Actualité
Appels à contributions

"De Pékin à Shanghai", troisième numéro des Cahiers Albert Londres

Publié le par Université de Lausanne (Source : Johanna Cappi)

« De Pékin à Shanghai », troisième numéro des Cahiers Albert Londres

Les Cahiers Albert Londres est une revue d’écrivain vouée à diffuser les recherches actuelles sur Albert Londres et le grand reportage. Chaque numéro est articulé autour d'un thème lié aux parcours d’Albert Londres (1884-1932) et des lauréats du Prix Albert Londres (1932-2021), ainsi qu’à l'histoire et aux problématiques du grand reportage, de ses liens avec la presse, la littérature, le cinéma et l’audiovisuel ou les formes plus contemporaines du journalisme. 

Le troisième numéro des Cahiers Albert Londres, « De Pékin à Shanghai », souhaite raviver les parcours chinois de Londres et de ses successeurs. Le dossier s’agence principalement autour de deux périodes qui pourront être observées en miroir. Premièrement, celle de la parution du reportage intitulé « La République chinoise, empire de l’anarchie » dans les pages du quotidien Excelsior de mai à juin 1922. Entre 1921 et 1922, l’envoyé spécial s’intéresse aux grands problèmes du Pacifique et de l’Extrême-Orient. Chronologiquement, l’enquête chinoise suit la parution du reportage sur le Japon. Accompagné d’un traducteur, Albert Londres parcourt la Chine de 1922, du nord au sud, en proie aux chefs militaires, des seigneurs de guerre qui se disputent son territoire. Il s’entretient avec des diplomates et il rencontre des responsables politiques dont Joseph de Fleuriau, le Ministre plénipotentiaire à l’ambassade de France en Chine, André d’Hornon, Conseiller de la présidence chinoise, le docteur Yen, le Ministre des affaires étrangères en Chine et Président du Conseil, mais aussi Tsan Tso-Lin (sic) ou Zhang Zuolin, le Gouverneur militaire du Fengtian, en province Mandchoue — qui contrôle le nord de la Chine et compose à la fois avec la République socialiste fédérative soviétique de Russie (les Bolcheviks) et avec les factions de l’armée japonaise —, et enfin Sin-Che-Tchang (sic) ou Su-Che-Tchang, alors Président de la « République chinoise ». Aux intrigues de conquêtes politiques, Albert Londres tresse divers sujets socio-culturels. Le reportage évoque le cosmopolitisme des années folles, l’élan des empires économiques, des banques ou du milieu de la presse à Pékin, de la vie des casinos shanghaïens, mais également de la Pègre et de ses trafics parallèles. En 1923, le reportage est réécrit dans une version inédite, augmentée, et publié sous le titre La Chine en folie (Choses vues) dans Les Œuvres libres, recueil littéraire mensuel, puis, Albin Michel l’édite en volume, sous ce même titre, en 1925, dans sa récente collection « Les Grands Reportages ». 

Le second parcours chinois, Albert Londres le réalise en 1932, année marquée par sa disparition dans l’incendie du Georges-Phillipar au mois de mai, au large d’Aden. Installé au Palace Hôtel de Shanghai en janvier 1932 pour mener une enquête dont le sujet demeure incertain, le grand reporter au Journal est confronté à l’invasion japonaise de la Mandchourie dont il couvre les événements. Télégraphiant au rythme d’un article par jour, le série paraît à la Une, de janvier à mars. Le grand reporter témoigne par de nombreuses visions de guerre qui pourront être étudiées en relation avec d’autres reportages : par exemple, les mouvements de panique dans les rues cosmopolites de Shanghai, les défilés des troupes japonaises et de l’arsenal militaire, la fuite des étrangers, les exodes vers le fleuve, l’instauration du couvre-feu et la présence des snipers, Chapeï bombardé puis occupé, le débarquement des soldats américains et français, la situation des Européens en Chine ou l’agitation dans un temple transformé en hôpital pour civils. 

D’une autre manière, de la presse écrite à l’écran, le troisième numéro des Cahiers Albert Londres souhaite aborder les parcours et témoignages chinois des enquêtrices, des enquêteurs et des reporters contemporain(e)s d’Albert Londres ou qui lui succèdent, notamment les récipiendaires du Prix Albert Londres, mais pas seulement. A titre indicatif, nous pensons, entre autres, à Stéphane Passet, Jean Rodes, Andrée Viollis, Ella Maillart, Peter Fleming, Joris Ivens, Lucien Bodard, Armand Gatti, Chris Marker, Jacques Jacquet-Francillon, Bernard Brizay, François Debré, Caroline Puel, François Hauter, Philippe Rochot, Serge Michel, Sylvain Louvet etc. 

Quelques pistes d’études non exhaustives :

Analyse et étude critique des reportages chinois d’Albert Londres, de leurs publications dans la presse, de leurs rééditions en volume ou sous la forme de bandes dessinées etc. 

Analyse et étude critique des reportages chinois des contemporains d’Albert Londres et/ou de ses successeurs, des récipiendaires du Prix Albert Londres, publiés dans la presse, édités en volume ou diffusés à l’écran. 

Les coulisses des enquêtes menées en Chine (XXe & XXIe siècles) : études d’archives, des carnets de notes, des correspondances, des photographies de reportage etc. 

Le traitement de l’invasion japonaise de la Mandchourie et de la guerre de Shanghai (1931-1932), des seigneurs de guerres, des trafics de drogues, de la seconde guerre sino-japonaise (1937-1945) ou de la guerre civile en Chine par le reportage. 

Les imaginaires sociaux et les représentations de la Chine et des Chinois dans le reportage (ou d’autres genres journalistiques), en littérature, au cinéma ou dans d’autres arts.

Autres enquêtes de fond traitant de la politique et de la diplomatie franco-chinoises (XXe & XXIe siècles).

Le traitement des oppositions politiques et des répressions en Chine au travers du reportage.

Analyse et étude d’enquêtes sur la situation des Ouïghours. 

Le traitement de l’actualité et des événements politiques dans les journaux et les revues francophones en Chine.

Interview et portrait de reporters, écrivains ou scientifiques spécialistes de la Chine. 

*

Toute proposition en lien avec ces sujets sera étudiée par le comité de rédaction de la revue. Les Cahiers Albert Londressont édités en collaboration avec l’Association du Prix Albert Londres et avec le soutien de la Scam-Paris (Société civile des auteurs multimédias).

CONTRIBUTIONS

Envoi des propositions jusqu’au 15 août 2021 (un titre, un résumé de 500 mots comprenant l’axe, les angles envisagés et accompagné d’une courte notice biobibliographique) conjointement aux adresses suivantes : cahiers.albert.londres@gmail.com ; cahiers.albert-londres@outlook.fr 

Réponse aux autrices et aux auteurs à partir du 1er septembre 2021.

Remise d’une première version de l’article le 1er décembre 2021. Les articles publiés dans la revue peuvent être de taille variable, entre 15 000 et 35 000 signes : notes et espaces compris.