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Stéréotypes et clichés (Craiova, Roumanie, en ligne)

Stéréotypes et clichés (Craiova, Roumanie, en ligne)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Alice Ionescu)

Colloque international 

Stéréotypes et clichés,

Faculté des Lettres, Université de Craiova, Roumanie, du 28 au 29 septembre 2021

 

Les Français sont les gastronomes de l’amour. Les Anglais les exécutants. (Pierre Daninos)

Le phénomène de stéréotypie a fait l’objet de nombreuses études dans divers domaines et sousdomaines : anthropologie, psychologie, sociologie, linguistique, littérature, ou encore philosophie du langage, sémiologie, sociolinguistique ou didactique des langues. Son intérêt n’est pas pour autant moins actuel, en langue et en société. Les changements sociétaux dus au passage à l’économie digitale et au marché global, les diverses adaptations auxquelles la pandémie de Covid-19 nous a obligés ont généré de nouveaux stéréotypes de pensée et de langue. Les clichés ne perdent pas non plus leur actualité, même si plusieurs voix les remettent en question.

Définis par Charlotte Schapira (1999) comme des moules de pensées, des moules stylistiques et des moules lexicaux qui, consciemment ou inconsciemment, forment notre mentalité et façonnent notre usage de la langue, les stéréotypes renvoient à toute une série de croyances, convictions, idées reçues, préjugés, superstitions, etc. fixés dans la langue et exprimés par des structures que l’on repère telles quelles (notamment des expressions toutes faites) et qu’on ne peut pas modifier. De pensée ou de langue, les stéréotypes renvoient à tout ce qui semble être fixe dans une langue, mais en même temps expressif et imagé. C’est pourquoi on les traite en tandem avec les clichés, ces segments discursifs qui ont d’abord constitué des figures de style (généralement des comparaisons ou des métaphores) ou de rhétorique (des analogies). La condition est qu’ils soient assez frappants pour justifier une grande fréquence d’emploi dans différents types de discours.

Mais, répétée sans cesse, la figure de style s’use et sa valeur stylistique s’affaiblit ou se perd même, ce qui entraîne la lexicalisation d’une expression (par la perte de son expressivité), voire même sa grammaticalisation (par la suppression de son indépendance sémantique et syntaxique). Dans ce cas, on la range parmi les phraséologismes (collocations, locutions, expressions, phrases toutes faites, parémies, etc.).

Comme les stéréotypes et les clichés sont propres à une langue-culture, leur transfert dans une autre langue culture ne peut pas se faire mot-à-mot, surtout à cause de leur sens métaphorique, de leur caractère figé et de leur structure syntaxique, sémantique et/ou prosodique particulière. En fait, on doit leur trouver un équivalent approprié ou bien les « adapter », dans un effort de surmonter leur caractère «intraduisible».

Dans l’espace littéraire, les tensions générées par l’« ambivalence » (Amossy, Herschberg- Pierrot, Stéréotypes et clichés, 1997) du stéréotype se développent et/ou s’affrontent dans l’interaction des diverses actualisations du concept. Quels que soient les plans sur lesquels ils se situent – « linguistique », « thématico-narratif », « idéologique » (J.-L. Dufays, Stéréotypie et littérature. L’inéluctable va-et-vient, 1994) –, les stéréotypes demeurent un centre d’intérêt majeur pour les auteurs de fiction ou pour les critiques, qui soit les mettent « à mal » (Alain Goulet, Le Stéréotype : crise et transformation, 1994), soit en exhibent la dimension positive et/ou les potentialités créatives. Les théoriciens de la lecture étudient la manière dont les stéréotypes contribuent à l’affirmation des modes de réception (J.-L. Dufays, Stéréotype et lecture, 1994). Le stéréotype est également un élément important dans l’imagerie sociale, car l’image de l’Autre est reflétée dans la façon de nous rapporter à l’Étranger.

En didactique des langues, l’exploitation des stéréotypes (expressions idiomatiques, parémies, phraséologismes et autres structures figées) repose sur des principes de nature psycholinguistique qui postulent que l’acquisition du lexique n’est pas une simple mémorisation de termes, mais « un processus dynamique au cours duquel les apprenants construisent un réseau de relations d’ordre phonétique, graphique, sémantique, morphologique, syntaxique, encyclopédique ou personnel entre les unités lexicales » (Mª Isabel González Rey, La didactique du français idiomatique, 2007). En effet, pour l’appropriation des structures figées, les apprenants ont d’habitude recours à la langue maternelle, stratégie qui est la source d’interférences et d’incompréhensions mais également une occasion de prendre conscience des différences entre les deux systèmes linguistiques, tant au niveau des structures syntaxiques qu’au niveau de la doxa. Les axes du colloque sont :

1. Stéréotypes et clichés en langue et en discours - Stéréotype linguistique et figement - Stéréotypes lexicaux - Le proverbe – forme de stéréotype culturel - Expressivité des structures stéréotypées - Clichés et prototypes. Clichés intensifs et clichés métaphoriques - Procédés de transfert interculturel des stéréotypes et des clichés - Phraséologie et langues de spécialité 

2. Stéréotypes et clichés en littérature - Écriture et stéréotypes - Lecture et stéréotypes 3. Stéréotypes et didactique des langues-cultures - Phraséodidactique du FLE : modèles, méthodes, stratégies et techniques - Outils didactiques : ressources numériques, dictionnaires, manuels, corpus - Le patrimoine dans le contexte scolaire; stéréotypes et constructions identitaires

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La langue de communication est le français.

Modalités de soumission des propositions Un résumé de 250 mots (accompagné d’une bibliographie indicative ainsi que de 5 mots‐clés), mentionnant l’axe dans lequel se situe votre proposition. Merci de préciser, dans le corps du message, le nom et l’appartenance institutionnelle de l’auteur ou des auteurs, et l’adresse de correspondance. Il est à adresser en fichier attaché .doc à l’adresse suivante : colloquecraiova2021@gmail.com.

La date limite de soumission des propositions de communication est fixée au 15 juin 2021 et les notifications d’acceptation seront transmises début juillet 2021.

Publication des Actes du colloque Les communications retenues par le Comité scientifique du colloque feront l’objet d’un ouvrage en ligne publié sur le site de la Maison d’édition Universitaria de l’Université de Craiova.

COMITÉ D’ORGANISATION

Gautier CREPT, Université de Craiova Marinella COMAN, Université de Craiova Cecilia CONDEI, Université de Craiova Daniela DINCĂ, Université de Craiova Oana Adriana DUȚĂ, Université de Craiova Alice IONESCU, Université de Craiova Monica IOVĂNESCU, Université de Craiova Camelia MANOLESCU, Université de Craiova Mihaela Cecilia POPESCU, Université de Craiova Anda RĂDULESCU, Université de Craiova Valentina RĂDULESCU, Université de Craiova Cristiana TEODORESCU, Université de Craiova Monica TILEA, Université de Craiova COMITÉ SCIENTIFIQUE Liliana ALIC, Université Transilvania de Brașov Georgiana I. BADEA, Université de l’Ouest de Timișoara Dumitra BARON, Université Lucian Blaga, Sibiu Sonia BERBINSKI, Université de Bucarest Mioara CODLEANU, Université Ovidius, Constanţa Muguraș CONSTANTINESCU, Université Ștefan cel Mare, Suceava Lidia COTEA, Université de Bucarest Jean Louis DUFAYS, Université Catholique de Louvain, Belgique Olga GALATANU, Université de Nantes, France Laurent GAUTIER, Université de Bourgogne, France Anca GÂȚĂ, Université Dunărea de Jos, Galați Maria Isabel GONZÁLEZ REY, Université Saint-Jacques de Compostelle, Espagne Nicu PANEA, Université de Craiova Mirela POP, Université Polytechnique de Timișoara Salah MEJRI, Université Paris XIII, France Marina MUREȘANU IONESCU, Université Al.I.Cuza, Iași Simona MODREANU, Université Al.I.Cuza, Iași Cristina PETRAȘ, Université Al.I.Cuza, Iași Elena Brândușa STEICIUC, Université Ștefan cel Mare, Suceava Thomas SZENDE, INALCO Paris, France Monica VLAD, Université Ovidius, Constanţa Rodica ZAFIU, Université de Bucarest.