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Représentation(s) comparée(s) (Congrès SQSP, Sherbrooke)

Représentation(s) comparée(s) (Congrès SQSP, Sherbrooke)

Publié le par Marc Escola (Source : Julien Doris)

Atelier pluridisciplinaire en "Représentation(s) comparée(s)''

animé par l'Association des Jeunes Chercheurs Comparatistes

dans le cadre du 58ème congrès annuel de la SQSP,

Université de Sherbrooke du 20 au 22 mai 2020.

 

Tantôt pluridisciplinaire, tantôt interdisciplinaire, les recherches sur les représentations contribuent à en faire un concept carrefour, hautement polysémique. Les représentations sont « indissociables de la « communication », au sens de « l’action symbolique » sur le monde et sur autrui ». Invariablement, « une représentation assure une relation entre deux systèmes d’objets réels ou mentaux renvoyant l’un à l’autre » (Vignaux, 1988, p. 206). Les participants produiront une communication en vue d’une publication dans un prochain numéro thématique des Cahiers Tocqueville des Jeunes Chercheurs consacré au sujet.

Cet atelier sera l’occasion de discuter des représentations en tant figuration du réel ou encore, en tant qu’instrument au service du pouvoir et des divisions qu’il suscite. Une première déclinaison thématique possible peut renvoyer à la dimension matérialiste et contingente de la représentation (Pitkin, 1972). L’ensemble des cultures, institutions et organisations humaines peuvent éprouver des difficultés à afficher une certaine diversité (Rosenbloom et Dolan, 2006).

L’homogénéité du personnel politique et bureaucratique (Kingsley, 1944) alimenterait une crise de la « démocratie représentative » (Manin, 1995). En prise directe sur ces enjeux, les constitutionnalistes soulignent certaines avancées (récentes ou souhaitables) en faveur du renouvellement des formes de représentations et de la reconnaissance d’une « démocratie constitutionnelle militante » : exigences de parité dans la désignation des candidates et candidats, extension du droit de vote en dehors de la nationalité, ouverture de la saisine du juge constitutionnel à l’échelle individuelle, ou encore création d’une troisième chambre parlementaire pour représenter les groupes sociaux et culturels et ainsi associer plus étroitement certains mouvements populaires tels que les Gilets Jaunes en France (Rousseau, 2018).

Cette dernière proposition peut ainsi faire échos à une seconde lecture possible des représentations en tant que systèmes partagés de normes et valeurs sociales, de cultures ou encore d’idéologies. Bien qu’exprimant des rapports particuliers au monde et dans un contexte de globalisation culturelle et médiatique, les œuvres d’art et le patrimoine culturel immatériel se retrouvent souvent confisqués dans l’usage des représentations qu’ils portent en eux et qui en font des « produits de la communication interindividuelle » (Bergamaschi, 2011, page 96).

A partir de  La Poétique d’Artistote, Erich Auerbach (1946) et Paul Ricœur (1983) ont traité de la Mimèsis en tant que double opération littéraire de représentation et d’interprétation de la réalité selon un cadre temporel donné. S’attaquer à comprendre la prévalence de certaines représentations ou le refoulement durable des représentations de groupes historiquement marginalisés, c’est souligner la charge symbolique qu’elles impliquent. Dans un contexte d’impuissance des acteurs politiques à rassembler pour mieux régner, cet atelier s’intéressera à la diversité des concepts de représentation(s) dans une perspective comparative.

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Les contributions doivent être envoyées via la plateforme Fourwaves avant le 31 janvier 2020.