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Appels à contributions
Bibliothèques (Romantisme, 2017-3)

Bibliothèques (Romantisme, 2017-3)

Publié le par Romain Bionda (Source : Éléonore Reverzy)

Appel à contributions

Romantisme, Revue du XIXe siècle, 2017/3

« Bibliothèques »

Comme le numéro de Romantisme consacré récemment au « Musée », ce volume entend s’intéresser à l’essor, au cours du XIXe siècle, d’une institution, patrimoniale, éducative et culturelle : la bibliothèque. Peu de numéros de la revue se sont jusqu’ici attachés à cette question : le n° 47, « Le livre et ses lectures », s’est consacré essentiellement aux représentations littéraires de son sujet ; le n° 112, « La collection », s’est surtout intéressé aux collections des beaux-arts. L’institution de la bibliothèque publique ou privée, destinée à la conservation des ouvrages patrimoniaux, aux recherches des savants ou à « l’instruction populaire », pendant le « long XIXe siècle », son fonctionnement, ses ambitions culturelles et pédagogiques sont au cœur du numéro auquel est destiné cet appel. Ce volume s’intéressera principalement au contexte français et européen.

Le Grand dictionnaire universel du XIXe siècle de Pierre Larousse rappelle dans les premières lignes de l’entrée qui lui est consacrée que le mot bibliothèque désigne à la fois la collection de livres classés, mais aussi son contenant. « Meuble à tablettes », « salle dans laquelle les livres sont déposés », elle est aussi l’ « édifice destiné à recevoir une grande collection des livres ». « Bibliothèque » peut en outre désigner une collection éditoriale « traitant de matières spéciales et dans un but déterminé », à l’exemple de la Bibliothèque héraldique, ou de la Bibliothèque des dames et demoiselles. L’idée d’un principe de classement semble réunir ces définitions : dans le contexte du numéro à paraître, les questions liées à l’architecture de la bibliothèque, à la structure et l’esthétique du meuble, à la collection éditoriale pourront être envisagées dans la mesure où ils révèlent et expliquent un principe d’ordonnancement de la collection de livres.

Le Grand dictionnaire livre une typologie des bibliothèques en commençant par les « bibliothèques publiques » (comme la Bibliothèque impériale ou la bibliothèque Sainte-Geneviève). Le siècle que nous étudions a en effet contribué, en France et en Europe, à porter à la connaissance du public des collections dont l’origine est privée. La confiscation des biens du Clergé, celle des bibliothèques des émigrés et condamnés, celle des Académies et sociétés savantes ont obligé le pouvoir national, porté par l’idée que « chaque bibliothèque doit devenir l’école de tous les citoyens » à s’intéresser à ces immenses collections. On sait que la responsabilité en fut confiée aux communes : les bibliothèques municipales en sont nées. Elles furent supplantées dans leur vocation éducative par les bibliothèques populaires, plus conduites par un principe de diffusion que de conservation. Parallèlement à ces institutions dominantes (bibliothèque nationale, bibliothèques municipales) apparaît au cours du siècle une diversité de bibliothèques publiques ou privées : notamment administratives sous la monarchie de Juillet, scolaires, universitaires à partir du Second Empire, tandis que prisons, hôpitaux, entreprises se dotent aussi de leurs collections de livres. Les collections privées se reconstituent, répondant à divers besoins, ceux des sociétés savantes par exemple, ou des institutions religieuses, ou encore des communautés étrangères. La bibliothèque appartient aussi bien sûr à la sphère individuelle : notables, mais aussi artistes, gens de lettres, savants et bibliophiles assemblent des collections de livres dont il nous appartient d’analyser l’origine et les principes d’ordonnancement.


 

Tout type de propositions sur la bibliothèque au XIXe siècle est attendu. On pourra en particulier faire porter l’accent sur :

  • Le fonctionnement des bibliothèques publiques au XIXe siècle : leur vocation : conservation ou diffusion ? le rapport au pouvoir ; l’accroissement des collections ; l’attitude face au lectorat et les pratiques de lecture. Des propositions sur les bibliothèques municipales seront particulièrement appréciées.

  • L’architecture des bibliothèques.

  • Bibliothèque et éducation, notamment dans le cas des bibliothèques populaires.

  • Les bibliothèques privées, notamment les bibliothèques d’écrivains et d’artistes.

  • Bibliothèques françaises à l’étranger, bibliothèques de communautés d’étrangers en France.

  • L’organisation de la collection elle-même : les principes de son classement ; l’existence de catalogues et leur constitution ; les espaces de conservation de la collection et leur influence sur le classement.

  • L’imaginaire de la bibliothèque, littérature et beaux-arts

Cécile Reynaud

Choix bibliographique :

-Jean-François Foucaud, La Bibliothèque royale sous la monarchie de Juillet (1830-1848), Paris, Bibliothèque nationale, 1978 (Mémoires de la Section d’histoire moderne et contemporaine).

-Philippe Hamon (dir.), « Les bibliothèques dans le texte », n° spécial de la revue Interférences, n°11, 1980 (Université de Haute Bretagne, Rennes).

-Histoire des bibliothèques françaises, vol. 3 : Les bibliothèques de la Révolution et du XIXe siècle (1789-1914), D. Varry dir., Paris, Ed. du Cercle de la librairie/Promodis, 1991.

-Jean-Yves Mollier, La lecture et ses publics à l'époque contemporaine : essais d'histoire culturelle, Paris, Presses universitaires de France, 2001.

-Myriam Bacha, Christian Hottin (dir.), Les bibliothèques parisiennes : architecture et décors, Paris, Action artistique de la Ville de Paris, « Paris et son patrimoine », 2002.

-Dictionnaire encyclopédique du livre, P. Fouché, D. Péchoin, Ph. Schuwer dir., Paris, Ed. du Cercle de la librairie, 2002-2011.

- Bruno Blasselle, Jacqueline Melet-Sanson, La Bibliothèque nationale de France : mémoire de l’avenir, Paris, Gallimard, 2006.

- Frédéric Barbier, Histoire des bibliothèques : d’Alexandrie aux bibliothèques virtuelles, Paris, Armand Colin, « Collection U Histoire », 2013.

 

Modalités de soumission

Les propositions de contributions (maximum 2000 signes) sont à envoyer avant le 30 octobre 2016, accompagnées d’une brève notice biographique, à Cécile Reynaud (cecile.reynaud@ephe.sorbonne.fr).

Les articles définitifs qui ne devront pas excéder 30 000 signes espaces comprises et être conformes aux normes éditoriales de la revue, seront soumis à la double expertise. Ils devront en conséquence être rendus fin mars 2017 à la responsable du numéro.