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Du texte à l'écran. Adaptation et transposition des œuvres littéraires d’expression française vers d’autres médias (Intercâmbio nº 13)

Du texte à l'écran. Adaptation et transposition des œuvres littéraires d’expression française vers d’autres médias (Intercâmbio nº 13)

Publié le par Université de Lausanne (Source : José Almeida)

Intercâmbio nº 13, 2º série – 2020

Du texte à l'écran

Adaptation et transposition des œuvres littéraires d’expression française vers d’autres médias

 

La transposition des œuvres littéraires – notamment d’expression française – dans de nouveaux supports a gagné depuis les années 1980 un nouvel éclairage théorique et critique à la faveur de l’émergence de l’approche intermédiale, laquelle fait converger l’interaction des différents médias mobilisés dans l’élaboration et réélaboration d’une œuvre (Müller, 2000). En effet, l’étude des transpositions artistiques engage, au-delà de la simple adaptation, des phénomènes intermédiaux complexes de combinaison et de référence qui dépassent et enrichissent la perspective intertextuelle qui avait précédemment marqué les études littéraires (Rajewsky, 2005).   

Le cadre de l’intermédialité permet, en effet, de mettre en exergue l’étude de certaines formes médiatiques installées ou émergentes (Gaudreault & Marion, 2004) dans le domaine artistique, telles que le cinéma, la télévision, la web-série, les bandes-annonces, l’album numérique, les micro-récits publicitaires, voire le roman graphique ou certaines manifestations théâtrales de rue, etc., susceptibles de tisser des rapports intersémiotiques complexes avec le texte littéraire original dans son format et support conventionnel.  

Qui plus est, la concurrence de médias et de supports de reproduction de la réalité, techniquement plus performants et immédiats (audiovisuel, numérique, 3D, virtuel), lesquels misent souvent explicitement sur un rendu hyper-réel (Baudrillard, 1997), notamment par le biais d’effets spéciaux, du recours à la téléréalité ou encore à la fidélisation sérielle sur plate-forme digitale, n’est certainement pas venue évacuer, mais a en tous cas fini par relativiser et problématiser le rôle et la part du texte littéraire dans la représentation, en procurant un accès compétitif et immédiat au réel.

 Si l’adaptation permet souvent de « rentabiliser » commercialement un écrit, elle le fait surtout (re)vivre, et lui procure une portée nouvelle et inattendue. Elle est en elle-même artistique en ce qu’elle requiert un processus et une maîtrise doubles : appréhender l’œuvre littéraire dont elle s’inspire, tout comme la forme médiatique propre, avec sa dynamique spécifique, qu’elle assume du film à l’opéra rock en passant par la bande dessinée.

Aussi, la transposition intermédiale de l’œuvre littéraire devient-elle toujours quelque part réécriture différée, avec risque de mésinterprétation, voire de réaction conflictuelle de l’auteur (et du spectateur) de l’œuvre originale avec l’adaptation, d’autant plus que l’adaptation dans d’autres médias et supports contraint à l’adoption de nouveaux codes dans un format narratif parfois aux règles distinctes. Toutefois, adapter à, ou transposer vers un autre médium finit également par montrer un autre versant de l’actualité et de la contemporanéité de l’œuvre ; non pas un déjà lu, mais un inaperçu, ou un impensé du texte littéraire original.

Aussi, l’adaptation permet-elle l’adhésion de nouveaux lecteurs, ou des lecteurs renouvelés dans leur pratique lectrice, dans un contexte marqué par la supériorité et de l’ubiquité technologiques audiovisuelles et numériques, mais aussi, quelque part, par le rapport renouvelé et éminemment « relationnel » que la fiction noue avec le réel et les       « objets thématiques » (Viart, 2019).

Il importera donc de se pencher sur les questions multiples suscitées aujourd’hui par l’adaptation, et son impact, des œuvres littéraires d’expression française, plus spécifiquement impliquant des corpus moins étudiés, moins investis, plus ou moins récents, mais encore retenus pour cette approche intermédiale, à partir des axes d’approche suivants :

  • Adaptation : impact sur l’œuvre ;
  • Adaptation : impact sur la (re)lecture ;
  • Adaptation : impact sur le récit, les codes et la transposition du réel ;
  • Adaptation et concurrence / coexistence de médias.

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Nous vous prions de bien vouloir nous faire parvenir vos propositions (250 mots maximum) accompagnées d’une brève notice biobibliographique (10 lignes maximum) jusqu’au 15 juillet 2020 au courriel suivant intercambio@letras.up.pt

Les propositions retenues feront l’objet d’un envoi de l’article définitif jusqu’au 31 octobre 2020 dans le cadre de consignes et d’un protocole de rédaction que nous vous transmettrons, à observer scrupuleusement en cas de réponse positive du comité scientifique.

Nous vous invitons à découvrir notre revue sur :

https://ler.letras.up.pt/site/default.aspx?qry=id05id1184&sum=sim

Langues de rédaction : français et portugais.

Éditeurs du nº 13 :

Ana Paula Coutinho, Maria de Fátima Outeirinho et

José Domingues de Almeida

Directeur de la revue : José Domingues de Almeida

NB : une rubrique Autres papiers accueille des articles inédits touchant les Études Françaises et Francophones en dehors de la thématique proposée dans ce numéro précis.