SANOU Valentine, MC, Université Joseph Ki-Zerbo, Ouagadougou, Burkina Faso
SISSAO Alain Joseph, DR, Institut des Sciences des Sociétés – CNRST, Ouagadougou, Burkina Faso 
DEVESA Jean Michel, PT, Université de Limoges, France 
OUATTARA Vincent, PT, Université Norbert Zongo, Koudougou, Burkina Faso
 
COMITE D’ORGANISATION 
BASSANÉ Ernest, Maitre de conférences, (LLAES), Université Norbert Zongo (Burkina Faso)
BAZIÉ Isaac, Département d’études littéraires, Université du Québec à Montréal, Canada
FAHO Tétuan, Assistant, Université de Dédougou, Burkina Faso 
GANOU Souleymane, Maitre de Conférences, (LLAES), Université Joseph KI-ZERBO (Burkina Faso)
KABORE-KONKOBO Madeleine, DR, Institut des Sciences des Sociétés – CNRST, Ouagadougou, Burkina Faso 
MANDÉ Hamadou, Maitre de conférences, (LLAES), Université Joseph KI-ZERBO (Burkina Faso)
N’GORAN David, PT, Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, Abidjan, Côte d’Ivoire
OUALLY Germain, Maitre-assistant, (LLAES), Université Norbert Zongo, (Burkina Faso)
SANOU Fatou Ghislaine, Maitre-assistante, (LLAES), Université Joseph KI-ZERBO (Burkina Faso)
SANOU Salaka, Professeur titulaire, (LLAES), Université Joseph KI-ZERBO (Burkina Faso)
TIAHO Lamoussa, Maitre de conférences, (LLAES), Université Joseph KI-ZERBO (Burkina Faso)
Dr BELEMYEGRÉ Nelly, Assistante, Université Joseph KI-ZERBO (Burkina Faso)
Dr LOUARI Dieudonné, Maitre-assistant, Université Nazi Boni (Burkina Faso)
Dr NIKIÉMA Kader, Université Joseph KI-ZERBO (Burkina Faso)
Dr NOMBRÉ Fatimata, Assistante, Université Joseph KI-ZERBO (Burkina Faso)
Dr OUEDRAOGO Ousséni, Université Joseph KI-ZERBO (Burkina Faso)
Dr KABORE Rasmata, Université Joseph KI-ZERBO (Burkina Faso) 
Dr GARANE-KY Chantale, Assistante, Université de Fada N’Gourma (Burkina Faso)
THIOMBIANO Elisabeth, Université Joseph KI-ZERBO (Burkina Faso) 
KOHOUN Lanssa Moïse, Université Joseph KI-ZERBO (Burkina Faso)
KONATE Djébel, Université Joseph KI-ZERBO (Burkina Faso)
SOURA Yaya, Université Joseph KI-ZERBO (Burkina Faso)