Bulletin de la Société Théophile Gautier, n° 39 "Gautier et la langue",
dir. Anne Geisler-Szmulewicz et Marie-Hélène Girard
Nîmes, Lucie éditions, 2017
EAN 13: 9791034603862
26 euros.
PRESENTATION
« Au poète impeccable. Au parfait magicien ès Lettres françaises » : la dédicace de Baudelaire est restée célèbre ; elle rendait hommage à la maîtrise de la langue et du style de Gautier. La reconnaissance de ce talent propre à Gautier fut très souvent partagée. Elle possédait pourtant son revers, la puissance descriptive étant souvent présentée comme dissimulant une carence d’idées. Gautier a opposé à ses détracteurs, qui ne voulaient voir en lui qu’un défenseur de « l’art pour l’art », une définition élargie de la langue, fondée sur l’union étroite du fond et de la forme : «une belle forme est une belle idée, car que serait-ce qu’une forme qui n’exprimerait rien?» Dans ce volume Gautier et la langue quatorze chercheurs se penchent sur le rapport complexe que l’écrivain entretenait avec la langue : outre la passion de celui-ci pour la langue française, il explore celle qu’il éprouvait pour les langues en général, y compris celles qu’il ne parlait pas ; l’examen de sa pratique du style est aussi l’occasion d’interroger sa « richesse langagière » : qu’il cisèle les poèmes d’Émaux et Camées, recoure à la langue des couleurs et aux argots de son temps, ou qu’il se place en situation de dépaysement absolu afin de tenter de dire l’indicible, l’écrivain semble ériger la justesse comme l’une des qualités maîtresses de la langue.
TABLE DES MATIERES
Dossier élaboré, sous la direction d’Anne Geisler-Szmulewicz et de Marie-Hélène Girard, à l’occasion du colloque Gautier et la langue qui s’est tenu à Paris le 9 et le 10 juin 2016, dans le cadre des activités de la Société Théophile Gautier, avec le soutien des universités Paris 3/CRP 19, Paris IV Sorbonne/EA 4503, Paris 7/ Centre de ressources Jacques Seebacher Paris-Diderot et Rouen/CEREDi.
Introduction par Anne Geisler-Szmulewicz et Marie-Hélène Girard, p. 7
Pratique et représentation de la langue chez Théophile Gautier, par Jérémy naïm (Université Sorbonne Nouvelle/CRP 19)…p. 15
Les résistances du langage, par Serge Zenkine (Université des sciences humaines. RGGU. Moscou)…p. 33
Le « voile de Timanthe » : les mises en scène de l’aporie de la langue et ses contournements chez Théophile Gautier, par Maxence Mosseron (Université Sorbonne Nouvelle /CRP 19)...p. 51
Du journal au livre ou Les aléas du texte, par Marie-Hélène Girard (Yale University)….p. 67
« Au tiroir des Italiennes » : la lingua del sì dans l’œuvre de Théophile Gautier, par Giovanna Bellati (Università di Modena e Reggio Emilia)…p. 87
Le vice de la citation, par Marie-Claude Schapira (Université de Lyon 2)…p. 105
Le petit théâtre de la phrase dans Émaux et Camées, par Stéphanie Thonnerieux (Université Lumière Lyon 2/ Passages XX-XXI)…p. 119
« Comme on dit aujourd’hui » : le traitement des expressions à la mode dans le feuilleton théâtral, par Patrick Berthier (Université de Nantes/L’AMo)…p. 137
Gautier et les argots de son temps : des Jeunes France aux physiologies, par Anne Geisler-Szmulewicz (Université Evry/CERILAC)…p. 155
Verbe et paradoxe dans la critique d’art de Gautier, par Cassandra Hamrick (Saint-Louis University)…p. 173
Tenir « la plume en Véronèse » : Gautier voyageur et la « traduction écrite » des couleurs, par Evguénia Timoshenkova (University of Toronto/« Convergences XIX »)…p. 187
Gautier et la langue des couleurs, par Élodie Ripoll (Universität Koblenz-Landau)…p. 203
Triviale, pittoresque, hermétique : la langue de Gautier selon la critique du XIXe siècle, par Aurélia Cervoni (Université Paris–Sorbonne/EA 4503)…p. 223
« Gautier, nuestro Gautier… » : sur quelques traductions poétiques de Gautier en Amérique Latine, par Cécile Serrurier (Université Bordeaux Montaigne / « TELEM »)…p. 237
Actualité bibliographique…p. 257
Informations/Actualités... p. 269