Essai
Nouvelle parution
A. de Lacretelle, Tout un monde. Jacques de Lacretelle et ses amis

A. de Lacretelle, Tout un monde. Jacques de Lacretelle et ses amis

Publié le par Marc Escola

Tout un monde. Jacques de Lacretelle et ses amis

Anne de Lacretelle

éd. de Fallois

Parution : 06/02/2019

320 p. — EAN : 9791032102138 — Avec 50 illustrations

 

Jacques de Lacretelle fut l’une des figures marquantes de la vie littéraire depuis les années 20. Prix Femina en 1922 avec Silbermann, Grand Prix du roman de l’Académie française avec Amour nuptial. Par la suite Il joua un rôle majeur dans la renaissance du Figaro.

Il a connu intimement le Tout-Paris des Arts et des Lettres pendant les décennies qui furent parmi les plus brillantes de notre histoire littéraire. Dire de ces années qu’elles furent, au XXe siècle, les «Trente Glorieuses» de notre littérature ne serait pas excessif.

Ce sont elles que font revivre les Mémoires d’Anne de Lacretelle. Anecdotes prises sur le vif, portraits, confidences, extraits de correspondance, témoignages de première main, donnent au récit les couleurs de la vie.

On y voit tout d’abord, autour de Marcel Proust qui vient d’accéder à la gloire (Prix Goncourt en 1919), les jeunes écrivains qui en ont fait leur maître avant de former à leur tour une étincelante constellation : Paul Morand, Jean Cocteau, François Mauriac, et Jacques de Lacretelle, le récit se prolonge jusqu’à nos jours. Émouvant, léger, nostalgique aussi, ce livre a su capter l’air du temps.

Un monde qui peut encore faire rêver.

Anne de Lacretelle, parallèlement à une carrière professionnelle dans la communication, s’est consacrée à la sauvegarde du patrimoine artistique. Elle est présidente-fondatrice du Prix Sévigné, destiné à primer la publication de correspondances.

Vidéo d'une interview de l'auteur…

Voir le site de l'éditeur…

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P. Assouline a consacré un billet à ce livre sur son blog larepubliquedeslivres.com:

Ce qui reste après du monde d’avant

"Qui n’a pas connu dans sa vie de lecteur ce cas d’espèce : un bon livre sur un personnage détestable. Faut-il que le premier soit délectable pour ne pas nous dissuader d’aller plus avant dans la découverte du second ! D’Anne de Lacretelle, j’ignorais tout malgré la biographie qu’elle avait consacrée à La Comtesse d’Albany, une égérie européenne (éditions du Rocher, 2008). Qu’est-ce alors qui m’a fait me précipiter sur son Tout un monde. Jacques de Lacretelle et ses amis (330 pages, 22 euros, éditions de Fallois) ? Peut-être l’impression laissée par le feuilletage des toutes premières pages. Il est vrai que, passées huit heures du soir, ça ne court pas les librairies les nouveautés dédiées à « l’abbé Géhel, mon directeur d’inconscience ». Dès l’incipit, elle se demande : « Peut-on écrire sur ses parents ? ». Sa réponse, qui fait un peu plus de trois cents pages, est brillante, enlevée, drôle. Je n’avais lu depuis longtemps un livre de souvenirs à l’écriture, à la composition, aux effets aussi maitrisés. Dès lors qu’il ne s’agissait pas d’une biographie de papa, l’espoir était permis. La bonne idée fut de faire sourdre une époque à travers des instantanés chus d’un album de famille, et quel ! Les amis de la famille y prennent toute la place : Proust, Gide, Cocteau, Morand, Mauriac, Valéry, Giraudoux, Larbaud… Un tout petit monde en marge d’un microcosme si « décaduc » comme le disait Proust, justement, dans l’un de ses néologismes dont il avait le secret – et encore, tous n’étaient pas des aristocrates, il s’en faut. De la fréquentation de l’auteur de la Recherche et de leur longue correspondance, Lacretelle conserva sa vie durant une certaine empreinte, « un snobisme à la Proust » en ce que tout dans ses références, ses allusions, sa manière se rattachait d’une manière ou d’une autre au passé et à l’histoire. […]

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