Essai
Nouvelle parution
Christelle Reggiani, Perec et le cinéma

Christelle Reggiani, Perec et le cinéma

Publié le par Simona Sala

Compte-rendu publié dans Acta Fabula (février 2022, vol. 23, n°2) : "Georges Perec & l’impossibilité du cinéma" par Mathilde Zbaeren.

En décembre 1981, dans le dernier entretien qu’il ait accordé, Georges Perec définissait le scénario cinématographique comme un mode spécifique du travail d’écriture – « un autre travail d’écriture ». Deux ans auparavant, son entretien avec Raffaella di Ambra se terminait par l’assertion suivante : « Quant au cinéma, j’ai des projets, mais ce n’est pas mon univers ». Au-delà du paradoxe, voire de l’apparente contradiction – de l’écriture du cinéma à l’exclusion du 7e art hors d’un univers créatif essentiellement littéraire – la considération de ces brefs propos a le mérite de poser comme immédiatement problématique l’hypothèse d’une pertinence proprement poétique du cinéma quant à la pratique d’écriture de Perec.On se propose donc d’éprouver la consistance, s’agissant de cette œuvre, de la notion d’écriture-cinéma – explicitement revendiquée, à propos de La Vie mode d’emploi, par l’auteur lui-même : « J’aime beaucoup les hyperréalistes et mon livre a un côté hyperréaliste. Mais je me crois surtout influencé par le cinéma et sa technique » –, dans la confrontation de l’indéniable présence du cinéma dans les textes, qui reconduit à la cinéphilie passionnée qui caractérisa un temps la vie de l’auteur, et de l’inaboutissement tendanciel, non moins indéniable, des projets cinématographiques régulièrement conçus, en dépit de la co-réalisation, avec Bernard Queysanne, d’Un homme qui dort (1974, prix Jean-Vigo) et de l’écriture du scénario et des dialogues de Série noire (1979) d’Alain Corneau, films sur lesquels il faudra bien entendu revenir.

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On peut lire sur Diakritik.com un article sur cet ouvrage…