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Abdellatif Laâbi. Figures et fissures de l'altérité

Abdellatif Laâbi. Figures et fissures de l'altérité

Publié le par Université de Lausanne (Source : Fadoua Roh)

Abdellatif Laâbi. Figures et fissures de l'altérité

En Sorbonne, Maison de la Recheche , 29-30 mai 2019

Abdellatif Laâbi apparait comme une figure singulière et incontournable de la scène littéraire marocaine : poète à vocation universelle, romancier cosmopolite, dramaturge, essayiste, interprète polyglotte par son activité de traducteur. Ancien détenu politique, il a inscrit son empreinte dans la culture marocaine et signe un itinéraire puissant et fertile dans le champ de la littérature francophone.

Dès le début de son parcours poétique, il se convainc de la nécessité  de se battre contre « les moulins à broyer la dignité », c’est dans cette perspective qu’il poursuit à l’instinct  et à l’intuition « les rêves, la beauté, l’humain aspirant à la pleine humanité » récompensé par le prix Goncourt de la poésie en 2009. A travers la revue Souffles(1966), tumultueux laboratoire de création, il participe pleinement au renouvellement de la culture du Maghreb. Abdellatif Laâbi et tous ses compagnons de route, souhaitent alors faire éclore l’extraordinaire potentiel d’un pays à l’humanité et aux idéaux en souffrance auxquels les divers poètes, écrivains, artistes, enseignants, étudiants redonnaient souffle. Aussi, cette tribune a-t-elle réussi à créer une ouverture sur les pays du Tiers-Monde en développant le dialogue des cultures. Mais la revue est interdite en 1972, et sa participation dans cette tribune subversive vaut à son auteur huit années d’emprisonnement. En 1985, il prend la décision d’un exil en France. L’épreuve du déracinement devient conséquemment un puissant moteur de création littéraire.

Dès lors, il ne cessera jamais de réaffirmer sa foi en l’autre. En effet ni l’incarcération, ni l’éloignement ne le retireront du « bain de vie » dans lequel il se tient en permanente immersion, pas plus qu’ils ne réussiront à « couper le réseau des relations » important qui lui viendra en aide pour sa libération. Ecrivain embarqué dans l’histoire universelle, il a la capacité de transformer tous les événements tragiques en moteur de création littéraire. Il ne cesse de clamer que « la poésie est tout ce qu’il reste à l’homme pour proclamer sa dignité », et d’interroger cet exil paradoxal qui met à distance le pays autant qu’il le rend fécond sur le plan de l’imaginaire. L’homme poète n’écrit pas pour lui mais pour et avec les autres. L’humaniste issu de Fès et passé par la prison de Kénitra ne serait-il pas dès lors non un écrivain de « l’intranquilité » selon le mot de Pessoa, mais bien celui du tremblement ? « J’atteste qu’il n’y a d’être humain que celui dont le cœur tremble d’amour pour tous ses frères en humanité… » 

Ce colloque « Abdellatif Laâbi, figures et fissures de l’Altérité » se propose d’interroger l’œuvre d’Abdellatif Laâbi dans une perspective relationnelle selon le sens qu’Edouard Glissant donne au terme « Relation ». Selon cette perspective, il est ouvert à toutes les démarches d’analyse possibles incluant des approches pluri-disciplinaires.

Les propositions de communication devront comporter un titre et un résumé (max. 250 mots) ainsi qu’une courte bibliographie. Elles seront transmises par courrier électronique, au plus tard le 31 janvier 2020 à l’adresse suivante : colloquelaabi@gmail.com

Les communications, d’une durée maximale de 20 minutes seront en français.

 Ce colloque d’études se tiendra à Paris, en présence de l’auteur.