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"D’une gêne persistante à l’égard du terme autofiction : d’une légende intime", par Mari-Mai Corbel (Diakritik.com)

Publié le par Université de Lausanne

"D’une gêne persistante à l’égard du terme « autofiction » : d’une légende intime",

par Mari-Mai Corbel

(mis en ligne le 17 décembre 2019 sur Diakritik.com)

 

"Autofiction est un néologisme qui me séduisit. Il sentait le structuralisme, l’art contemporain, et puis les auteurs qui me marquaient écrivaient dans cette veine, disait-on. Mais, quelque chose me heurtait. Si j’appréciais que s’avouât la difficulté de se dire sans s’imaginer ou s’inventer – si, mieux, flottait l’idée qu’une vérité de soi eût la qualité d’un fantasme ou d’un fantôme, le mot « autofiction » ramenait l’intime à du fictif créé ex-nihilo.

C’est Serge Doubrovsky auteur et critique littéraire qui crée le terme en 1977 pour son roman à paraître, Fils, dans le quatrième de couverture. Il se trouve que ce titre fut donné à la publication, pour remplacer un premier, « Monstre ». Comme si ce monstre apparu dans l’écriture en se faisant publier rentrait dans le rang familial reprendre sa place de fils ; il me semble que le terme « autofiction » allait de façon analogue faire revendiquer à la littérature ses droits sur un genre soupçonné de fuguer, autant dire d’asociabilité, d’anormalité. Mais que recouvre donc ce soupçon ? […]"

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