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Écritures dramatiques et dramaturgies du Sud : théâtre et révolution(s)

Écritures dramatiques et dramaturgies du Sud : théâtre et révolution(s)

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Adel Habbassi)

Appel à communications

Journée d’étude

Écritures dramatiques et dramaturgies du Sud : théâtre et révolution(s)

 

Le Laboratoire des Études Maghrébines, Francophones, Comparées et Médiation Culturelle (Tunisie) organisera une journée d’étude qui sera consacrée aux "Écritures dramatiques et dramaturgies du Sud : théâtre et révolution(s)", et ce le 10 décembre 2012. Cette journée sera programmée dans le cadre d’un grand évènement dont le premier noyau est constitué d’artistes de diverses nationalités et de partenaires internationaux. Il s’agit des Plateformes arts en méditerranée dont la structure d’accueil (pour l’édition 2012) sera le Théâtre El Hamra de Tunisie. La vocation transculturelle et pluridisciplinaire des Plateformes arts en méditerranée fera de cette rencontre scientifique un prolongement des travaux, débats, synthèses du Congrès international Ponts et passerelles qui sera organisé par le Laboratoire des Etudes Maghrébines, Francophones, Comparées et Médiation Culturelle (FLAH de Mannouba, Tunisie) du 05 au 08 décembre 2012.

Dans le titre donné à cette rencontre scientifique, le terme "écritures" se réfère, à la fois, à des textes et à des mises en scène de créateurs originaires de la rive sud, mais aussi à tous les auteurs qui portent ce Sud et l'âme profonde de ses peuples dans leurs oeuvres et dans les "rêves" de leurs personnages. Vers la fin du siècle précédent et au début de ce millénaire, certaines oeuvres théâtrales (notamment arabes…) ont senti l’imminence des bouleversements sociopolitiques qui sont en train de transformer le monde arabe. Les participants à la journée d’étude "Écritures dramatiques et dramaturgies du Sud" : théâtre et révolution(s)" vont ainsi réfléchir sur la place et la (les) dimension(s) que certains textes dramatiques, dramaturgies, créations théâtrales ont données aux ferments de ces changements qui secouent, aujourd’hui, les consciences libres des créateurs et des citoyens du monde. De par son impact direct sur le spectateur, le langage théâtral et ses "représentations" (scéniques, artistiques, imaginaires, sociales, etc.) ne créent-ils pas, déjà, un espace ouvert où des voix et des corps se réalisent dans les actes et dans les enjeux d’un immense laboratoire de métaphores et de (re)constructions, diverses, du monde, de l’homme et de la réalité ?

Au-delà de cette dimension arabe du Sud, les oeuvres auxquelles nous pensons sont également celles qui entretiennent des liens intimes avec les paysages et les imaginaires de cette région du monde. N’y a-t-il pas, en fait, dans les pièces d’un Genet, d’un Camus, d’un Roblès… une chaleur, des couleurs et des cris solidaires des maux de l’homme et de la terre arabo-maghrébins ? Le travail (de décentrement) de l’artiste ne participe-t-il pas alors d’une dynamique révolutionnaire[1] ? Le processus créatif est, ici, inséparable d’un retournement du sujet sur soi, sur ses préjugés et sur les pièges de sa culture ethnocentriste. C’est que la force hybride du texte, alimentée par la colère et les métaphores de l’autre, ouvre le théâtre sur un art essentiel. L’incarnation de cette âme « sudique » dans un langage dramatique où la fibre humaine l’emporte sur l’identité-racine (nationale) recrée continuellement les ligatures de l’homme et de son oeuvre.

Pris entre la violence chaotique de l’Histoire et les exigences de leurs pactes éthico-esthétiques, l’auteur dramatique et le dramaturge mettent en scène une humanité brute et nue. Le corps de l’acteur-personnage, l’espace et le jeu qui réalisent ces utopies de l’homme réinventent la culture à partir de codes et de valeurs qui balaient les limites et les frontières réductrices du clan et de la tribu. La scène du théâtre s’agrandit au fur et à mesure qu’elle intègre les espaces conquis grâce à la destruction des murs qui nous séparent de l’autre. La visibilité et la transparence consenties par l’effacement des obstacles historiques donnent à voir et à écouter le corps et la parole d’une humanité profondément métamorphosée.

L'idée de cette journée consiste à réunir des universitaires, spécialistes du texte théâtral, et des praticiens de la (mise en) scène autour d'une thématique. Ce "croisement" (de textes, corpus, oeuvres dramatiques, visions dramaturgiques, idées…) et les échanges qui ne manqueront pas de le nourrir promettent d'être riches et originaux pour les artistes, chercheurs, spectateurs, pédagogues, spécialistes... qui produisent et "consomment" des textes/créations (dramatiques/critiques) de théâtre.

Les propositions de communication seront reçues jusqu’au premier décembre 2012 à l’adresse suivante : adelbensh@yahoo.fr

[1] -) Le “sens” de cette dynamique révolutionnaire est d’ailleurs très proche de l’étymologie de « révolution » qui remonte au latin « revolvere » (rouler en arrière) et passe par l’italien « rivoltare » (retourner).