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Éthiopiques n° 104 :

Éthiopiques n° 104 : "Société et environnement"

Publié le par Université de Lausanne (Source : cheick Sakho)

Éthiopiques n° 104 « Société et environnement »

C’est aujourd’hui un impératif vital que soit prise en charge la problématique de l’environnement, laquelle connaît un regain d’actualité et de lisibilité du fait de l’intérêt croissant que lui portent l’opinion publique et, par conséquent les décideurs. Car, on assiste à un véritable « chamboulement » des saisons et à une exacerbation des conséquences pour les hommes, les animaux, la flore : incendies gigantesques en Californie, en Amazonie et en Australie, ouragans dans la Caraïbe et le Sud des U. S. A, tsunamis en Indonésie et au Japon, sécheresse dans le Sahel, inondations en Europe… Presque partout, on assiste à des phénomènes apocalyptiques. Ainsi, tout à fait logiquement, les questions environnementales se sont partout imposées dans le débat public et les agendas politiques.

Désormais, et pour la première fois dans la grande histoire de l’humanité, l’apocalypse n’apparaît plus comme un mythe biblique, mais comme un à-venir plus que probable si les humains ne se ressaisissent pas. Subitement, la planète tout entière, comme un navire qui sombre en pleine tempête, est prise de panique, et les contre - coups qu’envoie la Nature fusent de toutes parts. On assiste ainsi à une prise de conscience généralisée, malgré une certaine mouvance climato-sceptique dont le président Donald Trump constitue le symbole achevé. Et,  devant l’impuissance des scientifiques qui ont fini d’établir la gravité des périls en tous genres, de nouvelles dynamiques écologistes se mettent en place et sont portées par des personnalités inédites ; comme la jeune Suédoise Greta Thunberg, pour pousser les sociétés à changer de cap dans leur rapport à la Nature, à l’environnement.

L’écologie (du grec oikos, c’est-à-dire ce qui, au sens propre, concerne l’habitat, et plus précisément les rapports entre l’être vivant et le milieu dans lequel il vit) semble constituer aujourd’hui un incontournable ??? de la recherche en sciences humaines, faisant directement écho à un ensemble de préoccupations collectives qui animent la vie sociale, politique et médiatique.

Les questionnements écologiques cherchent à parcourir en son entier la zone de contact entre nature et société dans toutes ses dimensions, car l’humain, la molécule, le gène, un organe, une quantité d’énergie, un milieu, une planète, une étoile... ne sont pas isolés. Ils sont environnés, imbriqués, ce qui nécessite des relations, des liens, et engendre des interconnexions, des réseaux, des interdépendances. Le concept d’environnement et l’existence de ces liens sont à interroger au sens des différentes disciplines et à propos des différentes déclinaisons possibles de ce terme d’environnement.

Ces questionnements sont rendus encore plus cruciaux du fait du caractère planétaire des bouleversements écologiques consécutifs au poids des populations humaines (et de leurs activités) sur les phénomènes géophysiques.

La recherche de profit n’a ni limite ni complexe. La marchandisation touche les biens communs du sol et du sous-sol, et provoque de nombreux affrontements. Les impacts sociaux et environnementaux provoqués par ces bouleversements sont multiples et profonds. L’accélération de l’exploitation prédatrice des ressources naturelles a suscité l’apparition de conflits entre les communautés locales et des sociétés multinationales.

Dans le cadre de la réaction aux coups portés à la Nature et à leurs conséquences, une réelle volonté de changer les mentalités et les pratiques humaines, constitue également un pertinent indicateur sur le déficit de pensée qui devait éclairer les actions entreprises pour la sauvegarde de notre environnement. En effet, c’est souvent une perspective utilitariste qui fonde les pensées, même lorsqu’il s’agit des générations futures. L’humanité semble ne pas être en mesure de se poser les bonnes questions. Elle ne se pose la question du péril qu’à partir de son propre point de vue et jamais à partir de la Nature elle-même. Pourtant, dès l’Antiquité, des penseurs comme les Stoïciens, en parlant de macrocosme et d’officium pour chaque agent dans la nature, avaient bien posé les jalons d’une réflexion qui décentre l’homme et qui fait de celui-ci l’étalon de mesure du réel existant.

Mais le changement global des écosystèmes est aussi un phénomène diversifié, non seulement parce qu’il affecte de façon très différente, par ses effets sur leur milieu de vie, les populations de l’ensemble du globe, mais tout autant parce que celles-ci y ont très inégalement contribué et ne peuvent en et y répondre de la même façon. Il faut prendre en compte également le fait que ces environnements ou les représentations qui en sont faites évoluent en fonction des valeurs sociétales, des savoirs ancestraux et profanes, des découvertes scientifiques, des technologies, et que l’urgence environnementale oblige à sortir des sentiers battus et à des remises en question.

Ce numéro d’Éthiopiques a pour ambition d’offrir un espace de réflexion et de discussion pluridisciplinaire sur les enjeux des problématiques écologiques. L’appréhension des questions liées  à la thématique environnement et société   exige en effet l’apport de toutes les sciences humaines et sociales – philosophie, histoire, sociologie, économie – ainsi que l’analyse des ressources  de la fiction et de l’art.

Dès lors, l’enjeu majeur dans la quête ou la reconquête d’un environnement réconcilié avec les humains, doit être la refondation de nos rapports avec celui-ci, ce qui passe nécessairement par une prise en charge de nombreuses questions existentielles.

Axes d’analyse philosophique

1. Qu’est-ce que la nature et qu’est-ce que l’environnement ?

2. Quelle est l’histoire de leur évolution ?

3. Qu’en est-il des interactions en leur sein ?

4. Quels sont le rôle, la place et la responsabilité des humains dans l’évolution de la vie ?

5. Quel est le sens de l’emprise de l’humain sur la nature et sur son environnement ?

6. Quelles sont les stratégies à mettre en place pour réconcilier l’humain et son environnement ?

7. Quel futur peut-on envisager pour notre planète ?

8. Comment repenser notre rapport à la Nature, à l’environnement ?

Axes d’analyse littéraire

1. Quelle est la place que la  problématique environnementale occupe dans la fiction et l’art contemporains ? quelle conscience écologique s’y fait - elle jour ?

2. Comment la relation à l'environnement informe-t-elle le contenu, l'esthétique ou l'interprétation du texte littéraire ou de l’œuvre artistique ?

3. Quel est l’impact que la sensibilité écologique a sur l’imagination littéraire et artistique, et sur les nouveaux liens que celle-ci instaure, dans les représentations individuelles et collectives, avec  « la nature » et « l’environnement » ?

4. En quoi la défense de la nature dans la littérature traduit-elle l’esprit de la démarche écopoétique ? Quels sont les moyens formels employés pour mettre en récit ou en art ces problématiques, et quelle est, en général,  la spécificité littéraire ou artistique de cette tendance culturelle ?

5. Comment les auteurs et les artistes représentent et problématisent-ils l’attachement de l’imagination à un lieu originaire et l’évolution des interactions avec ce lieu?  

6. Comment se créent de nouveaux imaginaires de la contamination chimique, de la pollution atmosphérique et maritime, de la présence invasive des déchets ?

7. L’urgence des thèmes écologistes ainsi que leur universalisme ont engendré des œuvres littéraires et artistiques impliquées dans un changement des imaginaires qui se mue en une forme de lutte politique visant à peser sur l’histoire. De quelle manière la dimension globale de la problématique écologique participe-t-elle à l’édification de cette nouvelle forme romanesque ?

8. Quelles sont  les différentes stratégies que les auteurs mettent en place pour que leurs œuvres aient  un impact politique et social? Quelle idée de littérature en découle-t-elle ?

9. Comment les enjeux identitaires, politiques et socioéconomiques, que les œuvres littéraires et artistiques postcoloniales développent prioritairement, se trouvent  associés aux questions écologiques ? En particulier ces œuvres ancrées dans les changements climatiques (anciens ou récents), leur analyse du présent et leur portée politique, explicite ou plus indirecte. 

10. Par quels moyens stylistiques, narratifs et conceptuels peut-on donc s’extraire du point de vue strictement humain, pour donner voix à d’autres éléments de la nature sur l’évolution des écosystèmes ?

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Protocole de rédaction

Veuillez rédiger votre article en respectant scrupuleusement le protocole de rédaction suivant.

1. Présentation du manuscrit

Le texte doit être lisible et uniforme dans la présentation, écrit en format Word, interligne 1,5, en police Time New Roman 12, et comporter entre 25000 et 30000 maximum, espaces compris. Le texte doit être entièrement paginé en bas au centre. Utiliser l’option pagination automatique ; il doit aussi être entièrement justifié, y compris les notes en bas de page. Sur la première page, ne mettre que le nom et le-s prnom-s, votre institution d’attache, le titre de l’article, un résumé de 5 à 10 lignes maximum et 5 mots-clés, et une brève notice biobibliographique..  Pour les besoins de l’anonymat en vue de l’évaluation de l’article, le texte commencera à la 2e page, précédé du titre. Le manuscrit ne doit pas avoir plus de 4 titres et intertitres. Les mettre en gras. Si le texte comporte des photos ou tout autre illustration graphique, les insérer en haute résolution ou les envoyer dans un fichier image à part en les numérotant par ordre croissant (photo 1, photo 2 ; illustration 1, illustration 2, etc.). Mettre le nom complet d’une association, d’un organisme ou d’une institution à la première notation, suivie de son acronyme entre parenthèses. Utiliser ensuite uniquement l’acronyme aux occurrences suivantes. Exemple : l’Association des Ecrivains du Sénégal (AES).

2. Insertion des citations

a) Mettre toutes les citations de plus de 4 lignes en retrait d’1cm à gauche et à droite, sans interligne et sans guillemets. Utiliser l’option automatique de réduction des marges pour cela. Mettre ensuite entre parenthèses à la fin de la citation le nom de l’auteur, l’année de publication du texte et la page de l’extrait (exemple : Senghor, 1948, p.18).

b) Toutes les autres citations de moins de 4 lignes doivent être directement insérées entre guillemets dans le texte et suivies, entre parenthèses, du nom de l’auteur, de l’année de publication du texte, de la page de l’extrait (exemple : Kesteloot, 2006, p.32).

Les références complètes des textes et des articles cités seront mises dans la bibliographie finale.

c) Mettre toujours la ponctuation (points, virgules, points-virgules) après la parenthèse, l’appel de note ou le guillemet fermant. Ne pas laisser de guillemet orphelin en fin de ligne. Utiliser pour cela l’option « espace insécable ».  

3. Notes de bas de page, bibliographie et webographie

a) Ne mettre en notes en bas de page que les notes explicatives (précisions de l’auteur de l’article, extensions d’une définition théorique, extraits d’entrevues, extraits supplémentaires, etc.). Éviter de mettre en notes en bas de page des mentions comme « Ibid + page », une simple référence à un livre, etc. Utiliser le système automatique d’appel de notes suivies et de traitement de texte.

b) Mettre en fin d’article la bibliographie finale composée de la liste des ouvrages et articles uniquement cités, avec leurs références complètes. Mettre en italique les ouvrages et les titres de revues et autres périodiques, et mettre entre guillemets les articles ou entretiens selon les modèles suivants :

SENGHOR Léopold Sédar, Œuvre poétique, Paris, Seuil, 2006 [1990].

GADJIGO Samba et NIANG Sada (dir.), Présence francophone, n°71 « Ousmane Sembène cinéaste », 2008.  

SEMUJANGA Josias, « La mémoire transculturelle comme fondement du sujet africain chez Mudimbe et Ngal », Tangence, n°75, 2004, pp.15-39. 

DIOUF Mbaye, « La philosophie senghorienne du dialogue interreligieux », dans Pierre Halen et Florence Paravy (dir.), Littératures africaines et spiritualité, Bordeaux, Presses Universitaires de Bordeaux, coll. « Littératures des Afriques » 2, p.181-198, 2016.  

c) Dans le cas d’une référence à un site Internet,  prière d’indiquer entre crochets le lien URL complet et la dernière date de consultation. Mettre une webographie complète à la suite de la bibliographie finale.

Exemple :http://ethiopiques.refer.sn/spip.php?article8 [consulté le 25 juillet 2019].

Pour toute question, s’adresser à : senghorf@orange.sn

NB : Tout texte non conforme à ce protocole sera retourné à son auteur