Essai
Nouvelle parution
A. Zagamé, L'Écrivain à la dérobée. L'auteur dans le roman à la première personne (1721-1782)

A. Zagamé, L'Écrivain à la dérobée. L'auteur dans le roman à la première personne (1721-1782)

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Peeters Publishers)

Compte rendu publié dans Acta fabula (Octobre 2014, vol. 15, n° 8) : "Traque & traces de l’auteur dans le roman du XVIIIe siècle : enquête sur un effacement programmé" par Florence Magnot-Ogilvy.

 

***

 

Antonia Zagamé, L'Écrivain à la dérobée. L'auteur dans le roman à la première personne (1721-1782)

Louvain-la-Neuve : Peeters Publishers, coll. "La République des Lettres", 2011.

EAN 9789042923522.

412 p.

Prix 47EUR

Présentation de l'éditeur : 

Alors que l'écrivain devient au XVIIIe siècle le dépositaire d'une compétence dans le domaine de la moralité et de la connaissance des passions, le roman à la première personne, forme narrative alors la plus répandue, semble tout faire pour dissimuler sa présence. En confiant la narration de l'histoire à ceux qui l'ont vécue, romans-mémoires et épistolaires permettent à l'auteur de disparaître derrière ses personnages. Antonia Zagamé montre comment l'écrivain fait pourtant entendre sa voix dans ces textes dont il est absent comme instance de discours. En analysant la lecture que sollicitent ces romans mais aussi leur réception effective, elle relève les traces d'une présence qui ne se manifeste qu'indirectement à travers la préface, le récit, le style. La mise au jour et l'étude de témoignages de lecture contemporains peu explorés par la critique permet de constater qu'au XVIIIe siècle, c'est à travers l'écriture de la fiction et ses prolongements interprétatifs, plus que dans la théorie, qu'ont été appréhendées des questions essentielles de poétique et d'herméneutique romanesque. Par quels biais se manifeste l'auteur dans un roman ? Comment remonter des personnages à l'auteur ? Sur quels indices se fonde le lecteur à cette fin ? Les questions qui ont intéressé auteurs, lecteurs et critiques à une époque où le roman devenait le genre littéraire dominant et où l'écrivain de fiction se voyait investi d'une responsabilité nouvelle rejoignent les interrogations des théoriciens d'aujourd'hui sur l'autorité énonciative ou la construction des valeurs textuelles dans un récit de fiction. L'étude des formes narratives des Lumières qui permettent l'absence de l'auteur et celle des modalités d'interprétation, des pratiques de lecture qui les accompagnent, permettent d'envisager ces questions depuis un point de vue historique.