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30e colloque de l’Association des professeurs de littératures acadienne et québécoise de l’Atlantique (APLAQA)

30e colloque de l’Association des professeurs de littératures acadienne et québécoise de l’Atlantique (APLAQA)

Publié le par Vincent Ferré (Source : Nicole Boudreau et Pénélope Cormier)

23-24 octobre 2020

Diversité individuelle, diversité collective dans les littératures francophones du Canada

            L’affirmation identitaire de l’Acadie, de l’Ontario français et de l’Ouest francophone, en tant que minorités linguistiques francophones au Canada, a connu un moment fort autour de 1970. On a maintes fois examiné l’émergence littéraire de ces espaces, selon laquelle la période d’affirmation identitaire collective des années 1970 est suivie d’une réaction esthétique dans les années 1980. Or, cela laisse les années 1990, justement au moment où l’Association des professeurs de littératures acadienne et québécoise de l’Atlantique (APLAQA) était formée, dans un flou théorique, où il apparaît que l’identité collective de ces littératures franco-canadiennes est à la fois toujours présente, mais plus nécessairement centrale, dans les œuvres. En même temps, en littérature québécoise, l’effet de « décentrement » identitaire (Biron, Dumont et Nardout-Lafarge, 2007) observé depuis quelque temps s’accentue sous l’impulsion de l’apparition de la catégorie des « écritures migrantes » (Nepveu, 1988) et, plus tard, de celle de la littérature anglo-québécoise (Leclerc et Simon, 2005). À cela s’ajoutent les littératures autochtones dont l’essor formidable, ces dernières années, fait éclater avec encore plus de force les frontières identitaires-littéraires (Gatti, 2006; Harel, 2017; Côté et Cyr, 2018).

Nous proposons d’examiner les œuvres francophones de ces espaces littéraires depuis le début des années 1990 selon la perspective d’une diversité multiple, remettant en cause l’unidimensionnalité de la référence collective nationale. En cela, nous suivons la piste des travaux de Pamela Sing (2003, 2013, 2018) qui montrent comment la présence de l’Autre et les diverses formes de métissage permettent d’envisager la diversité dans les littératures francophones du Canada comme enrichissement. Dans le respect des spécificités de chaque groupe, nous souhaitons que le colloque permette d’aborder tous les éléments de diversité de nos littératures nationales, notamment les femmes, les Autochtones, les communautés LGBTQIA2S, les écrivaines et les écrivains issus de l’immigration, les minorités visibles, les minorités religieuses, etc. D’une part, il s’agit d’examiner le rapport entre ces identités issues de la diversité interne et l’identité « nationale » de ces littératures, qu’elle soit québécoise, acadienne, franco-ontarienne ou francophone de l’Ouest : la diversification est-elle nécessairement cassure, fragmentation ou désolidarisation de la référence nationale ? comment les identités multiples cohabitent-elles ? dans quelles circonstances se renforcent-elles ou mènent-elles à l’exclusion ? D’autre part, il s’agit de voir comment ces identités peuvent être envisagées, dans les œuvres, comme diversité individuelle (du personnage, de l’auteur), ou comme diversité collective, se constituant en communautés à l’intérieur des littératures francophones du Canada – ou les transcendant.

Les propositions de communication de 200 à 250 mots, accompagnées d’une courte notice biobibliographique (100 mots), doivent être envoyées aux responsables du colloque pour le 1er février 2020.

Responsables

Textes cités

Biron, Michel, François Dumont et Élizabeth Nardout-Lafarge. Histoire de la littérature québécoise, Montréal, Boréal, 2007.

Côté, Jean-François et Claudine Cyr, dir. La renaissance des cultures autochtones : enjeux et défis de la reconnaissance, Québec, PUL, 2018.

Gatti, Maurizio. Être écrivain amérindien au Québec. Indianité et création littéraire, Montréal, Hurtubise, 2006.

Harel, Simon. Place aux littératures autochtones, Montréal, Mémoire d’encrier, 2017.

Leclerc, Catherine et Sherry Simon. « Zones de contact. Nouveaux regards sur la littérature anglo-québécoise », Voix et images, vol. 30, no 3, 2005, p. 15-29.

Nepveu, Pierre. L’écologie du réel. Mort et naissance de la littérature québécoise contemporaine, Montréal, Boréal, 1988.

Sing, Pamela. « Migrance, sensorium et translocalité chez Ying Chen et Kim Thúy », International Journal of Francophone Studies, vol. 16, no 3, 2013, p. 281-301.

Sing, Pamela. « L’Autre asiatique chez Gabrielle Roy, Marguerite-A. Primeau, J. R. Léveillé et Annie-Claude Thériault », Tangence, no 117, 2018, p. 121-149.

Sing, Pamela. « Production “littéraire” franco-métisse : parlers ancestraux et avatars », Francophonies d’Amérique, no 15, 2003, p. 119-140.