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Centenaire de la naissance de Mohammed Dib. D’un désert, l’autre dans l’œuvre de Dib (Alger)

Centenaire de la naissance de Mohammed Dib. D’un désert, l’autre dans l’œuvre de Dib (Alger)

Publié le par Université de Lausanne (Source : H. ARAB/M. K. ASSOUANE)

Université Alger 2

Faculté des Langues étrangères

Département de Français

CENTENAIRE DE NAISSANCE DE L’ECRIVAIN MOHAMMED DIB

Colloque international  

« D’un désert, l’autre dans l’œuvre de Dib »

Alger, 11-12 Avril 2020

                                                                  

 

                                            ARGUMENTAIRE

L’Algérien porte le désert en lui et avec lui. Il est ce désert où non seulement tout indice de remembrance s’évanouit mais où de surcroit tout nouvel élément propre à composer une mémoire échoue à s’implanter.

                                                                  Mohammed Dib, L’Arbre à dires, 1998

 

Si le désert, en littérature comme dans les autres formes artistiques, a pu apparaître souvent comme le marqueur d’une identité nationale pour plusieurs écrivains, il est aujourd’hui thématisé comme le sujet d’un art en devenir. Comme espace ouvert à toutes les imaginations artistiques, le désert occupe intensément l’imaginaire littéraire. D’un temps à l’autre, d’une lecture à l’autre, sa perception se décline ainsi sous des formes aussi singulières que plurielles. Ce lieu à la fois de vacuité désespérante absolue et d’enchantement fascinant déploie la multiplicité ambivalente de ses sens. Lieu de l’effacement et du ressourcement, lieu du silence et de l’écoute, lieu de finitude et d’ouverture, lieu de l’attente suspendue à la promesse, le désert en tant qu’espace d’exception se déploie dans les textes comme espace prospectif d’une écriture et d’une vision particulières car intiment lié à la condition existentielle et ontologique du sujet.

Mohammed Dib, à sa façon, se saisit du désert et l’inscrit, de manière explicite, allusive ou symbolique, aussi bien dans ses romans que dans ses nouvelles et sa poésie. Présent dès la trilogie/Algérie, le désert prend de plus en plus d’importance notamment dans le diptyque Dieu en Barbarie et Le maître de chasse, dans la tétralogie nordique, dans Le désert sans détour, ainsi que dans les nouvelles de Talisman et le recueil de poésie L’Aube Ismaël.  Etendue infinie, le désert dibien est un espace où s’inscrivent, comme sur la page blanche, des signes à décrypter.  Pour l’auteur de L’Arbre à dires, désert et signe sont unis dans une relation de complicité intime. Il écrit : « désert et signe semblent avoir conclu un pacte dès les origines et depuis lors ils agissent de connivence : le désert s’affiche en page blanche qu’une nostalgie du signe consume, et le signe à son tour s’y laisse prendre avec conscience que, jalouse de sa blancheur, cette page l’aspirera, l’avalera en même temps qu’il s’y inscrira, ou guère longtemps après. Et plus du tout de signes, d’écriture. » (L’Arbre à dires p. 37)

Ainsi, la présence récurrente du désert et la variété de ses acceptions, constitue un lieu stratégique de la production du sens dans l’œuvre dibienne. Lorsque s’achève la trilogie/Algérie commence, comme il est admis de le désigner,  le cycle de l’exil, exil tout à la fois physique et mental, qui incite à la réflexion sociologique, philosophique voire mystique. Réflexions qui font se conjoindre « désert de sable » et « désert de neige » en une seule unité signifiante.

L’intention donc de ce colloque est d’interroger les multiplicités scripturaires par lesquelles se manifeste le désert dans l’œuvre polymorphe de Mohammed Dib. Interroger les modalités de sa présence en texte pour faire émerger tous les possibles de significations et de  signifiances. Faire jouer aussi le principe intertextuel / inter-communicatif  ne pourrait qu’éclairer, enrichir et consolider avec plus de précision la spécificité du texte dibien.

De ce point de vue, et  sachant que le désert n’est  pas un simple référent géographique, ne serait-il pas susceptible de circonscrire une pensée, en attente d’une dénomination appropriée  qui se trouverait toute condensée dans le « désert », devenu concept à définir. S’ouvrirait alors une éventuelle théorisation de ce « concept » qu’Edmond Jabès énonce ainsi : «  le désert est bien plus qu’une pratique du silence et de l’écoute. Il est une ouverture éternelle. L’ouverture de toute écriture, celle que l’écrivain a, pour fonction, de présence. Ouverture de toute ouverture. » (Le livre des questions)

À l’image de la polyvalence essentielle du désert, le colloque est ouvert à toute proposition qui s’inscrit dans la production plurielle de sens chez Mohammed Dib.

Les axes du colloque :

Le désert dans l’œuvre de Mohammed Dib : approches historiques, géographiques et anthropologiques. Le désert de Mohammed Dib et le désert des autres écrivains : approches comparatives du motif du désert. Poétique/sémiotique du désert ou le désert comme expérience existentielle et scripturale dans l’œuvre de Mohammed Dib. Polyphonie dans une voix unitive : approche unitaire de l’œuvre de Dib.

*

Les propositions de communication d’une longueur de 300 à 500 mots, ainsi qu’une courte bio-bibliographie sont à envoyer  à l’adresse coll.dibalger2020@gmail.com, et ce avant le 11 novembre 2019. Les notifications d’acceptation seront envoyées aux participants fin septembre.

Coordonnateurs du colloque :

Hacène ARAB & Mohammed Karim Assouane

*

Comité scientifique :

Ismail Abdoun, Université d’Alger 2

Christiane Chaulet Achour,  Université Cergy Pantoise

Zineb Ali Benali

Saleha Amokrane, Université d’Alger 2

Amina Bekkat, Université de Blida

Souad Benali, Université d’Alger 2

Sabiha Benmansour, Université de Tlemcen,

Zoulikha Bensafi, Université d’Alger 2

Afifa Bererhi, Université d’Alger 2

Charles Bonn, Université de Lyon 2

Abderrazak Dourari, Université d’Alger 2

Guy Dugas, Université de Montpellier 3

Yamilé Guebalou, Université Alger 3

Ouarda Himeur, Université d’Alger 2

Assia Kacedali, Université d’Alger 2

Najet Khedda, Université Montpellier 3

Brahim Mansouri, Doyen de la faculté des langues étrangères,  université d’Alger 2

Safia Rahah, Université d’Alger 2

Mohammed Sari, Université d’Alger2

Béatrice Schuchart, Université Duisburg/Essen, Allemagne

Hervé Senson, Item, Paris

Anna-Paola Soncini, Université de Bologne, Italie.

Khaoula Taleb Ibrahimi, Université d’Alger 2

Habib Tengour, Paris

Mourad Yelles, EHESS, Paris

Djamel Zenati, Université d’Alger 2

Ali Aberkane,  Université d’Alger 2

Sabrina Ahmed Ali, Université d’Alger 2

Souad Khelouiati, Université d’Alger2

Lamia Oucherif, ENS Bouzaréah

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Comité d’organisation :

Ratiba Berbar

Nabila Bestandji

Hamlaoui Chaira

Ghania Haciane

Nora Hammouche

Fadila Hocine

Imène Fatmi

Faiza Idir

Lamia Karrah

Cherifa Larbi

AhmedMebarki

Nassira Mecheri

Fella Menhoudj

Sabrina Nechadi

Bedria Nachef

 Souad Tahri.