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Écritures dramatiques et scéniques d’Amérique latine aujourd’hui : quelles émancipations ? (Amerika n° 21) 

Écritures dramatiques et scéniques d’Amérique latine aujourd’hui : quelles émancipations ? (Amerika n° 21)

Publié le par Marc Escola (Source : Université Rennes 2)

Amerika n° 21 :

Écritures dramatiques et scéniques d’Amérique latine aujourd’hui :
quelles émancipations ?

 

Date limite d’envoi des propositions d’articles : 1er novembre 2020.

Date limite de remise des articles : 15 décembre 2020.

Publication : Janvier 2021.

 

Le prochain numéro de la revue Amerika sera consacré aux écritures dramatiques et scéniques d’aujourd’hui en Amérique latine et à leur rapport aux mouvements d’émancipations. Cette publication est une prolongation des journées d’études du réseau Quetzal (Questions théâtrales sur la Zone d’Amérique Latine), prévues initialement à l’Université de Toulouse Jean- Jaurès en mars 2020, dont l’ambition est de visibiliser et fédérer la recherche sur le théâtre latino-américain contemporain.

Il s’agit dans ce numéro de questionner le rapport dialogique entre l’effervescence actuelle des productions dramatiques et scéniques, et celle des mouvements d’émancipation qui se déploient en Amérique latine sous diverses modalités. En effet, alors qu’en termes de politique institutionnelle, on assiste à un certain épuisement du cycle progressiste (virage libéral en Équateur, crise terminale du chavisme au Vénézuela, retour au pouvoir de la droite en Argentine entre 2015 et 2019, au Chili depuis 2018, ou de l’extrême droite au Brésil et en Colombie), une mosaïque diverse de mouvements et de mobilisations d’une grande vitalité continuent à porter des ambitions émancipatrices dans tout le continent : renouveau du mouvement féministe (avec la manifestation #Niunamenos ou le mouvement pour la dépénalisation de l’avortement en Argentine), occupation (le Mouvement des Travailleurs Sans Toit), mouvements pour les droits de l’Homme (Madres et Abuelas de Plaza de Mayo ou H.I.J.O.S par exemple en Argentine), réappropriation des ressources et des moyens de production (les aqueducs communautaires en Colombie), émergence d’économies et de pédagogies alternatives (l’Escuelita d’EZLN au Mexique), de sociétés alternatives (les Mapuches au Chili, les zapatistes au Mexique), de mouvements alternatifs de pensée critique (Le groupe Modernité/Colonialité), de perspectives alternatives théoriques (le féminisme décolonial), pour n’en citer que quelques-uns.

Comment les scènes latino-américaines contemporaines s’articulent-elles à ces nouvelles dynamiques ? Loin de reconduire le stéréotype d’un théâtre latino-américain circonscrit à la question politique, l’enjeu est de favoriser cet axe problématique en prenant en compte ce contexte spécifique. De plus, si le théâtre politique n’est pas entendu comme synonyme de “théâtre militant”, il ne s’agit pas non plus d’exclure ce dernier. Ce seront les « écritures théâtrales », dans leur ensemble, et dans leurs rapports (critiques, de reconduction, de co-construction, de rejet) aux mouvements d’émancipations existants qui feront l’objet d’une étude.

Les articles porteront sur la manière dont ces écritures – comprises au sens large, tant en termes de texte dramatique, que de création collective, de théâtre forum, de performance, et de toutes autres formes d’« écritures du corps » – déploient des esthétiques diverses qui convoquent, invitent, inventent, interrogent le politique. Si la perspective est d’abord esthétique, ce numéro envisage également une réflexion sur les liens entre les artistes et les institutions, ainsi que sur les conditions concrètes de production culturelle, dans une perspective pluridisciplinaire. En ce sens, les propositions abordant le sujet depuis l’anthropologie ou la sociologie des arts de la scène auront toute leur place.

Par ailleurs, les écritures scéniques et dramatiques actuelles d’Amérique latine se sont forgées dans un rapport d’attraction/répulsion avec l’Europe : leur étude implique donc également pour les chercheurs européens d’interroger les limites de leurs propres outils d’analyse et de catégories de pensée, encore profondément marqués par l’héritage de la modernité. En cela, l’approche épistémique du corpus de pays ayant été colonisés doit être particulièrement réflexive, c’est pourquoi les propositions visant à affiner/visibiliser ou, du moins, à assumer le caractère partiel de leur perspective seront particulièrement appréciées.

Enfin, dans une perspective comparatiste, le numéro pourra également proposer une ouverture plus large sur la question des émancipations dans le théâtre américain non hispanophone ou lusophone. En ce sens, des propositions d’articles sur les Amériques anglophones et francophones pourront également être acceptées, dans la mesure où elles s’articulent à la problématique centrale du numéro.

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Les propositions d’articles doivent comporter un maximum de 1 000 signes avant le 1er novembre 2020. Elles peuvent être présentées en espagnol, français, anglais, portugais. Les normes pour la présentation des articles figurent dans notre revue Amerika, rubrique « Appels à contribution : https://journals.openedition.org/amerika/749 ).

Les articles peuvent être présentés dans l’une ou plusieurs des langues suivantes : espagnol, français, anglais, portugais. 40.000 signes maximum (bibliographie et notes de bas de page comprises). Ils peuvent être accompagnés d’illustrations, sous réserve que l’auteur ait les droits de diffusion. À envoyer à : http://amerika@openedition.org.