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Anabases. L’Antiquité après l’Antiquité : un héritage en partage

Anabases. L’Antiquité après l’Antiquité : un héritage en partage

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Clément Bur)

(For English, below) Appel à communications colloque Anabases. L’Antiquité après l’Antiquité : un héritage en partage

7-9 octobre 2020 Université Toulouse Jean Jaurès

L’Antiquité, classique ou non, ne disparaît pas avec ce que l’on a coutume d’appeler « la fin du monde antique ». La Grèce et Rome, mais aussi, désormais, en raison de nombreux progrès dans la connaissance historique, la Mésopotamie, l’Égypte, l’Étrurie… constituent pour longtemps encore un legs culturel, politique et esthétique identifiable, fécond. En effet, nous Modernes continuons de le « recevoir », de le mettre en débat, de le repenser ou reformuler sur nos places publiques ou nos écrans, dans nos livres ou notre langue. Nous questionnons et nous représentons ce passé, dans un va-et-vient entre mise à distance et appropriation, et nous analysons ces mémoires diverses à partir d’une question simple qui est au cœur du présent colloque : qu’advient-il de l’Antiquité après l’Antiquité ?

Si les « études de réception » relatives à l’Antiquité sont bien implantées dans le monde universitaire anglophone, l’équipe PLH-ERASME et la revue Anabases. Traditions et réceptions de l’Antiquité sont les seules en France à les avoir mises au cœur de leurs travaux. Pour célébrer les quinze ans de la revue, nous voulons impulser une réflexion collective de fond sur la notion de « réception » qui nous réunit et qui fait encore défaut. Un regard rétrospectif sur les quinze années d’Anabases permet de voir la diversité des époques qui ont pu être abordées, des aires géographiques, des disciplines (histoire, histoire de l’art, archéologie, anthropologie, littératures, droit, musicologie…), des approches et des traditions universitaires nationales ou locales. En effet, l’étude de « l’Antiquité après l’Antiquité » ne peut qu’être interdisciplinaire, transversale, plurielle.

Le terme de « réception », par différence avec celui de « présence » ou d’« influence », désigne un opérateur historique, par lequel on s’efforce de ressaisir les modalités d’appropriation d’une culture – ici l’Antiquité – dans ses prolongements et ses résonances, en fonction des contextes qui l’accueillent et la transmettent. La littérature, la philosophie, l’art sous toutes ses formes, la culture populaire ont affaire avec la capacité de transformation, d’adaptation, de résilience dont l’Antiquité est capable. L’Antiquité est un savoir à géométrie variable, modulable, un savoir qui a lui-même sa propre histoire, ses propres traditions qui varient, par exemple, entre les mondes anglophone, germanique ou latin. Or cette « fabrique de l’Antiquité » est indispensable pour l’étude de son devenir.

Le colloque invitera donc les intervenants à proposer des contributions mettant au cœur de leur propos l’aspect réflexif sur les méthodes, les concepts, les objets en jeu dans les études réceptionnistes. Les communications pourront partir d’exemples et de dossiers particuliers, en servant de tremplin à une réflexion méthodologique plus large. Nous souhaiterions enfin dialoguer avec les chercheurs qui mobilisent ce concept pour l’étude d’autres époques et d’autres disciplines.

Le colloque se déroulera sur cinq demi-journées, les quatre premières reprenant d’abord les trois grandes rubriques de la revue Anabases :

  • Historiographie et construction des identités culturelles (sur les discours et récits et les questions de légitimation, d’appropriation, de nationalisme ou d’héroïsation) ;
  • Traditions et (ré)inventions du patrimoine antique (par l’étude des textes, des images, des circuits et des passeurs)
  • Archéologie des savoirs et réseaux savants (analyse des archives et des correspondances, des institutions, des réseaux ou des courants et écoles).

L’après-midi du deuxième jour sera réservé aux posters de doctorants. Enfin la conclusion prendra la forme d’une table ronde sur « les mots de la réception » (anachronisme, appropriations, imagination, réflexivité, invention, présentisme…).

 

Le colloque aura lieu pour les 7-9 octobre 2020 et sa publication est prévue dans un numéro spécial d’Anabases dans l’année qui suit.

Les propositions de communication ou de poster devront comporter un court CV, un titre, et un résumé (1 500 et 2 500 signes). Ces documents pourront être rédigés dans les langues d’Anabases (français, italien, espagnol, anglais et allemand) et sont à envoyer avant le 31 décembre 2019 aux organisateurs :

Corinne Bonnet (corinne.bonnet@univ-tlse2.fr)

Clément Bur (clement.bur@univ-jfc.fr)

Anne-Hélène Klinger-Dollé (anne-helene.klinger-dolle@univ-tlse2.fr)

Thibaud Lanfranchi (thibaud.lanfranchi@univ-tlse2.fr)

Pascal Payen (payen@univ-tlse2.fr)

 

Call for papers

“Antiquity after Antiquity: a shared legacy”

7th-9th October 2020 Université Toulouse Jean Jaurès

 

 

Antiquity, whether classical or not, did not disappear with what is usually called “the end of the ancient world”. Greece and Rome, but also, due to constant progress in historical knowledge, Mesopotamia, Egypt, Etruria, and so on, constituted an enduring and fruitful cultural, political and aesthetic legacy. Indeed, we Moderns continue to “receive” it, to debate it, to rethink it or to reformulate it in our public places or screens, in our books or in our languages. We question and represent this past, in a constant back and forth between distance and appropriation, and we analyse these diverse memories from a simple question, which will be at the heart of this symposium: what happens to Antiquity after Antiquity?

While “reception studies” relating to Antiquity are well established in the English-speaking academic world, PLH-ERASME and the journal Anabases. Traditions et receptions de l’Antiquité are the only ones in France to have put them at the heart of their work. To celebrate the 15th anniversary of the journal, we would like to encourage a collective reflection on the notion of “reception” that could unite us, and is still lacking. A retrospective look at the fifteen years of Anabases reveals the diversity of periods, geographical areas, disciplines (history, art history, archaeology, anthropology, literature, law, musicology, etc.), that have been covered. Indeed, the study of “Antiquity after Antiquity” can only be interdisciplinary, transversal and plural.

The word “reception”, unlike “presence” or “influence”, refers to a historical device, by which one tries to re-examine the way a culture – here Antiquity – is recaptured in all its extensions and resonances, according to the contexts that receive and transmit it. Literature, philosophy, art in all its forms, and popular culture as well, deal with the capacity for transformation, adaptation and resilience of which Antiquity is capable. Antiquity is a flexible, modular concept, a concept with its own history, its own traditions whichvary, for example, between the English-speaking, Germanic or Latin worlds. However, this “making of Antiquity” is essential for the study of its future.

The symposium will therefore invite speakers to propose reflexive contributions that focus on methods, concepts and objects at stake in reception studies. Contributions might draw on specific examples, serving as a stepping stone for broader methodological reflection. Finally, we would like to engage in a dialogue with the researchers who are using this concept to study other eras and other disciplines.

The conference will take place over five half-days, the first four of which will cover the three main sections of the journal Anabases:

  • Historiographie et construction des identités culturelles (on discourses, narratives and issues of legitimization, appropriation, nationalism or heroism);
  • Traditions et (ré)inventions du patrimoine antique (through the study of texts, images, circuits and people involved in such transmission);
  • Archéologie des savoirs et réseaux savants (analysis of archives and correspondence, institutions, networks or historical schools).

The afternoon of the second day will be dedicated to doctoral students’ posters. Finally, the conclusion will take the form of a round table on “the words of reception” (anachronism, appropriations, imagination, reflexivity, invention, presentism...).

The symposium will take place on 7-9 October 2020 and is scheduled for publication in a special issue of Anabases in 2021.

 

Proposals for papers or posters should include a short CV, a title, and an abstract (between 1,500 and 2,500 signs). Applicants may use any of Anabases’ languages (French, Italian, Spanish, English and German). Proposals must be sent to the conveners before 31 December 2019:

Corinne Bonnet (corinne.bonnet@univ-tlse2.fr)

Clément Bur (clement.bur@univ-jfc.fr)

Anne-Hélène Klinger-Dollé (anne-helene.klinger-dolle@univ-tlse2.fr)

Thibaud Lanfranchi (thibaud.lanfranchi@univ-tlse2.fr)

Pascal Payen (payen@univ-tlse2.fr)