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O. Crépin, Recherche-action et doctorat de création en bande dessinée

O. Crépin, Recherche-action et doctorat de création en bande dessinée

Publié le par Nicolas Geneix

Olivier Crépin, Recherche-action et doctorat de création en bande dessinée

Article paru sur le site du9.org, décembre 2019.

"(...) tout d’abord, le roman graphique a permis d’affirmer à un large public la possibilité de développer des récits ambitieux, et de grande ampleur en bande dessinée, permettant avec facilité l’inclusion de la bande dessinée dans les médiums composant les récits transmédiatiques. Narrativement ensuite, dans un modèle idéal, l’un comme l’autre proposent un schéma narratif dans lequel ce n’est plus le récit qui est soumis au support, mais au contraire le support qui s’adapte aux besoins du récit. Pour le roman graphique, la pagination est variable ou plus rarement le format du livre change selon les nécessités du récit. Dans le cas du récit transmédiatique, l’adaptation du support au récit se fait par le choix des médiums impliqués selon leurs apports et leurs caractéristiques ; pour reprendre de nouveau les propos d’Henry Jenkins : « Idéalement, chaque médium apporte sa propre contribution pour le développement de l’histoire » ((Ibid.)). En outre, économiquement, la démarche initiale régissant ces deux objets est similaire : aller chercher le lecteur de bande dessinée sur de nouveaux territoires, tout en le fidélisant. En effet, lorsque Will Eisner appose en 1978 la mention « graphic novel » sur la couverture de A contract with god and other tenement stories ((Will Eisner, A Contract with God and Other Tenement Stories. New York : Baronet, octobre 1978, 192 pages.)), il s’agit de faire entrer — par une énonciation éditoriale forte — la bande dessinée Etats-Unienne dans les librairies généralistes du pays[5]. Dans le cas du récit transmédiatique la convergence des médiums permet de fédérer, autour d’un unique récit, un public venant de différents horizons. Il s’agit donc de dépasser une vision clivante de ces deux objets pour explorer les porosités entre eux. Les exemples de ces porosité sont multiples : possibilité de récit transmédiatique comme œuvre d’auteur, avec le cas de Média Entity[6], mais également porosité au sein de la pratique d’auteurs tels que Bastien Vivès, qui passe avec souplesse de romans graphiques comme Polina ou Le gout du chlore au récit transmédiatique LastMan (composé de la série principale de bandes dessinées, du spin off en bande dessinée LastMan Stories, du jeu vidéo Last Fight et du préquel en série animée Lastman).

Quels gains narratifs apparaissent alors aux auteurs de bande dessinée utilisant des mécaniques propres aux récits transmédiatiques ? (...)"

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