Revue
Nouvelle parution
Archipel, n° 42 :

Archipel, n° 42 : "Photolittérature"

Publié le par Université de Lausanne

Archipel, n° 42 – 2020

"Photolittérature"

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20 CHF

273 pages

135 x 223 mm

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DESCRIPTION

La notion de « photolittérature », qui donne son titre à ce quarante-deuxième numéro d’Archipel, peut désigner des œuvres très diverses, qui ont pour point commun d’exploiter le dialogue entre les modes d’expression a priori distincts que sont l’écriture littéraire et la photographie. Dès son invention dans la première partie du XIXe siècle, cette dernière a fasciné les écrivain·e·s. De fait, ces derniers·ères ont établi un dialogue constant avec la photo, des virulentes critiques de Baudelaire lui niant toute possibilité d’accéder au rang d’art à son utilisation comme embrayeur de la narration par des écrivain·e·s contemporain·e·s – songeons par exemple à Annie Ernaux, dont l’autobiographie Les Années est rythmée par la description de photos, ou à Anne-Marie Garat, qui travaille notamment à partir de clichés d’inconnu·e·s chinés dans les marchés aux puces dans Photos de familles. Un Roman de l’album. Il semble que la photo, qui capture et fige un instant du réel, appelle irrésistiblement une mise en récit que la littérature peut lui offrir. La nature des points de contact qui existent entre ces deux médias est extrêmement diverse. En effet, la mise en scène de personnages de photographes, l’utilisation de clichés dans une logique d’enquête, ou encore la réflexion théorique sur la nature de l’image reproduite mécaniquement sont autant de pratiques littéraires qui intègrent une dimension «photographique». Le statut des clichés dans le texte est également variable, mais qu’ils soient donnés à voir dans leur matérialité ou seulement décrits sous la plume de l’auteur·rice, leur spectre semble n’avoir de cesse de hanter la littérature depuis près de deux siècles.

Le Cahier thématique de ce numéro souhaite rendre compte de la diversité de ces échanges, en réunissant des articles critiques et des textes de fiction inspirés par le couple que forment ces deux arts. Dans la contribution qui ouvre cet ensemble, Marta Caraion (Université de Lausanne) dresse une cartographie des questions théoriques que pose la notion de «photolittérature» et du type d’œuvres qu’elle peut regrouper. Dominique Kunz Westerhoff (Université de Lausanne) propose ensuite une étude de cas en se penchant sur le statut de l’archive au sein de fictions photolittéraires contemporaines, à travers le commentaire croisé de romans d’Eric Vuillard et de Jérôme Ferrari. Le pan critique de ce volume s’achève par un article de Jan Baetens (Université de Leuven), visant à repenser les enjeux actuels de la notion à partir des évolutions récentes de chacun des deux termes qui la composent.  Dans la continuité de cet ensemble analytique et théorique, deux textes de fiction viennent ouvrir d’autres perspectives quant aux possibilités qu’offre le croisement entre écriture et image photographique. Arthur Brügger, tout d’abord, met en scène dans un récit à la première personne le processus mémoriel lié à la contemplation de clichés, tout en intégrant à son texte la description d’un dispositif particulier servant à les regarder. Noé Maggetti, quant à lui, interroge le statut de la photographie en mouvement à travers une tentative de récit « cinélittéraire ».

Cette aventure photolittéraire ne s’arrête toutefois pas au terme du « Cahier ». Elle se poursuit en effet dans le deuxième chapitre du numéro, intitulé « Lever la tête ou fermer les yeux », en référence à une phrase de Roland Barthes dans La Chambre claire (1980), son célèbre ouvrage consacré à la photographie. Ce volet est le fruit d’une collaboration inédite entre Archipel et les participant·e·s de l’atelier d’écriture créative animée par Anne-Lise Delacrétaz à l’Université de Lausanne (EFLE). Dans ce cadre, chaque auteur·rice a travaillé à partir d’une photographie pour produire un texte, qui a ensuite été remanié et discuté au cours de séances de travail communes. Le résultat donne plus que jamais à voir la diversité des créations que la photo peut inspirer : on y trouve en effet des récits particulièrement variés, interrogeant le deuil, donnant la parole du sujet photographié, décrivant la relation entre un photographe et son modèle, ou suivant le voyage ou la fuite de leurs protagonistes. Cette partie du numéro est introduite par A.-L. Delacrétaz, qui s’est elle-même prêtée à l’exercice, et intègre des textes d’Esteban Agurcia, Santiago Basurto, Thérèse Mo Costabella, Lisa Gelato, Maël Graa, Ami Lou Parsons et Lucie Tardin.

Enfin, la Poursuite qui clôture ce numéro offre une ouverture vers d’autres médias encore : il s’agit d’une carte blanche offerte à Jean-Claude Bossel pour présenter le pan littéraire d’un vaste chantier interdisciplinaire qu’il élabore depuis des années, faisant s’entrecroiser fiction, musique, peinture et mathématiques.

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SOMMAIRE

Avant-propos

Le Cahier

Marta Caraion / La photolittérature ou le récit de traces

Dominique Kunz Westerhoff / L’archive photographique dans le récit historique contemporain : Jérôme Ferrari et Eric Vuillard

Jan Baetens / Vers une post-photolittérature ?

Arthur Brügger / Projections

Noé Maggetti / Charlot au village

Lever la tête et fermer les yeux

Anne-Lise Delacrétaz / Introduction

Maël Graa / L’autre oeil

Esteban Agurcia / De vent et de poussière

Ami Lou Parsons / D.

Santiago Basurto / Des illusions, un soleil

Lisa Gelato / Correspondances

Lucie Tardin / Nathalie

Thérèse Mo Costabella / Le voyage d’un autre

Anne-Lise Delacrétaz / Diaporama

Poursuite

Jean-Claude Bossel / CODE BACH. Un chantier de création interdisciplinaire. Musique/Peinture/Mathématiques/Fiction

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